Balade sur le marais                                                                         camarguais...

  Page publiée le 18 mars 2010 et actualisée le 20 mars 2010 

Regardez la pub ci-dessus ... Incroyable, elle persiste la miss : C'est de la persécution !

Mercredi 17 mars 2010, grand beau temps dans la région de Montpellier. Il est midi, le téléphone sonne... Je décroche - pour la seconde fois en moins de cinq minutes, mais cette voix je la connais. Et cette fois-ci ce ne sera pas pour me proposer d'installer des panneaux solaires sur mon toit en me faisant croire que ça ne me coûterait rien, mais cette voix me propose une balade en avion! Ouf, merci Ludo ! j'allais devenir désagréable...

"Mais quand veux-tu voler ?" -- "Tout de suite" entre midi et deux...

Ni une, ni deux, dans des cas pareils, il faut  savoir interrompre - illico presto - toutes ses activités en cours. Une aptitude que je dois encore avoir en moi, une des dernières probablement.

Et me voilà - quelques minutes plus tard - dans le champs d'aviation de Candillargues, car c'est ainsi qu'il est mentionné sur un très vieux panneau, mais pas solaire celui-là.

Le Ludo déjà à pied d'oeuvre s'affaire à préparer le vol et à remplir les deux réservoirs du précieux liquide. Puis c'est la visite prévol, méthodique et sérieuse.

J'en profite pour découvrir ce joli avion - blanc et rouge - qui nous vient tout droit des USA équipé d'un moteur Rotax 2 temps refroidit à l'eau. Un modèle très utilisé chez nos cousins d'Amérique car on peut l'équiper de flotteurs à la place de ses grandes roues. En France, parait-il, c'est beaucoup plus compliqué, pas étonnant, car dans notre cher pays, tout est beaucoup plus compliqué...  

Bref, à la question "Où veux-tu aller ?" je fus pris au dépourvu, mais pas longtemps. " La montagne ou la mer ?" La mer Ludo, la Camargue !" qui est - pour ceux qui ne sont pas de la région, à deux pas de flamant rose de "Candi".

Allez savoir pourquoi, j'adore le marais ? Probablement son calme, son extrême platitude et ses  couleurs perpétuellement changeantes... Bref le marais m'apaise et j'en ai bien besoin ! GR

le KITFOX 3 avec moteur 2 temps Rotax 582 de 65 cv  avec un réducteur en sortie de 3/1 et une hélice tripale en bois. Masse à vide 250 kg, vitesse de croisière 130 km/h et vitesse mini, moins de 65 km/h avec ses générateurs de vortex sur les ailes.

 Un équipement complet et moderne pour la nav permettant de savoir à tout moment où l'on est, ce qui libère du temps pour le consacrer vers l'extérieur de la cabine et donc accroître la sécurité.

 Pour les veinards qui possèdent un grand écran consommant trois fois moins d'énergie : quelques photos GF

Et taper F11 pour profiter de votre écran !

Et cela permet aussi d'admirer les zones survolées comme si vous y étiez !

Contournement d'Aigues-Mortes pour avoir le soleil dans le dos...

...et permettre ce cliché de la ville fortifiée. Non loin de là...

...des flamants toujours aussi rose et nombreux.

Des salines propices à un atterrissage de fortune ? Pas si sûr...

 

 

... et le marais qui rejoint le port du Grau du Roi...

...l'unique port de pêche du Gard.

Mais ici on ne pêche pas, on tire des bords...

   ...pour rejoindre le port : celui de Port-Camargue que voici.

 

Pour vous mettre dans le bain - si j'ose dire, voici les marais de l'étang de l'or dés le décollage de Candillargues. Ce sont un peu nos Everglades, mais ici pas d'aligator, pas de mangrove, pas de palétuvier, mais des roseaux où se faufilent canards et poules d'eau que certains croient utile de modifier le centrage par une décharge de plombs...

Étang et cabanes de pécheurs sont indissociables. Une population de gens parfaitement adaptée au milieu des terres "humides"... (j'adore ces expressions modernes pour dire - marais - tout simplement...)

.... et aussi aux petites bêtes qui font "bziiiii" dont la Région (avec un grand R) s'applique à contrôler les naissances en répandant un produit spécifique au bon moment. On aperçoit sur ce Grumman qui atterrit sous nos yeux, la rampe placée au bord de fuite pour répandre le produit dès l'arrivée des premières larves. Et c'est en ce moment même !

 Nous nous dirigeons vers Aigues-Mortes et que vois-je ? Encore des marinas ! moi qui croyait naïvement que seul Port-Camargue en possédaient avec Sète.  Comme quoi on n'est jamais assez curieux !

  

Nous voilà rendu à mi-chemin entre Aigues-Mortes et le Grau verticale l'étang de la Ville. Vous remarquerez que  la Porte de la Marine est en cours de restauration. A gauche dans l'angle des remparts, la tour des Bourguignons et à l'opposé, la tour de la Poudrière. Orientation de ce rempart Sud-Ouest. Et ce n'est pas près de changer !

 La belle tour de Constance (1242-1254) faisant face au canal du Rhône à Sète. Une histoire pas toujours rose car son premier étage - la salle des chevaliers - sera utilisée, à plusieurs reprises, comme prison. Templiers et protestants de Nîmes (1686) y firent des séjours de réflexion... Et pour Marie Durand, cette réflexion durera pas moins de 38 ans. Bref, nos anciens - à cette époque - n'avaient pas trop d'état d'âme pour écarter de leur chemin, tous ceux et celles qui pouvaient troubler leur tranquillité et peut-être leurs convictions.

Bien que les pierres soient rares dans les marais, on faisait dans le "durable" à en juger de l'épaisseur des murs qui - à leurs bases, est de 4 mètres pour un diamètre de 22 mètres... La tour a donc fait face à toutes les tempêtes, y compris celles des différents- siècles  - et aucune fissure de visible encore à ce jour. Je serais assureur, je n'assurerais que les monuments historiques...

Et pourtant ici, tout nous prédispose à voir la vie en rose...

Il y a le marais naturel avec ses roseaux et son eau saumâtre, mais ici le marais est salant de saumure. Aussi ne cherchez pas une quelconque végétation, elle ne peut s'accommoder du sel.  Excepté lorsque celle-ci est dans votre assiette.

 

 Du sel qui aura été - cet hiver, très demandé pour être déversé sur nos chaussées plus que dans nos plats. Ici les tables salantes vidées de tout leur sel. Voir l'animation On va donc commencer à pomper l'eau de mer pour remplir les salines (de mars à septembre) et j'espère qu'ils auront la sagesse de ne pas vider la Méditerranée.

Au milieu de tout ce sel et au milieu des marais - des vignes ! Incroyable vigne qui s'adapte à tous les sols difficiles, pour produire quoi ? le célèbre vin des sables pardi - plus connu sous le nom de Listel ! Et devinez la couleur ? C'est encore du rosé !

 

Petit détour en mer pour aller faire un coucou à nos amis de la marine à voile et vous montrer, par la même occasion, les ailerons de type "full span" situés dessous l'aile et qui se mélangent mécaniquement en volet de courbure sur le KITFOX 3. Avantage : ailerons ou bien volets ne viennent pas affaiblir la structure de l'aile : pas idiot le concepteur ! Toutefois, volets baissés Ludo ne semble pas apprécier la diminution de l'efficacité du gauchissement, et dans cette configuration, le changement d'assiette (queue haute) est assez important exigeant  un peu d'accoutumance. Pour avoir pris le manche sur le trajet du retour, j'ai pu apprécier la bonne réponse aux petites solicitations : un pilotage proche de celui de nos avions téléguidés - donc précis.

Mais revenons sur le rivage - celui de l'Espiguette. Une eau de mer que l'on nous promet de plus en plus abondante qui, outre le sel, renferme d'autres richesses que ce pêcheur aimerait bien voir dans son congélateur ce soir. Quel manque de poésie ! Oui j'ai honte, mais ça devrait me passer... Au fait Ludo, pense que tu n'as pas encore de flotteurs, mais songes-y car ce n'est pas la mer à boire....

 

Nous ne sommes pas à Saint-Pierre-et-Miquelon, mais sur la commune de Port-Camargue juste avant les marinas. Une solution qui évite aux vacanciers - avides de soleil, d'avoir à tracter une caravane et donc économiser du pétrole. Et je ne dirai rien pour la gène occasionnée sur la route, non je ne dirai rien, c'est promis car ce n'est qu' un mauvais moment à passer. D'autres - de toutes autres natures - suivront. Et puis j'ai des amis - non pas des hollandais, qui possèdent - eux aussi  - des caravanes et je ne tiens pas à être en délicatesse avec eux.

Alors si vous n'aimez pas les encombrements, je vous suggère de les survoler pour atteindre 500 mètres et ainsi vous faire mieux apprécier les marinas de Port-Camargue - avec le voilier sous le balcon et la voiture au parking

Puis sur le chemin du retour, cette très belle saline remplie d'eau de mer qui n'attend plus que le soleil et le vent pour élaborer patiemment le célèbre Sel de la Baleine. Une méthode "agricole" comme l'indique le site des Salins du Midi  et j'ajouterai moins polluante que les cultures agricoles modernes d'aujourd'hui.  Avec une pub pareille, je devrais recevoir un joli colis ! par avance - merci les Salins !

Vous vous souvenez ? Oui, la petite dame qui voulait installer des panneaux solaires gratuitement sur mon toit. Et bien ici, elle a su être plus convaincante pour ce viticulteur-vigneron situé au Nord de Candi ! Comme quoi - il ne faut jamais baisser les bras, mais que les bras !

Ludo, lui - n'a pas baissé les volets, ni les bras, ni son attention ! Circuit main gauche pour un droitier, fréquence 120.6, vous devenez aiguilleur du ciel quelques instants... Bref, nous voici en longue finale pour atteindre gentiment le champs d'aviation de "Candi". Petite brise S-O, vent très légèrement de travers et aucune turbulence. Y-a plus qu'à attendre le petit crissement d'une roue, puis celui de sa soeur jumelle. Et c'est ainsi que s'achève notre petite balade - tranquille - d'une heure et quinze minutes en compagnie des flamants roses, des blanches mouettes (qui nous ont balisé une belle ascendance) et des pêcheurs à la ligne brûlés par le soleil de la plage de l'Espiguette.

Merci Ludo pour ce moment privilégié. A bientôt !  

GR