Le Rallye de Daniel

                                                                           et Jean-Louis...

  Page publiée le 04 mai 2010 et actualisée le 26 décembre 2018

Daniel Gourdet a entrepris la réalisation d'un Rallye conforme à celui qu'avait dessiné Patrice Chartier, il y a de nombreuses années (1977).

Les ailes sont en cartoline me dit Thierry son voisin, la clé d'aile en provenance d'un winch de planche à voile, le longeron vertical en carbone et le moteur un 50DL de chez  Guy : www.doonky.com
Bientôt la finition et les essais sur la piste de Belmont.

A suivre donc !

 

 

Ci-contre Patrice aidé par son ami Philippe David, l'actuel Rédac'Chef de Modèle Magazine...  Moteur Moky de 25 cc - Photo de Philippe Loeillot... Des jeunots !

Ce mois-ci on présentait le Roitelet acro de Pagani testé par Patrick Piotte...Roland Stuck présentait son Salto de 4 mètres... Et Gulliver vendait l'Alpilles... Je n'en dirais pas plus ! GR

 

 

Le Rallye de Patrice

 

 

L'histoire du Rallye racontée par Patrice...

Le Rallye 2,45m est né en 1977 de la rencontre de 2 équipes passionnées de planeur, Pierre Muller - Roland Stuck de Strasbourg et Philippe David - Patrice Chartier (Chateaudun-Chartres). C’est donc avant tout une histoire de copains qui nous ramène quelques années en arrière aux balbutiements du remorquage en France.

Dans les années 1975, nous pratiquions le remorquage avec de simples multis ou bien des avions légers en structure bois surmotorisés qui remplissaient très bien leur fonction. Pour mémoire, c’est ainsi que Pierre Muller avait créé le célèbre Bison qui est resté LA référence en matière d’efficacité pour cet exercice. A Chartres, nous utilisions le Strophoïde à profil Ritz 1-30-12 dessiné par mon compère Etienne Bresson tandis qu’à Châteaudun Philippe David se faisait remorquer par de simples Kwick-Fly.

A noter qu’à cette époque, les gros moteurs étaient chers et rares, celà nous obligeait à utiliser des 10cc dont la puissance somme toute assez limitée (~1,5 à 2 ch ) nécessitait de la part du pilote remorqueur comme du planeuriste beaucoup d’application et de souplesse dans le pilotage. Inutile de dire que la bonne gestion des trajectoires était vitale afin de ne pas casser la vitesse et ne pas détendre le câble dans les virages. Toujours est-il qu’avec un bon 10cc équipé d’un résonateur, on arrivait à tracter un 5 mètres/5 kg à 3 ou 400 mètres d’altitude sans problème, voir même de temps en temps et pour le fun à commettre des doubles-remorqués avec deux 4 mètres.

Le reproche que l’on pouvait faire à ces remorqueurs « utilitaires » était leur manque de réalisme et c’est au cours d’une discussion entre copains à Saverne au retour de la Teck Pokal 76 qu’est née l’idée de construire le Rallye 2.45 (Lire « 2 point 45 »). Avec son échelle ¼, nous allions enfin disposer d’un remorqueur qui ressemblerait à quelque chose et avec ses proportions proches des Jantars, Salto et autres ASW15 du moment, le réalisme de l’attelage serait ainsi visuellement bien plus convaincant et ressemblant à nos confrères du vol à voile grandeur nature.

Décision fut prise de réaliser un moule pour sortir plus rapidement les fuselages, les ailes seraient réalisées pour leur part en structure pour gagner du poids.

C’est là ou le travail d’équipe allait opérer et la mise en commun de nos compétences respectives allait donner naissance 6 mois plus tard au premier remorqueur p’tit gros en France. Chacun apporta sa contribution , la messagerie électronique et internet n’existaient pas encore, pourtant la communication entre Strasbourg et Chartres fonctionna à merveille et l’affaire fut rondement menée en 6 mois.

Premier intervenant, Pierre Muller (le père du célèbre Bison) sans qui cette réalisation n’aurait pas eu lieu. En 1977, il est l’un des précurseurs du remorquage en France, l’homme n’en est pas à son coup d’essai, et comme il dispose d’une première expérience d’un Rallye de 1,80m, il nous fournit les plans de la Socata et nous suggère d’utiliser le profil NACA 2415 qui donnait d’excellents résultats sur ses Bisons. A noter que ce choix judicieux est en partie la clé de la réussite de cet avion et de ses qualités de vol. Ce profil de 15 % d’épaisseur relative a très bon caractère et est toujours utilisé 30 ans après sur beaucoup de remorqueurs. On ne change pas une valeur sure.

Le NACA 2415 supporte le vol aux grands angles, situation fréquente lorsque l’on tracte des planeurs lourds, il est facile de casser sa vitesse pour atterrir court et éviter ainsi la perte de temps pour accrocher le planeur suivant. Il est par ailleurs très à l’aise dans le vent et de surcroît tient honorablement sur le dos permettant ainsi de se défouler par un peu de voltige après une longue après-midi de remorquage.

2ème intervenant, Roland Stuck, planeuriste référent du moment en France et co-équipier de Pierre Muller avec qui il pratique régulièrement le remorquage sur le terrain de Saverne. Roland, fin concepteur et analyste donna son cahier des charges de « client » et notamment les exigences concernant la nécessaire stabilité de l’avion, sa mise en œuvre, la puissance du moteur, et valida enfin le profil d’aile.

Le gros morceau, c’était bien sûr le fuselage, et j’avais la chance d’avoir un ami modeleur professionnel Raymond Augustin qui travaillait dans l’automobile. Il fut enthousiasmé par le projet et accepta de réaliser la forme en bois qui allait donner naissance au moule. Cette forme fut réalisée en aulne, un bois aux fibres très fines qui a la particularité de faire des copeaux comme des feuilles de papier à cigarettes, ce qui permet une grande précision (à condition de maîtriser le rabot !)

Pour le moule, c’est Philippe David et moi-même qui nous y sommes collés. Nous étions un peu stressés avant de commencer car plutôt habitués à réaliser des petits moules de Blizzard (planeur de voltige). Il ne fallait pas se louper en coulant les quelques kilos de gelcoat de surface qui représentaient une rondelette somme pour mon porte-monnaie d’étudiant…

Inutile de dire que la motivation était à son maximum, la forme bois fut réalisée en 15 jours, le moule en 1 semaine et mon prototype FBNL en 1 mois, guidés par l’objectif de le présenter au concours de remorquage par équipe de Saint-André de l’Eure en avril 77. Le planning était tendu, 1er vol le jeudi, finition et immatriculation le vendredi tard dans la nuit et présentation le samedi au concours. Résultat honorable de 2ème avec l’attelage Rallye-Salto et Philippe David aux commandes du Salto.

A l’époque jeunes modélistes, nous n’étions pas peu fiers de venir nous frotter aux Chowchuen, Pagani, Huret, qui disposaient de bien plus d’expérience. C’est Pierre Muller et Roland Stuck qui avaient emporté haut la main ce concours avec le Jantar de 5 mètres tracté par le Bison de Pierre (son Rallye 2.45 n’étant pas terminé à temps). Ils avaient une bonne longueur d’avance sur tous leurs concurrents et maîtrisaient parfaitement les passages basse altitude et autres retours au sol (attelés bien sûr) ; du grand art pour l’époque !

Trois prototypes ont vu le jour :

    Le F-BNL de Patrice Chartier en 1977

    Le F-GAFJ de Pierre Muller en 1977

    Le F-BOTI construit un peu après par Daniel Brutel puis restauré récemment par Jean-Louis Vau et remotorisé avec succès par un moteur plus moderne que les anciens quadra et moki .

Le Rallye 2.45 a été construit par quelques autres modélistes à partir des moules d’origine, puis pendant un temps commercialisé par la société Pagani, mais cette diffusion est restée relativement confidentielle.

2 options avaient été retenues pour la construction, l’exemplaire de Jean-Louis et le mien avec stabilisateur démontable et aile en 2 pièces assemblées au fuselage par clé plate type planeur, avantage au transport facile dans ma petite voiture de « jeune » de l’époque.

Pierre Muller avait choisi l’aile d’une seule pièce nécessitant un break mais plus rapide à assembler sur le terrain. Pierre avait aussi poussé l’exercice jusqu’à réaliser les becs automatiques de bord d’attaque anti-décrochage.

Si vous disposez dans vos archives du Modèle Magazine numéro 309 de Juin 1977, vous y retrouverez la description de ce Rallye 2.45 avec schémas et photos de ces fameux becs.

Au début, nos Rallyes étaient équipés d’un moteur MOKI 25 cc, rare moteur méthanol de cette cylindrée disponible sur le marché. L’utilisation de carburant sans nitrométhane nous obligea rapidement à adjoindre une pompe Robart pour améliorer le ralenti et surtout ne pas caler lors de la descente rapide après le largage du planeur. Le rapport poids-puissance avec ce moteur était correct mais sans plus et il est vrai qu’avec un planeur de 5m/5kg acroché derrière, il n’y avait pas beaucoup de réserve de puissance.

Par la suite le F-BNL et le F-BOTI furent équipés de Quadra 38cc essence avec des avantages flagrants : plus de couple, hélice plus grande, bonne réserve de puissance, ralenti infaillible avec le carburateur à membrane, et cerise sur le gâteau, carburant moins cher et moindre consommation. A noter qu’avec son allumage magnétique, le quadra démarrait très bien au ralenti à la main et ne nécessitait aucune batterie ni module d’allumage complémentaire, simplicité que j’ai toujours appréciée avec ce moteur.

Les radios programmables n’existaient pas encore en 77, ni les servos p’tit gros, mais une classique 6 voies faisait l’affaire. Les 3 premiers modèles étaient équipés de radios Varioprop AM en 27 Mhz et 35 Mhz avec des servos 3765 gris linéaires qui ne poussaient pas plus de 1500gr ! 1 seul pour les 2 ailerons, 1 pour la profondeur, 1 direction et roue

avant, 1 pour les 2 volets, 1 au moteur, 1 au crochet. Je ne sais pas si nous oserions le refaire aujourd’hui !

Les volets étaient commandés à l’émetteur par un simple inter à 3 positions, 0 + 20 + 40°

Pas de différentiels, pas de couplages, pas de fonctions dual-expo-trucs ou autres combi-machins…..que du vrai pilotage !

Pour avoir piloté le Rallye grandeur nature, on retrouve par comparaison sur le modèle réduit la même stabilité générale grâce entre autres au dièdre important, la même sensibilité à la profondeur et surtout une dérive très efficace facilitant les renversements. Le point fort, c’est évidemment l’immunité au décrochage grâce entre autres aux becs qui lui confèrent sa légendaire sécurité. Le vrai Rallye fait partie des avions dits « STOL » ( Short Take-Off and Landing) permettant de décoller court, atterrir court et voler lentement, autant de qualités qui ont fait son succès comme remorqueur de planeurs ou de banderolles. Parmi ses multiples utilisations, le Rallye a dans certains pays a été utilisé par l’armée pour la surveillance et l’entraînement des pilotes et même équipé de mitrailleuses et de lance-roquettes sur des versions « Gun »… on est loin du charme et de la poésie du vol à voile !

La version reproduite par le 2.45 est le Rallye de nouvelle génération fabriqué à partir de 1977. On le distingue entre autres à ses bouts d’ailes rectangulaires, contrairement au premier Rallye version commodore avec saumons arrondis.

Quelques entorses avaient été concédées sur le modèle réduit, tels que la suppression des compensations de volets de profondeur et dérive pour éviter tout risque de coincement du câble de remorquage ancré sur le dessus du fuselage derrière la verrière.

Les trains d’atterrissage n’étaient pas maquette mais de simples trains du commerce en corde à piano. Le train avant fut remplacé par la suite par un train à double amortissement « tiré-suspendu » plus ressemblant au vrai  et bien plus efficace sur les pistes en herbe.

Voilà, j’ai écrit cette petite bafouille à la demande de Jean-Louis Vau pour parution sur le site des GPR, et j’ai été ravi d’apprendre que le F-BOTI avait été restauré et repris l’air récemment dans le ciel de Provence….

Du coup, cela m’a donné envie d’exhumer le BTNL remisé dans ma grange depuis 35 ans, il va être restauré, équipé d’un moteur et d’une radio moderne et reprendre du service pour remorquer les copains. Décidément les Rallye modèle réduit sont bien increvables, comme les vrais !

Le Rallye 2.45 à l’échelle ¼ était un p’tit gros avant l’heure et même si aujourd’hui l’exercice pourrait paraître facile, il était moins évident en 1977 par le peu de disponibilité de matériel comme le moteur ou les gros servos.

Pour la petite histoire, l’expérience de ce Rallye 2.45 m’a aidé à concevoir par la suite dans les années 80, des drones et avions cibles pour les militaires. Ces machines qui n’avaient plus rien à voir avec du loisir reprenaient notamment le fameux train avant tiré-suspendu, les clés d’aile, des moteurs essence similaires aux quadras mais de 80 cc et le fameux profil Naca 2415 légèrement modifié, mais il s’agissait d’une autre aventure….

Patrice Chartier

 

 

 

 

 

 

 

 

Le Rallye de Daniel

 

Le remorqueur le plus utilisé sur tous les terrains de vol à voile de France et même de Navarre et pourtant presque inconnu chez les planeuristes. Pour en avoir conçu un à l'échelle 1/6 pour moteur de 10 cc, je peux vous garantir un excellent confort de pilotage comme pour le vrai ! Ce nouveau remorqueur devrait faire plaisir à notre ami Patrice que je salue au passage. On attend donc les finitions et le premier vol sur la belle piste de Belmont. Nous comptons sur toi - Brigitte, pour nous produire les plus beaux clichés ! GR

Le 50 DL que nous utilisons toutes les semaines depuis un an avec Jacques conviendra parfaitement : c'est un vrai plaisir de se faire remorquer lorsque la bonne puissance est au rendez-vous !

Et probablement le point d'accrochage serait parfait si Daniel le plaçait au niveau des volets dessous la verrière (Voir le Cmelak de Marc). Non me dit Christophe because position du stabilisateur. Et il a raison !

Le Rallye de Jean-Louis

Celui de Jean-Louis Vau (Martigues)

J'ai perdu les infos Jean-Louis : si tu veux bien m'envoyer qql précision stp merci GG

 A l'origine motorisé par un Quadra 35 cc a reçu dernièrement un DL 50 . Poids environ 9 Kg - Ailes structures coffrées balsa et entoilées Kraft  clés d'aile en acier plat usinage de Daniel Brutel, fourreau type planeur, (ancien comme moi) usinage perso. La peinture auto a été réalisée par un professionnel de mes relations. Le crochet de remorquage est positionné sur le haut du fuselage , juste derrière la bulle .