Saint Bauzille ...

Page créée le 6 septembre 2004 et actualisée le 17 septembre 2004 
            

Le vol de pente réserve parfois des aventures...

Hier 5 septembre direction la petite pente de st Bo comme on l'appelle ici à Montpellier. Cette pente est très représentative des pentes méditerranéennes :falaises, rochers et végétation clairsemée. Bref, il y a beaucoup mieux mais lorsque ces massifs sont situés à proximité de son domicile on doit s'adapter ou bien se convertir au train électrique.

Si je vous conte cette histoire c'est pour en retenir plusieurs enseignements sur le matériel et le vol :

Les conditions sont bonnes, vent sud régulier d'environ 25 km/h l'Alpina est lancé par Fred. Petit plongeon pour prendre de la vitesse et cap à l'ouest pour aller renifler le thermique de service en amont de la falaise. Parfait, il est bien là et l'Alpina monte. Retour vers le pilote et là surprise la profondeur semble ne plus fonctionner... Plein piqué, plein cabré, aucune réponse et les autres gouvernes fonctionnent y compris les AF. J'averti tout de suite mes amis pour signaler le planeur en difficulté ( ne jamais attendre car un appareil non contrôlé est potentiellement très dangereux). Je me rends à l'évidence, la profondeur est bloquée mais au neutre ! Rare, très rare ! Dès que j'engage un virage l'Alpina plonge et le seul remède : braquer les ailerons et la direction en sens opposé. Mais là c'est la remontée comme un 2 axes mal conjugué à la profondeur, une trajectoire qui devrait s'achever donc par une abattée... Sortie des AF et je retrouve une assiette de vol plus confortable... Stabilisé en ligne de vol l'Alpina monte car la pente porte et à ce moment je m'imagine le planeur prenant de l'altitude et disparaissant derrière la pente... Bon, il est temps de réfléchir sans paniquer pour sauver la bête car ce planeur j'y tiens car j'avais promis à son ancien propriétaire que j'en prendrais le plus grand soin...!

Ayant envisagé un crash dans les pins situés en-dessous, j'écartais immédiatement cette option : pas un bon plan ! Il me reste la solution d'aller chercher le champ le plus proche cela m'évitera d'aller faire le singe dans les arbres pour le récupérer. Mais les champs sont loin avec un planeur en état, ma chance d'y parvenir sans profondeur est vraiment maigre. Va falloir gérer l'opération avec lucidité et surtout sans le lâcher des yeux. Nous voila parti avec tous les caprices du planeur en pareil cas vers la flèche rouge qui sera le point d'atterrissage. Sortie des AF, virages à faible inclinaison et l'Alpina finira par survoler le champ me semble-t-il car il est à peine visible. A ce moment je tente de décrire le mieux possible des hyppodromes à la verticale du champ en gérant la pente à coups d'AF de courte durée car le planeur plonge si je les conserve sortis et je n'ai pas de profondeur... Lors de cette phase le planeur disparaît par moment mais il faut attendre : les ailes vont finir pas envoyer un éclat de lumière... Le moment est enfin venu pour un atterrissage, tout se présente pas trop mal malgré l'absence de profondeur...: inclinaison nulle, presque face au vent et l'Alpina se pose sans même amorcer un cheval de bois... Ouf, cette descente a duré 6 à 7 minutes, des minutes de stress inoubliables. Un planeur et une pente : un couple qui vous réserve toujours des surprises !

Moralité : le planeur qui était centré un peu avant m'a permis à l'aide des AF de maîtriser la pente. Centré arrière le planeur aurait poursuivi sa course à grande allure vers le sol. (Ne pas en déduire qu'il faut centrer avant vos modèles car ici il s'agit d'un cas unique et rare)

Les accus Ni-Mh 5 éléments ont probablement grillé le servo soit 7 volts accus chargés : et c'est la deuxième fois que je rencontre ce problème sur modèles différents, mais je n'avais pu faire le lien jusqu'à ce jour. Le servo était un Robbe RS 60 de 1987 qui acceptait depuis 2 ans ces conditions de fonctionnement et pourtant ... Je pense revenir en 4 éléments Ni-Mh sur planeur sans câble de grande longueur ou bien ajouter une diode ( utile lorsque deux packs d'accus sont montés en parallèle) .     

Et puisque nous sommes à St Bo, profitons en pour vous montrer l'atterrissage d'un quatre mètres sur quelques mètres carrés et pas toujours ... L'idée est de réaliser le circuit d'atterrissage en plongeant dans la pente pour perdre ensuite tout l'excédent d'énergie lors de la remontée vers la zone d'atterrissage. Dans l'exemple vidéo d'hier le vent très soutenu (environ 35 à 40 km/h ) impliquait de descendre un peu plus bas pour arriver en haut sans avoir à pousser sur le manche .... Attention fichier MOV de 5,6 Mo !

Environ 1200 mètres séparent le point de départ de l'arrivée (flèche rouge) et cette photo rend bien compte des distances.

Arrivé sur les lieux le planeur avait disparu... Puis je pu l'apercevoir sur la terrasse de la villa à droite de la flèche jaune et une personne vint à ma rencontre... Flèche rouge le point de départ.

 

Ce jeune garçon vient m'apporter l'Alpina : sympa ! Il avait cherché un nom, un numéro de téléphone, mais rien pour prévenir son propriétaire ! Oubli à corriger c'est promis !  Mais une étrange odeur de brûlé me fit comprendre que l'Alpina qui habituellement respire l'odeur du thym et du romarin pouvait subitement  brûler ! Connecteur d'alimentation fondu, j'ai du arracher sans une seconde d'hésitation le câble d'alimentation. Le vol n'aurait pas pu durer plus longtemps...

 

Un servo grillé, des accumulateurs brûlants et une forte odeur de plastique brûlé... Un bon exemple pour démontrer l'utilité des répartiteurs afin de séparer les signaux de la puissance sans passer par le récepteur sur GPR.  

André qui aujourd'hui pratique d'autres activités m'avait offert cet Alpina... Réponse : "André je fais de mon mieux mais comme tu peux le constater ce n'est pas tous les jours facile... " GG

Et aujourd'hui l'Alpina retrouva ses amis en l'air : ici le Lynx de Marc en EPP  et le Flamingo - tout rose -  d'Yvan tous deux embusqués comme des chasseurs ... de thermiques !

Cette image montre bien la variété du relief et de la végétation : une pente d'un petit dénivelé d'environ 70 mètres mais suffisant pour voler des heures durant dans le bon air rafraîchissant venu de la mer...

A gauche la falaise et le fameux thermique de service situé devant et le Flamingo rose spiralant dedans. Et l'Alpina qui aujourd'hui décida de voler sagement sans perturber son propriétaire.

Pas la panthère... mais le planeur rose d'Yvan : un planeur pour les filles très visible sur fond vert !