Voler à Romanin... |
|
Page publiée le 25 août 2009 et actualisée le... |
|
|
|
Vol du samedi 22 août 2009 Petit "mistralet" le matin sur la Provence c'est le moment d'aller voir les collègues de Romanin. Et surprise, Olivier et son 904 opérationnels pour faire un vol aujourd'hui. Rendez-vous est pris pour la fin de journée lorsque la chaleur commencera à devenir supportable. Comme prévu décollage vers 17 heures, la manche à air est toujours bien orientée au nord. Bref le plus difficile sera pour votre serviteur de s'introduire dans la place avant. La souplesse manque cruellement... Olivier a effectué la visite prévol et le Breguet est aligné pour un décollage remorqué. Pas de treuil pour les 904, car les années ont peut-être affaibli la structure. Prudence donc ! On est pas ici pour jouer aux kamikazes. Etant seul à pouvoir actionner le train rentrant, Olivier me rappelle les consignes : "Poussé à fond le train est rentré et pour le sortir mouvement inverse et tu accompagnes le déplacement jusqu'à son verrouillage ". Autre point à bien surveiller le verrouillage de la verrière par une grenouillère avec sa sécurité bien en place. Palonniers réglés à la bonne distance malgré l'importante course votre serviteur est fin prêt. De plus nous avons une mission à accomplir : réaliser quelques photos du Nimbus de Thouars (les Deux Sèvres). | ![]() |
|
|
|
|
En attendant notre départ petit coup d'oeil vers l'activité treuil. Ici un joli K13. Remarquez le point d'accrochage très avant ce qui est moins pire que dans le nez mais qui se traduira par une sollicitation de la profondeur durant tout le treuillage, donc pénalisant l'altitude espérée avant largage. Les planeuristes ont une toute autre approche dans ce domaine: le crochet est situé à proximité du CG ce qui permet à un planeur bien conçu de monter tout seul en ne surveillant que l'inclinaison. Ces divergences entre aéromodélisme et grande aviation n'ont pas lieu d'être car la mécanique du vol est la même pour tous. Toutefois le poids de l'histoire, celle des débuts de l'aviation avec ses victimes et le traitement qui en découlait pour remédier aux erreurs de conception est ineffacable. Et ce n'est pas demain que l'on remettra en cause la marge de sécurité vis à vis du centrage. Il est vrai que pour des aéronefs souvent mals conçus, avancer le centrage était une solution rapide, masquant certains défauts et surtout peu coûteuse pour délivrer le fameux certificat de navigabilité. Conviction personnelle que vous n'êtes pas obligé de partager naturellement. |
|
![]() |
|
Nous allons voir avec le Breguet 904 si l'idée que je me fais du planeur bien conçu aérodynamiquement parlant est conforme à ce que j'aime sentir. N'étant pas pilote d'essai - loin sans faut, mais un planeuriste qui tente d'apprécier et comprendre ces machines planantes concues par l'homme, donc toujours perfectibles. |
|
|
|
Après avoir subit l'épais nuage de poussière, nous voici au-dessus, en attendant le décollage imminent du Rallye |
|
|
|
Un Rallye qui connaît parfaitement le chemin - direction la pente car le massif des Alpilles a eut la bonne idée de choisir une orientation tentant de faire obstacle au Mistral. Mais ce dernier s'en moque éperdument et le contourne par le haut. Une aubaine pour les vélivoles qui peuvent ainsi se maintenir en l'air sur cette vague invisible sans avoir à trop phosphorer. Un lieu idéal donc pour apprendre à piloter car les leçons lorsque le Mistral est bien établi sont programables et d'environ une heure. |
|
![]() |
|
Petit coup d'oeil après largage sur les installations de Romanin. La sécheresse est venue à bout de la piste bien verte du printemps et ce mois d'août a été négligeant car pas une goutte d'eau n'est tombée. Dur le climat de Provence ! |
|
![]() |
|
Retour dans la cabine pour lire en valeur chiffrée ce que nous sentons sous nos fesses... Oui du 3m/s - pas plus - car le vario est optimiste me dit Olivier. Mais c'est très bien ainsi compte tenu de l'heure. Pourra-t-on trouver un peu de fraîcheur en montant un peu plus haut ? |
|
![]() |
|
Ouvrons les yeux car l'abordage en vol est la première préoccupation des vélivoles. Sur la pente, il est bon de savoir combien de planeurs "astiquent" la pente. Si tout va bien on doit à tout moment les situer. Dans cette recherche permanente, voici celui que je dois photographier : le fameux Nimbus 2 de Sébastien Paris Chef pilote de Thouars venu ici - en Provence - se faire bronzer! |
|
![]() |
|
Evoluant vers l'Est ce que les ombres confirment, nous allons tenter un rapprochement en se mettant dans un premier temps au même niveau. |
|
![]() |
|
Le Delta Fox se rapproche mais nous sommes derrière et lui vole plus vite. Et j'aimerais bien voir son pilote |
|
![]() |
|
Un planeur qui a du dièdre au moins 3° par aile. A ce sujet, car les clichés ne sont pas fait que pour regarder les images, mais utilisés comme support pour aborder certains sujets. Olivier qui a réalisé un CB28 (présenté sur le site) a noté qu'en virage le planeur glissait. Dans un premier temps il s'est dit que la surface du volet de dérive était insuffisante. Il réalisa la modification et procèda aux essais. Résultat : rien de changé à partir d'une certaine inclinaison le planeur glisse toujours... Il poursuit sa réflexion et en déduit que le mal pourrait bien venir de l'absence de dièdre des deux panneaux extrêmes. Il "charcuta" ses ailes, mît 3° à chacun des deux panneaux, puis procèda à de nouveaux essais. Résultat : le CB 28 vole à merveille ! Finie la glissade génératrice de traînée. Le CB se comporte comme un planeur bien conçu ! Il aura fallu presque 70 ans pour faire cette découverte ! Conclusion : le CB 28 avec son aile en mouette se comportait comme un planeur aile haute sans dièdre. Moi qui croyait que dans ce cas précis, il suffisait de relier le karman au saumon pour évaluer le dièdre équivalent... |
|
|
|
Volet en négatif le Breguet le rattrappe mais il descend aussi. Le pilote apparaît enfin ! |
|
![]() |
|
Des moments où l'on se sent moins seul en l'air : une complicité silencieuse où chacune des machines planantes exploite le mieux qu'elle peut l'énergie offerte. |
|
![]() |
|
Malgré l'écart d'âge des deux planeurs, je constate que dans ce domaine de vol
les écarts existent mais sont très faibles. En particulier en spirale où le 904
excelle avec un cran de volet. |
|
![]() |
|
Sur la pente un petit vario sympathique s'affiche et se maintient et cela sans avoir à spiraler. Absence de turbulence aussi ce qui n'est pas désagréable car se faire "tabasser" des heures durant ça va un moment mais ça finit pas devenir inconfortable. J'ai pu apprécier le confort de pilotage du 904, car le débutant que je suis devenu au fil des ans en vol à voile, me permet de déceler des qualités qu'un vieux "briscar" du vol à voile ne peut plus déceler car trop émoussé par ses automatismes. Cela pour dire, que l'homogénéité des gouvernes est exemplaire et n'exige aucune attention particulière : un très bon point car le pilote peut d'avantage se consacrer à la gestion du vol et à la sécurité. Incroyable en spirale à forte inclinaison avec un cran de volet. Il garde volontiers les paramètres de vol du pilote et pas besoin d'aller chercher des solutions pour contrer des effets indésirables car il n'y en pas. A ce jeux, le 904 en spirale doit être difficile à battre. Et si la maquette de ce planeur vous tente, il est rare de ne pas retrouver les mêmes caractéristiques sur un modèle au tiers. |
|
![]() |
|
Sans programme bien précis nous décidons de remonter avec l'ondulette du soir plus au nord de Saint-Rémy de Provence. Comment expliquer de ne jamais se lasser d'un tel spectacle ? Probablement le rêve d'Icare qui nous poursuivra toute la vie. |
|
![]() |
|
J'aime aussi observer le comportement de l'aile sur laquelle nous portons une confiance absolue car quelle que soit son inclinaison, elle effectue un travail remarquable si l'on ne sort pas de son domaine de vol. Ici en prime la chaîne des Alpilles, un modeste tremplin pour voler de longues heures au soleil et cela toute l'année car ici pas de morte saison ! |
|
![]() |
|
Coup de zoom sur Saint-Rémy, une petite ville de 10.000 habitants qui vit de ses charmes. De l'agriculture aussi et des rêves des hommes pour tenter de vivre heureux au soleil. Un pari difficile qui pour réussir exige une synergie de cette région sans faille, ce qui en d'autres termes plus concrêts se résumerait par - sacrifice et travail. Faut pas rêver ! |
|
![]() |
|
Tourmenté le massif des Alpilles tout comme les peintures de Van Gogh qui a vécu ici une année à Saint-Paul (année 1889) en bas à gauche. |
|
![]() |
|
Ici le Mont La Caume et son relais de télévision. Un lieu devenu inaccessible aux véhicules. Et pourtant j'aimais bien lorsque j'avais une heure à perdre venir ici contempler la Provence du Nord, et au sud la Vallée des Baux, La Crau, la Camargue. Une interdiction justifiée mais rude pour les amoureux de cette Provence. |
|
![]() |
|
Retour sur la pente et une fois de plus je constate que le 904 est le plus haut. Est-ce le talent des pilotes ou bien celui du concepteur ? Probablement les deux. |
|
![]() |
|
Et pourtant ce planeur est un excellent planeur, un planeur sans faute de conception. Idéal pour le petit temps d'aujourd'hui sur les Alpilles. C'est le K8b ! Réservé aux débutants, le pilote tente de gérer le mieux qu'il peut toutes les notes de sa partition. Et elles sont nombreuses. Un jour il saura, s'il persiste dans sa formation aller à l'essentiel sans pour autant rien négliger. |
|
![]() |
|
L'heure tourne mais on ne s'ennuie pas. "On peut voler jusqu'à la nuit" me lance Olivier :" On pose quand tu le souhaites". Je regarde ma montre 18h45. Il est tentant de rompre avec tous les liens et contraintes avec le sol, mais ce sera la raison qui va l'emporter. Est-ce objectivemment bien raisonnable de s'inventer des contraintes alors que par magie là-haut elles avaient disparues.... - Si tu le veux bien on va dire 19 heures ! rétorquais-je. L'heure de se rafarîchir car la journée a été très chaude. Sortie le moment venu des aérofreins que je n'ai pu m'empêcher de photographier car je les trouve beaux. Et pour les futurs maquettistes pointilleux que vous êtes, les voir en action est encore plus séduisant. |
|
![]() |
|
Pour Olivier qui à son temps perdu exerce la profession de pilote de ligne, l'heure c'est l'heure ! Et on ne bricole pas. AF tout sortis c'est la perte d'altitude avec virages à forte inclinaison, ce qui se traduit pour mon appareil photo qui ne veut pas perdre un de ces moments à une augmentation importante de poids. Mais je me cramponne... |
|
![]() |
|
Nous allons poser en 30 me dit Olivier tout en perdant l'altitude. Le vario est bloqué sur du moins 4,5 altitude 250 mètres et on longe la pente. Le fil de laine est tout hérissé... |
|
![]() |
|
Puis on contourne le terrain par le Nord pour atteindre le seuil de l'entrée de piste de la 30. Une piste en forte pente et bosselée... Bref, il faut être très attentif et arriver plutôt haut car la zone est réputée pour avoir un écoulement tourmenté. Tiens il me semble avoir abordé ce sujet lors du séjour de Corps qui peut se résumer ainsi : "Toujours avoir une forte pente pour franchir les zones agitées ". |
|
![]() |
|
Olivier que je remercie encore une fois pour cette belle balade à bord de son 904. Avant de vous quitter, un dernier point. Olivier a dessiné et réalisé un petit Bijave de 1,45 mètres qui vole à merveille m'a-t-il dit ! Et " Je ne te l'ai pas proposé car ce n'est pas un grand planeur". A ce sujet les GPR traitent les grands planeurs c'est vrai, le vol à voile très modestement aussi, (mais est-ce de ma faute ?) sans écarter la grande aviation, alors pourquoi voulez-vous que les GPR écartent les petits planeurs ? Nous avons tous débuté et dans le cas précis d'Olivier qui n'est, ni un débutant, ni un sectaire mais un constructeur averti, serait-il alors le seul - parmi nous tous - à éprouver beaucoup de plaisir à dessiner et réaliser un petit planeur ? Et bien je ne le crois pas, c'est pourquoi le dossier du Bijave d'Olivier rejoindra la collection des GPR, car rien ne vous empêchera d'accroître sa taille comme bon vous semblera. GR |