Le planeur en Italie du Nord...

  Page publiée le 01 novembre 2008 et actualisée le...  

 E-mail de Martial du 6 août 2008 en provenance d'Italie

Gérard, bonjour


Comme je vous avais dit à l'occasion de mon mail des 5 ans, pas de GPR pour moi mais que des petites mousses. Donc j'ai beaucoup hésité avant de vous envoyer quelques photos de ma petite semaine de repos et de paix à l'alpage de Plontaz à 2350m dans la Valgrisenche - Aoste - Italie. A vous de décider si les publier sur le site ou de les garder pour vous.
Pas de grands espaces comme d'autres sites et parfois des puissantes dégueulantes à remonter mais par contre une grande prairie en fleur et de grands abîmes à survoler car les pointes des alentours sont presque toutes plus hautes de 3200m.
Par météo instable, le Col du Mont (en face, bien visible sur la photo 4) envoie sur ces pâturages  une puissante dynamique (qui de temps en temps s'éteint pour recommencer quelques minutes plus tard quand le planeur est bien descendu queue basse...)  qui cette année a soufflé 24h24. J'ai volé en moyenne 3h par jour tous les jours du 12 au 20 de juillet...mais toujours avec les gants et le bonnet...!"
J'ai eu la possibilité d'essayer et de m'entraîner aux atterrissages en "contre-pente" (même avec conditions musclées) découverts avec vos conseils concernant le vol en montagne (merci beaucoup: ça m'ouvre beaucoup de possibilités de voler même ou il n'y a pas une "piste plate" tout près!!!)
Cette année la quantité de fleurs était au maximum et si les 747 font une fumée quand les pneus touchent la piste, à chaque atterrissage c'était un petit nuage de pollen jaunâtre qui se soulevait. Un spectacle assez particulier.
Dommage que la route est barrée pour les non-exploitants, donc on doit calculer 1h et demie à pieds pour l'alpage de Plontaz (photos 1-2-3), deux bonnes heures pour l'alpage du "plan de Bruille (ou Brevil)" à 2500m , plus un quart d'heure pour rejoindre le petit plateau (2560m) de la photo 4 car au "plan de Bruille" il y a trop de remous pour pouvoir y voler même avec le moteur.
Enfin, je viens de faire le premier vol avec un petit planeur "perso" de 1m d'envergure, ma première réalisation complète (dessins, coupe et recouvrement du poly) d'après le "savoir-faire" que j'ai appris aussi sur votre site. Dites-moi si ça peut vous intéresser pour la rubrique "micro-planeurs" et je vous écrirais une petite description de la construction avec quelques photos que je ferais à peine j'aurais la possibilité de le faire voler à nouveau (notre pente de Salirod est bien trop brutale pour un deux-axes si petit et relativement peu chargé).

Merci pour votre attention et pour le travail que vous faites pour partager les rêves des planeuristes-rc avec votre site.


Bonnes Vacances.


Coord. Géoportail:
Alpage de Plontaz =  07°04'24"E - 45°36'27"N
Alpage Plan de Bruille = 07°05'02"E - 45°35'49"N
Col du Mont = 06°58'54"E - 45°36'05"N
Martial Bozon

 Si les GPR publient avec retard ce courrier du mois d'août c'est que votre serviteur - en cette période de l'année - avait mis de coté son PC pour plus d'un mois. Le courrier des GPR s'accumulant alors avec celui trop nombreux des courriers non sollicités, avait quelque peu masqué les courriers utiles. Alors si durant cette période vous n'avez pas eu signe de vie des GPR, n'hésitez pas - si le cœur vous en dit - à retourner votre courrier. Je serais plus attentif - c'est promis !

Cela dit pour répondre aux interrogations de Martial, le site des GPR traite en priorité les grands planeurs. Toutefois, ce que votre serviteur aime par dessus tout, c'est à la lecture de vos textes, de sentir votre passion pour cette activité. Et si de plus vous éprouvez le besoin de le dire et mieux de l'écrire, je suis comblé ! En effet, la taille, le poids des modèles, le type de construction, etc. ne sont pas concernés pour passer le filtre des GPR.

Je sais aussi que l'on ne peut pas pratiquer durablement le planeur qu'avec des "mousses" et qu'un jour le désir de réaliser son propre planeur sera incontournable. Je sais aussi que beaucoup d'entr'eux abandonneront, mais ceci est le lot de tous les loisirs sans exception.

Pourquoi abandonne-t-on ?

Les raisons sont multiples mais la plus évidente à mon sens est due à l'absence d'imagination dans cette discipline. Cette imagination, indispensable pour chasser la routine, doit s'exercer dans tous les domaines :

  • dans celui de la création de son propre modèle
  • dans la variété lors de son utilisation.

La particularité du planeur en aéromodélisme provient de son utilisation. Le vol de plaine et ses différents modes de mises en l'air, ou bien les infinies possibilités de vol en montagne.

La montagne l'été ou bien l'hiver - lorsque le soleil - brille est un lieu privilégié pour faire évoluer son planeur.

Comme pour Martial, le planeur c'est le parfait alibi pour pratiquer la marche, découvrir de beaux paysages et se refaire une santé.

Les GPR font donc le pari que Martial pratiquera longtemps le planeur et pour lui marquer notre reconnaissance, voici ses photos et ses impressions lors de son séjour en Italie.   GR

 

 A chaque atterrissage dans les fleurs, un petit nuage de pollen s'échappait... Ici l'alpage de Plontaz  

Ici météo perturbée, passage d'un front froid donc masse d'air très instable. Le moindre rayon de soleil déclenche une brève ascendance. Selon les ombres des sapins, la pente est sud en supposant qu'il est environ 15 heures. La masse nuageuse freine l'ensoleillement donc leffet de la brise de pente qui doit laisser place à des poussées du vent du gradient qui arriverait dans le dos du pilote. A cela il faut ajouter la présence de nuages très actifs profitant pour se développer de l'air frais et instable du front froid et de celui plus chaud de la brise de pente. Généralement ce mélange détonnant finit par se tranformer en orage local.

 

Ici l'alpage Plan de Bruille et un planeur "mousse" pour apprendre à piloter en montagne sans risque de casser, mais la perte n'est pas à exclure si vous vous laisser entraîner au fond de la vallée.

 

 Pourquoi de violentes "dégueulantes" en montagne ?

Planeur subitement impilotable, il s'enfonce à vue d'oeil, les commandes totalement inefficaces : on pense alors que c'est la panne radio...

Et bien non, vous êtes dans un rouleau, un tourbillon horizontal dû généralement au retour momentané du vent du gradient (vent général) qui vient se combiner à la brise de pente dont l'écoulement est plus paisible. Ce rouleau a une durée de vive très courte et est généré par l'effet du vent combiné au relief. Un relief qui peut-être situé devant vous ou bien dans votre dos. Pour sortir de ce mauvais pas il convient de piquer pour retrouver la maniabilité indispensable du planeur et tant pis si vous descendez encore plus bas. Puis éloignez-vous du secteur en vous éloignant vite de la pente loin devant vous et non à droite ou bien à gauche. Rapidement vous devez retrouver un écoulement moins chahuté et porteur. Tout ce qui vient d'être dit doit être réalisé avec le plus de promptitude possible sinon c'est l'échec et la descente au trou mal maîtrisée.

Observons le ciel, pour comprendre et décider...

Une perturbation atlantique passe. Les nuages se déplacent du nord-ouest vers le sud-est. Ils donnent ainsi l'orientation du vent du gradient. La pente est exposée sud, mieux sud-ouest. Toutefois, le vent remonte la pente, il est 15 heures : curieux ! Non pas du tout. Le vent qui remonte la pente n'est pas du vent, mais de la brise, plus exactement de la brise de pente. L'air chaud de la vallée remonte les pentes qui la jalonne et en particulier les faces exposées au sud de préférence. Ce système de brise se répète tous les jours aux mêmes heures à la condition que l'ensoleillement soit présent. Le vent du gradient accompagne l'évolution des perturbations qui passent sur nos têtes généralement d'ouest en est dans l'hémisphère nord.

 

Sur un site de vol inconnu, il est bon de s'attarder quelques minutes pour en estimer les potentialités avant de lancer son planeur.

  • Les pentes Est : peu d'intérêt excepté en fin de matinée ou par vent est, sud-est annonciateur de mauvais temps.
  • Pentes sud : parfait par beau temps mais s'attendre en fin de journée à une rotation de la brise vers le sud-ouest;
  • Pentes Ouest : exploitables plus tardivement par beau temps, parfaites en fin de journée pour utiliser la restitution.
  • Pentes Nord  : réservées au vol dynamique par vent du gradient ou bien en thermo-dynamique.

Remarque importante : ce n'est pas lorsque vous roulez dans la vallée en direction des pentes que vous pouvez utilisez les indications de la brise de vallée pour orienter votre choix. La brise de vallée, suit la vallée pour aller jusqu'aux cols. A noter au passage que plus la vallée est étroite et plus le vent (la brise)  sera fort (effet Venturi). Dirigez-vous, par beau temps, toujours vers les pentes les plus exposées durablement au soleil, donc versant sud, sud-ouest et ouest.  GR