Etude du sandow pour GPR |
Page créée le 19 mars 2004 et actualisée le 07 décembre 2005 |
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Pierre s'adresse d'abord aux passionnés de calculs - ici, appliqués aux grands planeurs lors de leur mise en l'air à l'aide d'une catapulte ! Après cette lecture - attentive - plus jamais vous ne resterez insensible au charme et à l'élégance d'un catapultage ...GR |
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Le sandow et les grands planeurs Le védépiste attiré par les
grands modèles se trouve parfois confronté au problème du lancement de son
planeur. -Il se retrouve seul et pour des raisons qui lui sont propres n’envisage
pas de tenir le planeur à bout de bras, la radio suspendue à la dragonne ou
comme je l’ai parfois vu, l’émetteur posé à même le sol. -Il
n’est pas seul mais les lanceurs potentiels ne l’inspirent pas (j’ai été il y a
quelques années le piètre lanceur d’un 5 m au grand désespoir de son
propriétaire et plus récemment le pilote victime de 2 lancers foireux
consécutifs d’un mien 5 m / 10 kg). -Son
planeur est manifestement trop lourd et volumineux pour espérer un lancement
manuel réussi. -L’altitude ou les conditions météo ne permettent pas d’assurer
un lancer sûr même de la part d’un lanceur chevronné. Pour pallier les
conséquences de ces situations, l’utilisation d’un sandow bien adapté au
planeur à propulser est une solution envisageable. Comme je n’avais pas de
connaissances en la matière et que personne dans le microcosme védépiste du
Menez-Hom ne pratique ce type de lancement, j’ai voulu éclairer ma lanterne et
après avoir trouvé sur Internet une page de formules relatives à l’énergie de
l’oscillateur harmonique, je me suis lancé dans la recherche de l’application
de ces formules à notre loisir et plus précisément celui du lancer des grands
planeurs à la pente. Le texte qui suit résume mes cogitations et vous fait part
du résultat de mes expériences. Le créneau
retenu Il s’agit de lancer des
planeurs d’une envergure supérieure à 4 m et d’une masse dépassant 5 kg. Si, au moment du lâcher, la
trajectoire du planeur lancé à la main
est légèrement descendante, quelquefois horizontale mais surtout pas
ascendante, on considèrera dans ce qui suit que le sandow imprime au planeur
une trajectoire horizontale. Le vent ne sera pas pris en
compte dans les calculs théoriques. S’il y en a, il améliorera la vitesse
relative par rapport à l’air ambiant et apportera un bonus. Petite remarque Les grandes plumes ayant
généralement un aspect maquette ou semi, le crochet extérieur ne sera pas de
mise; il sera remplacé par un tube interne dans lequel viendra se loger une
petite longueur de corde à piano solidaire du sandow. Cette solution m’avait
été suggérée par un modéliste alsacien il y a bien une dizaine d’années mais je
ne l’avais encore jamais mise en application. | |
Autre
solution : on conserve la même disposition angulaire mais la
broche s'escamote (vers l'intérieur du fuselage) avec l'aide
d'un ressort de compression dès que l'effort latéral a disparu.
Cette broche possède une gorge demi ronde à 8 mm de son extrémité
pour accueillir et immobiliser un anneau classique de catapulte.
Pb : comment ressortir la broche ? plusieurs solutions ! GR |
Lorsque le sandow se sera détendu, la corde à piano quittera son logement par son propre poids. La corde à piano est reliée par Explication : la tresse de 3 à 4 mètres est reliée à la broche sans la présence d'un anneau, le jeu est tel qu'il permet de libérer la broche dès que la tension a disparue. Attention cette masse d'acier au bout d'un sandow est potentiellement dangereuse ! Le tube de 10 mm doit être collé très solidement sur la cellule ( résine époxy + fibre) sur une grande surface car cette zone du fuselage subit des chocs importants qui pourraient décoller le support du tube...GR |
La théorie des élastiques Pour une longueur donnée, on peut caractériser les élastiques par le
poids qu’il convient de leur appliquer afin qu’ils s’allongent tous de la même
valeur. Considérons 3 élastiques E1,
E2,
E3 de
natures différentes, de même longueur L0, suspendus au plafond. Si j’accroche
à chacune de leur extrémité libre un poids de même valeur P, ces
élastiques s’allongeront différemment de: a1 pour le premier, a2 pour le deuxième et a3 pour le troisième. |
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Fig. 1 Dans le langage courant, on dira que E3 est le plus raide et que E2 est le plus mou des trois puisque E3 s’est moins allongé que E1 et E1 moins que E2. Mais comme on va faire un peu de physique, on va quantifier cette raideur en attribuant à chaque élastique un coefficient qui permettra de prévoir leur comportement respectif sous différentes contraintes. Imaginons que les
allongements des élastiques soient: a1 = 0,80 m, a2 = 1,25 m, a 3 = 0,40 m, et que la charge P identique dans les 3 cas soit 10 kg. On définit chacun des
élastiques par la charge P qu’il
convient de lui accrocher pour qu’il s’allonge de 1m. Cette charge baptisée K,
est considérée constante dans le domaine de l’exploitation que nous ferons de
l’élastique. Ceci revient à dire que l’allongement de l’élastique est proportionnel
à la charge qui lui est appliquée et que l’on n’atteint pas le domaine de sa
déformation plastique. Lorsque la charge aura disparue, il n’y aura pas
d’allongement résiduel permanent. Si E1 s’allonge de 0,80 m pour 10 kg,
il faudra le soumettre à une charge de 10
/ 0,80 = 12,50 kg pour qu’il s’allonge de 1 m. On dira que le coefficient K1 de E1 vaut 12,5
(sous-entendu 12,50 kg / m) Pour E2, K2 vaudra 10 / 1,25 = 8 et pour E3, K3 vaudra 10 / 0,40 = 25 Ceci se traduit sous forme
de formule par : K = P / a (Coefficient = valeur de la charge divisée par valeur de l’allongement) De la longueur de l’élastique Admettons que la longueur L0
de nos 3 élastiques parfaits, non tendus soit 10 mètres. En raison de leur homogénéité on peut dire que chaque
longueur unitaire – 1 cm par exemple – s’est allongée
de la même quantité que celle de sa voisine soit : pour E1 l’allongement
unitaire est de 0,8
/ 1000 = 0,0008
m ou 0.08 cm., pour il est de E2 1.25 / 1000 = 0.00125 m ou 0,125 cm et pour E3 il est de 0,4 / 1000 = 0.0004 m ou 0,04 cm. Soient maintenant 3 élastiques E12, E22, E32, de 20 m au repos ayant respectivement les caractéristiques K de E1, E2 et E3. Soumis à la charge de 10 kg comme tout à l’heure, chaque cm de ces élastiques s’allongera
de 0,08,
0,125
ou 0,04
cm et les allongements correspondants seront pour L12 de 0,08 x 2000 = 160 cm, pour L22 de 0,125 x
2000 = 250 cm
et pour L32 de 0,04 x 2000 = 80 cm. La longueur des élastiques étant doublée,
les allongements
sont doublés tandis que les
coefficients K - rapports des
charges aux allongements (K = P / a) - verront leur valeur divisée par 2. Ce raisonnement simpliste mais vérifiable par l’expérience nous amène à dire que, toutes choses égales par ailleurs, plus la longueur est grande, plus K est petit ou encore que le coefficient K est inversement proportionnel à la longueur de l’élastique. K = Ko . Lo
/ L De la section de l’élastique Reprenons notre 2ème
élastique du début, il a 10 m de
long, et un K valant 8. Adjoignons en lui un 2ème
identique en tous points. Si une charge de 10
kg est accrochée à leur extrémité libre commune, on admettra que chaque brin supporte la moitié de la
charge soit 5 kg et que
l’allongement résultant pour chaque brin sera la moitié de ce qu’il est pour un
brin soumis à 10 kg de charge. (Si K = P / a alors a = P / K) | |
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Fig. 2 Si donc l’allongement est
divisé par 2 cela veut dire que le coefficient K résultant de l’assemblage des 2 brins sera multiplié par 2. Un
raisonnement identique pour 2, 3, …n brins nous donnerait un K 2, 3 …n fois
plus grand. On en conclut que K est
directement proportionnel à la section de l’élastique. Avec les conventions
d’indice précédentes: K = Ko x S / So De la longueur et de la section de l’élastique Reprenons encore une fois notre 2ème élastique du début, et replions le sur lui-même. Nous avons maintenant un élastique de 5 m de section doublée. Lorsque nous y accrochons une charge de 10 kg, nous pouvons considérer que chaque brin en supporte 5 et que finalement nous avons 2 élastiques de 5 m de long ayant un K de 16 (on vient de voir que K est inversement proportionnel à L) soumis chacun à une charge de 5 kg | |
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Fig. 3 L’allongement de chaque
brin, en vertu de la formule K = P / a,
sera a = P / K soit 5 / 16* = 0,3125 et le coefficient K résultant de la mise en parallèle des 2 brins: 10 / 0,325 = 32 c'est-à-dire 4 fois
plus grand que celui de notre élastique d’origine (2 fois pour la longueur réduite de moitié et 2 fois pour la section qui a été doublée) de ceci résulte la petite
formule qui relie K, L
et S : K = K0.S / S0 x.L0 / L * K pour un brin vaut 16
puisque la longueur d’un brin est Lo/ 2 Les énergies (petit rappel) Lorsque une force F tend un élastique, le point
d’application de cette force se déplace d’une longueur L,
elle effectue un travail quantifiable par T = F . L (Travail égal
force multiplié par déplacement) Une force résulte aussi du
produit d’une masse par une accélération : F = m .g: (lire: f = m gamma). Dans le domaine qui nous
intéresse, nous pensons à l’accélération de la pesanteur. Elle prend comme
valeur 9,81 m / s² dans le système d’unités que nous avons choisi. Comme il convient d’être homogène dans les unités pour ne pas se
mélanger les pinceaux, nous choisissons
comme unités de base:
De ces unités de base il résulte que la force est exprimée en Newton N et le travail en Joule J Prenons un exemple : Une masse de 10 kg exerce sur sa surface d’appui une
force F = m. g de valeur : 10 x 9,81 = 98,1 N. Si cette masse tombe d’une
hauteur de 10 m elle effectue un
travail T = F. L
de 98,1 x 10 = 981 J Dans le premiers paragraphes de cet article, j’ai volontairement occulté les Newton en utilisant le terme charge exprimé en kg pour ne pas démarrer par une définition des unités, ce qui aurait peut-être rebuté certains lecteurs. Energie emmagasinée par l’élastique Reprenons une fois de plus
notre élastique N° 2: il a une longueur L0 de 10 m et supporte une masse de 10 kg. Il est donc soumis à une force
de 10 x 9,81 = 98,1 N et, pour
rester dans un système homogène d’unités, son coefficient K devient 8 x 9,81 = 78,48 N / m. La masse de 10 kg étant descendue de 1,25 m
a effectué un travail T = F .L de: 98,1 x 1,25 = 123 J En diminuant la valeur de
son énergie potentielle la masse en a transmis une partie à l’élastique,
celui-ci étant prêt à la restituer dès qu’il retrouvera sa liberté de
mouvement. On démontre (voir la théorie
des énergies) que l’énergie emmagasinée par l’élastique est la moitié de
l’énergie potentielle que la masse aurait perdue si elle était tombée librement
de la même hauteur; dans notre cas l’élastique a emmagasiné 123 / 2 = 61,5 J. On sait aussi (de la même
théorie) que l’énergie emmagasinée peut être exprimée par : E = 1/2 . K . a² (K est le coefficient
vu tout à l’heure et a l’allongement de
l’élastique). Comme énergie et travail
sont en physique deux termes représentant la même notion, ils sont exprimés par
les mêmes unités, le Joule dans le
cas présent. Cette formule attribuera à
l’élastique une énergie emmagasinée de: 1/2
x 78,48 x 1.25² = 61,5 J Restitution de l’énergie Ne parlons plus d’élastique mais de sandow et gardons en mémoire que K est le quotient de la force par l’allongement. Soit donc un sandow fixe à
une extrémité et relié à un planeur à l’autre. | |
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Fig.
4 Le sandow étiré de a emmagasine sous forme d’énergie potentielle, une énergie égale à 1/2 K . a² Lorsque le planeur est lâché
et que le crochet C arrive en O, le sandow ne tire plus, il a libéré
toute son énergie. Le planeur alors animé d’une vitesse V est détenteur, sous forme
d’énergie cinétique de toute l’énergie libérée par le sandow. Rappelons pour ceux qui
l’auraient oublié que l’énergie cinétique pour un mouvement rectiligne est
calculable par la formule: E = 1/2 m.V² Formulons l’égalité des
énergies potentielles et cinétiques: 1/2 K .
a² =
1/2 m.V². La belle affaire me direz
vous d’avoir écrit cela! Mais oui, c’est une belle
affaire puisqu’elle va nous permettre de calculer la vitesse à laquelle le
planeur se libèrera du sandow et devra
voler de ses propres ailes. Après une petite
transformation de cette égalité, nous découvrons que la vitesse est égale
à l’allongement du sandow multiplié par la racine carrée du résultat de la
division du coefficient k par la masse du planeur. Ouf! (Vous voyez ici toute
l’importance du bon choix des unités). En d’autre termes on écrira:
V =
a. (K/m)1/2 et en fonction de la vitesse désirée associée à la
masse du planeur on pourra déterminer les valeurs de a ou de K par les formules: a = V
(m /K)1/2 et K = m V² / a². Un petit exemple pour
revenir sur terre Un planeur de 5.5m
d’envergure a une masse de 11 kg, Le sandow de 5
m au repos a un K valant 12. (Valeurs
tout à fait arbitraires) Si la vitesse souhaitée est 10 m/s
au moment de lâcher, le sandow devra être étiré de: 10 x (11 / 12)1/2 = 9,57 m ; il est
évident que dans la pratique on ne s’embarrassera pas de tant de décimales et
l’allongement du sandow sera estimé à 10 m. L’expérience
montre que les valeurs ainsi calculées sont vraiment optimistes et qu’il
convient de tenir compte des différentes pertes d’énergie provenant du
frottement du sandow sur le sol, du roulement du planeur sur une surface plus
ou moins plane et herbeuse, de l’imperfection du sandow… Pour tenir
compte de ces pertes, je diminue de 30%* environ la valeur du coefficient K déterminé comme précédemment. Dans le cas
présent, le K pratique vaudra 8,4 si
les calculs lui ont attribué la valeur 12
et sur le terrain, le sandow sera étiré de 10 x (11 / 8.4)1/2 = 11,44 » 12 m Depuis la rédaction de ce texte, les différents essais que
j’ai pratiqués me font dire que la valeur de 30% est une moyenne pour terrain
relativement uni; au Menez-Hom cette valeur est optimiste et il convient
d’abaisser K de 50% environ sur la pente nord. Détermination de la vitesse d’envol Il est clair que tous ces
calculs n’ont de sens que si l’on connaît la vitesse à laquelle le planeur doit
être lâché. Il me semble opportun de
choisir la vitesse donnant la finesse maximale puisque c’est celle qui
permettra au planeur de s’écarter le mieux de la pente aussitôt le décollage. Pour déterminer la finesse
max et la vitesse correspondante, j’utilise l’excellent logiciel Visuaero de Patrick Medard. Ce faisant, j’ai noté que dans la majorité des cas
la vitesse à la finesse max est comprise entre 10 et 12 m/s. Il n’y aura donc pas de crainte à
commettre une erreur grossière en se cantonnant dans ce domaine de
valeurs. L’abaque Soyons réaliste, j’imagine
bien que vous n’allez pas sortir votre calculette, ordinateur portable, table
de log ou autres joyeusetés du genre avant de propulser un planeur à la pente.
A l’effet de couvrir le maximum de cas, j’ai crée un abaque à 4 entrées: masse
du planeur, vitesse désirée, coefficient du sandow et allongement de celui-ci. | |
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Fig.
5 Mode d’emploi : La masse du planeur m et la
vitesse V souhaitée
déterminent à gauche le point A. Ce
point rappelé côté droit en B sur la
droite K correspondant au sandow
utilisé a pour abscisse l’allongement a qu’il convient de donner à
ce sandow. L’application à l’exemple
précédent affiche un résultat d’environ 11 m. Addenda Je pourrais considérer en
avoir terminé après la présentation de l’abaque mais je voudrais aussi calculer
le temps de roulage du planeur pour savoir si calculant un sandow, je ne crée
pas une catapulte. Pour cela je vais m’attarder un peu sur l’évolution de la vitesse
du planeur et sur son accélération entre le moment où il n’est plus retenu et
celui où il n’est plus propulsé par le sandow. La mise en vitesse du planeur Nous avons vu que la vitesse
transmise par le sandow est déterminée par l’égalité de 2 énergies: celle que
possédait le sandow et celle acquise par le planeur : 1/2 K. a² = 1/2 m. V ² De cette égalité nous
extrayons V
qui vaut a.(K/m)1/2. Remarquant que K et m sont constants, nous déduisons que la vitesse du planeur est
proportionnelle à la distance qu’il a parcourue. Ramené au cas de notre planeur
de 11kg, nous calculons une vitesse est de 0,44 m/s après 0,50 m
de roulage, puis 0,87 m/s, 1,75 m/s, 2,62
m/s, 5,24 m/s, 10,48 m/s après 1 m, 2 m, 3
m, 6
m et 12
m de course. L’accélération pendant la prise de vitesse Le planeur tracté avance
parce qu’il est soumis à une force. Cette force vient de l’énergie accumulée
dans le sandow. Le coefficient K de
ce sandow et son allongement a, détermine une force F=K. a (voir en début d’article).
Comme F est aussi m.g, je puis écrire : m .g = K. a. J’en arrive à l’accélération
g que
je peux calculer par g = a. K / m Comme pour la vitesse, K/m est constant et j’en déduis que g est
proportionnel à l’allongement du sandow. L’allongement diminue dans le temps
puisque le planeur avance ; l’accélération qui est maximale au moment où
le planeur commence à rouler décroît linéairement avec la distance parcourue
pour s’annuler lorsque le sandow ne tire plus. Dans l’exemple choisi,
l’accélération vaut 12 x 8,4
/ 11= 9.16 m/s² au départ et 6 x 8.4 /
11= 4,58 m/s² à mi course. Le temps du roulage Très bonne question. Son développement théorique
sort du cadre de ce qui à mon avis est publiable dans une revue de loisirs. Le CALCUL n’est pas ce que je souhaite
développer, aussi, je vous en ferai grâce mais pour satisfaire votre curiosité
je vous donnerai simplement une petite formule qui permettra de le calculer. T = 1/2.p. (m/K)1/2 Voyons ce qu’elle attribue à
notre 5.5 m de 11 kg. T= 1/2 x 3,14 x (11 / 8,4)1/2 =
1,80 s. ce qui me parait
raisonnable. Si le temps ainsi déterminé
est < 1s, il est vraisemblable que vous n’aurez pas le temps d’intervenir
quoiqu’il arrive pendant le décollage. Vous frôlerez la cata "pulte" ou
"strophe". (Suffixe au choix.). Le planeur étant ce qu’il
est, il conviendra dans ce cas, de modifier les caractéristiques du sandow soit
en le rallongeant soit en choisissant un caoutchouc de coefficient plus faible.
Toujours pour éviter des
calculs, j’ai établi un abaque donnant pour différentes valeurs de T et M, le K du sandow à
utiliser. Cette valeur rapportée dans le premier abaque permet de prédéterminer
l’allongement à prévoir. | |
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Fig. 6 |
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Mise en Pratique Afin de mettre en pratique toute cette théorie, je
prends dans mon parc de planeur un 4 m 7
kg. Caractéristiques théoriques
du sandow - d’abord K puis L - La valeur de K est déterminée à partir de la formule du temps de décollage Comme T = 1/2 x p x
(m / K)1/2, on calculera K
par m x p² / (4 x T²) Un décollage choisi en
première approche à 1.5 s
nécessiterait un sandow de K = 7 x
p² /
(4 x 1.5²) = 7.68 N/m. - La valeur de L sera calculée à partir de a =V x (m / K)1/2. Avec k = 7.68, m = 7 et une vitesse de décollage de 10 m/s, il me faut un allongement de a = 10 x (7 / 7,68)1/2 = 9,55 m. Il restera à
trouver un
caoutchouc permettant un allongement de 10
m. Son K réel doit être: Kr = 7.68 / 0.7 »11 N/m Le sandow réel Dans le commerce local j’ai acheté 10m de gomme carrée –celle qui sert à faire des lance-pierres- puis procédé à la détermination de son K. 1ère mesure 1 m
de gomme s’allonge de 0,90 m environ
pour une charge de 2.5 kg. Pour ces valeurs, K = 2.5 x 9,81 / 0,9 = 22,07. Les
10 m de gomme ramèneront K à
2.2; si je n’en prends que 5 m, K vaudra 4,4. Comme le sandow doit s’étirer de 10 m, il faut une autre
solution par exemple en doublant la gomme. 2ème mesure Pour 1,07 m (je me suis trompé dans la mesure du mètre) de gomme en
double, une masse de plomb de 2,5 kg
provoque un allongement de 0,47 m. J’en déduis Ko = 2,5 x 9.81 / 0,47 = 52,18. La gomme en double, le
sandow mesure 5 m et je peux
l’étirer de 10 m Son coefficient devient 52.18 x 1.07 / 5 = 11,17 soit
11,17 x 0.07 » 7,82 N/m. J’avais déterminé
coefficient de 7,68, Le K de mon sandow dépasse un peu cette
valeur, voyons les nouvelles valeurs de l’allongement nécessaire et du temps de
décollage. L’allongement passe à 10 x (7 / 7,82)1/2 » 9,5 m (au lieu de 10) pour une vitesse d’envol de 10 m/s et un temps de décollage de T = p / 2 x (m / k)1/2 = p / 2 x (7 / 8.55)1/2 = 1.49 s (j’avais
choisi 1,5 s) La solution me parait bonne et mérite d’être essayée. Les essais Les essais ont eu lieu au Ménez-Hom le samedi 1er février de cette année. 1er essai. Le sandow de 10 m en
monobrin est étiré de 10 m. Le planeur peine à démarrer, la corde à piano sort
de son logement, le sandow se détend en oubliant le planeur. Que le planeur peine à
démarrer est tout à fait normal puisqu’il fallait 5 m de gomme en double -
j’utilisais un sandow de K = 2,2 au lieu de 8,6 prévu - Mais que le planeur se
décroche du sandow tendu l’est beaucoup moins. Le pourquoi a été trouvé en
remarquant que la tête de la corde à piano solidaire du sandow frottait sur
l’herbe et pouvait s’y accrocher en raison de la très faible vitesse du
planeur. Il conviendra d’y remédier en sortant davantage la roue principale
afin de surélever le planeur de quelques cm. 2ème essai. Le sandow doublé mesure 5 m, son allongement est par prudence
limité à 5 m. Au lâcher la prise de vitesse est plus franche mais insuffisante
pour décoller. C’est normal, il fallait
tirer le sandow sur 9 m. Le planeur ne s’est pas
décroché, le sandow est resté légèrement tendu. 3ème essai. Même sandow allongé cette fois de 11 m. C’est tout bon! Le planeur
prend une légère altitude avant de se décrocher; ceci est le résultat de
l’excès de traction (11 m au lieu de 9 m). Nème essai. Des essais qui ont suivi on
peut conclure provisoirement que: 1°/ 9 m d’allongement suffisent pour décoller
ce planeur sur une surface unie recouverte d’herbe rase. 2°/ J’ai correctement intégré les données de la théorie (et pan ! dans les chevilles). 3°/ Les frottements et causes diverses de la dégradation des résultats issus du calculs nécessitent le choix d’un K majoré de 25 à 50%. (Certains témoins de mes essais ont suggéré que le décollage se fasse roue rentrée si le planeur est équipé d’un train rentrant. ) 4°/ La roue principale, si
elle est fixe doit être suffisamment dégagée du fuselage afin de ne pas permettre
le décrochage intempestif du planeur. 5°/ Il parait indispensable de prévoir un dispositif de retenue de planeur afin que le pilote puisse aisément procéder seul à la mise en œuvre du sandow. | |
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Et pour conclure... Ce qui précède ne concerne
que le roulage pour prise de vitesse d’un planeur. Il n’a jamais été question
de mise en altitude; cette action est menée à bien par la pompe de service
après libération du sandow. La prise d’altitude à l’élastique (sandow ou catapulte)
pourra faire l’objet d’un autre article si ma muse ne me trahit pas. Bons décollages et bons vols à tous. |
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