Il y a de nombreuses années j’avais déjà utilisé du carton micro-cannelure et
cela sur plusieurs modèles réduits. Chaque fois, ce carton était posé
classiquement sur des noyaux en polystyrène, puis fibré deux faces et peint.
Parfois comme peau tirée au vide dans des moules d’ailes pour réaliser des ailes
creuses, mais jamais utilisé en surface sur de la structure.
La construction du
Wilga, de part la géométrie des ailes parfaitement rectangulaire me donna
l’occasion de tenter l’expérience. Connaissant bien les difficultés du revêtement
alvéolaire cartonné, je peux vous énumérer les inconvénients mais aussi
les avantages.
Les inconvénients :
- Un léger
surpoids du carton par rapport au balsa
- La difficulté de le poncer ou de
l’amincir au bord de fuite.
- Ne se déforme que dans un sens, et n’est pas
simple à poser sur les ailes trapézoïdales.
Les avantages :
- Plus
résistant, voir indestructible lorsqu'il est fibré deux faces, mais dans le cas
présent je
ne pourrai pas le fibrer deux faces, donc je connais pas du tout ses qualités
de
résistance une fois achevé.
- Plus économique que le
Balsa.
- Pas de raccord de planche à faire.
- Densité homogène.
Comme
ce sera une découverte, autant commencer par un grand modèle de 3,7 mètres
lorsqu'on aime les risques.(...) De plus je dispose d'un stock de mousse Rohacel sous
la main et comme je viens de d'achever un autre avion totalement en mousse de Rohacel,
je vais pouvoir combiner les difficultés de construction.
C’est parti pour
la fabrication des peaux de surface !
On prend une plaque la plus glacée
possible, de l’inox pour moi, mais cela peut être un Formica ou un stratifié, on passe 3 couches de cire, comme dans un moule.
Projection du Geal-Coat au
pistolet, en fine couche diluée. Le lendemain lorsque le gel-coat est pris pose d’un tissu de verre 50 g/m², on l’enduit de résine fluide (5052 par exemple), étendue sur le tissu au pinceau pour une petite surface ou au
petit rouleau pour les grandes feuilles. Appliquer le carton la face lisse sur
la résine, bien le presser, attendre 1 minute, il va se comporter comme un buvard et se
charger de résine tout seul. Vous le retirez et contrôlez où il manque de la
résine, vous en repassez si besoin, il faut qu’il soit parfaitement imprégné, mais pas
de brillance en surface. On repose le carton sur le tissu de 50 g/m²,
puis on charge les cannelures du carton au pinceau, c’est cette application de
résine qui vient durcir les cannelures et les « baquéliser » Il faut tout
mouiller bien sûr, mais pas charger le carton inutilement. Si vous vous posez
des questions sur la quantité de résine à étendre, commencez par des petits
échantillons, puis deux jours plus tard, vous le cassez pour vérifier si tout le
carton est bien imprégné.
Après durcissement, vous décollez la peau en
la prenant par un angle, cela vient tout seul. La peau que vous avez réalisée
servira de finition sur votre modèle. Je le représente ici sur une aile de
remorqueur, mais c’est bien sûr applicable sur un GPR, et vous ferez un tout
plastique avec une finition irréprochable.
Les précautions : Sur une
structure il faut prendre quelques précautions à l’affleurement des longerons sur le dos
des nervures, si non vous verrez par brillance chaque éléments. Sur un noyau
en polystyrène, c’est la même chose, tout doit être lisse et affleurant, mais la
pose se fera impérativement à la résine epoxy, et vous aurez le loisir de
placer un autre tissu de 50 g/m² entre la peau et le noyau. Si vous tirez
au vide, il doit être très léger, pour éviter certaines déformations
qu'il sera difficile à rattraper. La même méthode est applicable avec du
balsa de 15 à 30/10 suivant destination. Le travail avec du balsa est bien plus
facile à réaliser, c’est même un vrai bonheur car on peut amincir facilement
les bords de fuite et bien souvent rouler les bords d’attaque, mais pour cela il
faut que la densité et la nervosité du balsa soit homogène.
Le bilan
poids: Cela peut être variable suivant la densité du balsa et le coup de
patte de l'opérateur qui étend la résine.
Le carton seul que je dispose
pèse 257 g/m² et est homogène contrairement au balsa.
Un Dépron
fibré doit sortir environ à 290 g/m²
Un balsa avec Oracover environ 340
g/m²
Un balsa 20/10 fibré geal-coate pèse 485 g/m²
Un
carton fibré gel-coaté sort à 540 g/m² Donc, aucun miracle,
mais avec beaucoup de soins dans le travail, vous obtiendrez avec du carton un
super résultat pour un minimum de travail et surtout pas de ponçage.
Quel carton
utiliser ? Un carton micro cannelure avec une seule face lisse, composé de
papier de 75 g/m², voire 90 g/m² pour la face plane . Les micros
cannelures peuvent être de 0,7 mm à 1,6 mm selon les fabricants.
Où le
trouver ?
Pour cela j’aurai du mal à vous guider.
Une recherche sur le Net vous
aidera, pour ma part, je me suis fait fabriquer une bobine
spéciale il y a de nombreuses années. Il y a des fabricants de carton dans
toutes les régions de France. Le mieux est de consulter un fabricant
de carton et si possible choisir en papier blanc. Le carton est toujours
un produit recyclé, si vous optez pour cette solution, vous pouvez poser
l’étiquette verte "produit recyclé" sur votre planeur ! Le balsa plume est
parfait pour ce type de réalisation. Les mousses d’AIREX en 1,5 mm conviennent
aussi très bien pour réaliser des peaux de surface comme nous venons de voir.
Cette mousse est très souvent utilisée pour les planeurs plastiques moulé
en creux.
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Le balsa n’est pas bon marché, et peu de
produits peuvent le remplacer. Dans certains cas l’on peut faire appel à des
mousses qui ont des densités égales voire même inférieures au balsa. Nous
allons voir cela par l’exemple. Ayant à disposition des chutes de mousse
Rohacell issues de l’industrie navale ou aéronautique,
Pourquoi ne pas tenter
de faire un avion avec ce matériau ?
La mousse se découpe et se travaille plus
facilement que le balsa. Pour l'équivalent de la densité du balsa plume, vous avez une
résistance à la compression énorme. Je vais l’utiliser pour réaliser les couples
et les nervures, pour le reste, baguettes en balsa, en pin, en peuplier,
coffrage en balsa, entoilage en Oracover. Bref, du classique, mais avec de la
mousse PVC. Pour le collage, ne souriez pas, j’ai beaucoup utilisé la colle
chaude au pistolet, ce n’est pas lourd et plus résistant que le balsa et cela
va vite. On peut réaliser un avion en une semaine ! Alors pourquoi pas? (j’éviterais 4
heures d’exposition au soleil quand même), si non, colle polyuréthane pour tous
les collages d’efforts, (longerons par exemples ou mousse sur mousse) et colle
blanche pour le reste si il y a un contact sur le bois. Je ne présenterai
pas la construction de ce modèle qui reprend les proportions et les mensuration
du Bidule 80 , quelques photos vous feront découvrir ce matériau qui est bien
moins lourd que le CTP de 3 mm peuplier.
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