les 1000 km de Gérard Lherm

au Pic Saint-Loup...      

Page publiée le 13 janvier 2012 et actualisée le 18 janvier 2012

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Des photos d'Eric Boyer pour rejoindre le point 1 en Italie 

 

secteur du Méjean/Est de Valgorge et Sud/Ouest d'Aubenas.

 Bourdeaux et derrière le massif enneigé la Drôme

 le sud Glandasse et le  Mont Aiguille (Vercors)

Vallée de Grenoble depuis le Sud Glandasse

Sud Glandasse, vue du Pic de Bure

avant de franchir le col de la Croix Haute

Le Grand Ferrand de la chaine de l'Obiou

Traversée de la vallée du Champsaur en transit dans le Sud du Vieux Chaillol

La vallée du Drac direction Orcières. St-Léger-les-Mélèzes à droite et Chaillol à gauche

Ancelle au Nord-Est de Gap. A droite le lac de Serre-Ponçon

Traversée du Massif du Pelvoux : face Ouest de la tête d'Amont

Briançon en survolant la station Serre-Chevalier : il est 12h00 !

 

 

Lenticulaire au Nord de Suza juste avant d'atteindre Bussoleno (Italie)

Vericale le point 1 Bussoleno Italie Altitude 6019 mètres

 

 

Des photos d'Eric pour rejoindre le point 2 la Montagne Noire

 

 

 

 

 

 

   

 le point de virage Nord de Carcassonne 

Des photos d'Eric pour rejoindre le point 3 le Mont Lozère

 

 

 

 

 

 

 

 

Des photos d'Eric pour rejoindre le point 4 le retour au Pic Saint-Loup

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 " Le Pic Saint-Loup et les Cévennes : C’est MAGIQUE !"

Vol en Nimbus 4D du 07 janvier 2012 – 1.000 km au départ des Cévennes.

Nous décollons à 8 h 42' heure locale. Éric BOYER que j'ai entraîné à plusieurs reprises dans des aventures similaires est mon copilote.

Cela fait déjà une heure que le jour est levé, aussi j’ai revu à la baisse la distance du circuit prévu, et affiché  931 km entre Suza, La Bastide Rouairoux, Villefort et Le Pic Saint-Loup. Départ : village du Causse de la Selle.

Bien que le vent au sol ne soit pas encore levé, il souffle déjà sur la Serranne et nous donne, dès le largage dans le ressaut, un bon laminaire que nous revenons exploiter après le passage de la ligne de départ effectué à 1.500 m QNH.
Après une montée à plus de 4.000 mètres, en contact avec Montpellier-Approche, le circuit commence réellement à 9 h 20. Il ne reste plus que 8 h 30 de jour pour réaliser notre projet.
Le recalage au Nord-Ouest dans le premier ressaut de la chaîne principale, sous le vent du
Mont Lingas, s'impose. Un + 3 à 4 m/s nous remonte au niveau de vol accordé par le contrôle, et c'est parti pour une belle transition de 80 km en passant par le ressaut du Mont Lozère pour arriver au Mont Méjan. Au passage, transfert avec Marseille-Info, qui comme Montpellier nous facilite la progression en accordant le FL 165 nécessaire à la traversée du Rhône vers les Alpes tout en survolant - en sécurité - une couche nuageuse couvrant la vallée. Le contrôle nous demande simplement de rester sur position (heureusement dans le ressaut de Valgorge), le temps de faire passer un IFR au FL 160. Cela ne nous pose pas de problème.

la traversée du Rhône...

 A 10 h 20' nous nous engageons dans la traversée du Rhône en direction du ressaut de la forêt de Saoul. 1.000 m de perdu dans la jonction, et à peine le temps de ralentir un peu,  nous partons pour le Pic de Bure, après être libéré du contrôle, en rentrant dans la LTA des Alpes.
Arrivés à 2.800 m dans le ressaut, nous montons rapidement avec + 3 à + 5 m/s à plus de 5.300 m, altitude nécessaire au transit au dessus du massif des Écrins, pour optimiser les chances de raccrochage de l'onde du Briançonnais, dans de bonnes conditions.
Si tout se passe bien sur la première partie du trajet, du Pic de Bure à Briançon, après le passage au Sud du Col du Pas de la Cavale, nous rencontrons quelques difficultés, de courte durée, avant de reprendre plusieurs centaines de mètres sur la face Ouest de la Tête d'Amont (Massif de Montbrison 2818m), puis d'accrocher un très bon ressaut sur la crête de Peyrolles au Nord de Briançon. + 3 m/s, 5.300 m. Ce sera le dernier arrêt avant le retour au Pic de Bure.
Midi à Briançon, seulement 250 km parcourus, il nous paraît évident que le circuit prévu ne passera pas. Alors autant en profiter pour aller exploiter le magnifique ressaut, bien matérialisé, au Nord-Est de Suza, avant de repartir au Sud-Ouest rejoindre notre jardin Cévenol.

plus que 5 h de jour...

Virage à 12 h 49, 15 km au Nord-Est de Rocciamelone après un bon cheminement sur la vallée de Suza qui nous donne + 3 ms et 1.000m de gain d'altitude, depuis l'Ouest de Bussoleno jusqu'au point tournant.
Après 4 h de vol et seulement 320 km de parcourus, il ne nous reste plus que 5 h de jour. Nous sommes plus en configuration « promenade » que « record ». D'autant que pour le retour il nous faut renégocier la traversée du Rhône, en tenant compte de la couche nuageuse qui est entrain d'épaissir dans cette vallée. Mais maintenant le vent est avec nous pour améliorer la vitesse moyenne.
Premier objectif du retour, Bure est atteint rapidement. Retour avec le contrôle de Marseille-Info qui nous accorde le transit vers les Cévennes à l'altitude souhaitée.
Faible ressaut à la verticale d'Aubenasson, puis coupe sous le vent de la forêt de  
Saoul et montée au FL 165 dans un bon vario.

Grâce à l'altitude accordée par ce contrôle, nous survolons le Rhône sans encombre, au-dessus de la couche nuageuse, et faisons la jonction presque directe avec l'onde des Cévennes dans l'Ouest d'Aubenas. +4 m, 4.200 m, le ressaut du Méjan nous fait la fête.... Mais à 15 h nous n'avons parcouru que 580 km, et il ne reste plus que 2 h 50' de jour.

Il y a un bon moment déjà que l'objectif 1.000 km est oublié. Il faudrait effectuer le reste du vol, soit 420 km, à plus de 150 km/h de moyenne. Cela semble franchement impossible, après avoir parcouru seulement 580 km en 5 h 40'.

la magie des Cévennes...

C'est là que la magie des Cévennes se produit ! Nous surfons les vagues d’onde, bien alignées. Le Nord de Carcassonne, soit 194 km, est atteint en 1 h ! Aucun arrêt, pour reprendre de l'altitude, ne sera nécessaire jusqu'à la fin du vol. Le tout coordonné avec bienveillance par les contrôles de Montpellier et de Toulouse jusqu'aux niveaux souhaités.

Il reste alors 230 km à parcourir et 1 h 40' de vol avant la nuit. Mais maintenant une légère composante de vent de face nous ralenti. Il nous faudra donc voler à 140 km/h de moyenne si nous voulons boucler les 1.000 km qui semblent revenus à notre portée, tout en restant en sécurité du terrain du Pic et assurer notre retour en vol de jour.

fin de vol fantastique...

Cette fin de vol est fantastique : 160 à 180 km/h à altitude presque constante, sur la vallée de St Pons et sous le vent des Monts d'Orb.

Après les Monts d'Orb, l'option envisagée pour rejoindre directement le premier ressaut du Lingas est abandonnée par manque d'altitude. Heureusement le second ressaut est très bon, il nous permet de revenir sur la première vague en bonnes conditions, toujours sans marquer d'arrêt. La dernière heure est déjà bien entamée et il reste plus de 120 km à parcourir.

Le temps presse, il nous faut choisir, soit monter avant d'aller virer le dernier point, soit tenter de surfer sur les vagues d' onde qui nous rapprochent du Mont Lozère.

Nous choisissons la deuxième option, et ça marche ! Moins d'une demi-heure de jour, et beaucoup de travail de la part de l'équipage afin  de calculer et d'estimer la position du point de retour, impératif pour assurer la sécurité de cette fin de vol.

Ça va passer.... Virage à 17 h 24' au km 66 du Pic, nous sommes à 25 mn de la nuit. Le vent arrière nous permet de rejoindre la verticale du Pic en 15 mn et de clôturer ainsi une superbe aventure : le premier vol de 1000 km tourné au départ des Cévennes.

Une merveilleuse aventure...

Ce vol a été une merveilleuse aventure, au départ du Pic St Loup. Par vent de secteur Nord, en utilisant la jonction avec les massifs des Alpes ou des Pyrénées, il est rare d’atteindre des vitesses moyennes sur l’ensemble du vol, supérieures à 100 km/h. Alors, réaliser 1.000 km au cœur de l’hiver quand la durée du jour est seulement de 10 heures c’est difficile à imaginer.

C’est surtout un concours de circonstances exceptionnelles qui nous a permis de faire ce beau vol.

Nous l’avons réalisé aussi grâce au concours bienveillant des contrôles de Montpellier, Marseille et Toulouse. Sans leurs accords de pénétration en classe  D et C, ces vols sont irréalisables.

Nous avons aussi bénéficié d’une bonne dose de chance, d’un bon remorqueur (merci Gérard), et du secret du pilote, sa potion magique  consommée pendant le vol : une bonne soupe de potirons bien chaude …(merci Annie !).

Le Pic et les Cévennes … C’EST MAGIQUE !

Gérard LHERM 

Ici Gérard Lherm le 1er janvier 2012 et le Nimbus 4.

Savait-il Gérard qu'il allait réaliser le plus beau vol à partir du Pic six jours plus tard ?  Photo GR

la situation le 7 janvier 2012

Les quatre branches du circuit : Départ le village de Causse de la Selle soit 329,7 km pour atteindre le point 1 à 12 h49' situé à 15 km au Nord-Est de Rocciamelone. Branche 2 : 441,9 Km pour atteindre le Pic de Nore (Montagne Noire). Branche 3 : 167,9 Km pour atteindre le Mont Lozère et la branche 4 :   71 km  pour arriver au Pic Saint-Loup.

Le circuit de 1000 km réalisé par l'équipage Gérard Lherm et Eric Boyer

 Les chiffres de ce premier 1000 km au Pic...  

 

1010 km, 8h48' en circuit à 115 Km/h de moyenne depuis le passage de la ligne de départ (120 Km/h depuis le départ en altitude)

1° branche  329,7 Km à   83 Km/h

2° branche  441,9 Km à 132 Km/h

3° branche  167,9 Km à 134 Km/h

4° branche     71 Km à 248 Km/h

Presque 1h20' pour rejoindre le ressaut du Méjan après le passage de la ligne de départ, seulement 93 Km/h en remontant le vent.

Pratiquement le même temps de vol entre Méjan/point de virage et point de virage/Méjan, environ 110 Km/h.

Au retour au Méjan, seulement 93Km/h en 585Km depuis le départ, (100Km/h au début du vol en altitude). 6h19 depuis le passage de ligne.

Au Méjan il reste 2h40 de jour et 420 Km à parcourir, soit à réaliser 158Km/h avant la fin du jour.

Environ 200 Km/h de moyenne entre le Méjan et le Nord de Carcassonne.

175 Km/h de moyenne sur les Cévennes, depuis le Méjan jusqu’à la fin du vol (439Km).

8 arrêts dans les ressauts pour monter et 1h30 de sur place. Soit 1010 Km à 135 Km/h de moyenne entre les arrêts.

L’arrêt le plus important est au départ, 28 minutes sur la vallée de l’Hérault dans le ressaut de la Séranne. Les autres arrêts sont inférieurs à ¼ d’heure.

C’est le temps pris pour monter au départ qui a été le plus pénalisant mais le « passage obligé ».

Ce qui a été déterminant pour réaliser les 1000 Km :

  • La prise d’altitude au Méjan pour la traversée
  • Le choix de poursuivre au Nord de Suza dans le ressaut, qui nous à donné 1000 m de gain d’altitude en ligne droite. Si on tournait à Suza, il fallait s’arrêter puis remonter à Briançon, soit 5 ou 10 minutes de perdues.
  • La possibilité de monter haut à Bourdeaux, sous le vent de le Forêt de Saoul qui nous a donné le retour direct dans le ressaut du Méjan.
  • Le choix et la tactique de cheminement entre la vallée de Saint-Pons et le Mont Lozère.
  • Les autorisations de contrôle pour voyager en altitude.
  • La température de l’air, avec seulement -15° à 6000M.
  • La chance…

GL

 

 Gérard Lherm s'apprêtant à franchir la Vallée du Rhône avec le sourire...Il faisait bon là-haut : pas moins de -16°C !

 Eric Boyer lui aussi très heureux de vivre avec Gérard une aussi belle performance ! C'est à lui que nous devons ces si belles photos ! GR

Le Nimbus 4 de l'exploit !   Photo GR du 01 janvier 2012