Les Brèves du Vol à Voile...  

  Page publiée le 21 mars 2012 et actualisée le 18 janvier 2021

 The 1956 World Gliding Championship    St-Yan, France

 The 1954 World Gliding Championship Camphill

Recruter durablement des vélivoles ...

Pour expliquer une certaine désaffection envers ce magnifique sport qu'est le vol à voile, il serait intéressant - en toute logique, d'interroger d'abord ceux qui sont partis et les autres, ceux qui ont toujours hésité à s'inscrire dans un aéro-club... Pas facile me direz-vous car ils sont tous absents et injoignables !

Discuter à perte de vue entre pratiquants assidus ne présentent plus aucun intérêt car tout a été dit et redit et la preuve est faite aujourd'hui : Personne n'a trouvé de solution pour inverser la tendance ! Personne.

Alors si vraiment et sincèrement certains se préoccupent de savoir pourquoi le VàV régresse, je vous propose de lire attentivement les quelques lignes qui suivent ... Propos personnels sans désir d'assombrir la situation et d'offenser quiconque ! Simplement apporter une timide lueur pour montrer peut-être le chemin de la sortie conduisant à un avenir meilleur...     

Cela dit et pour simplifier, on peut me placer - sans hésitation - dans la case de ceux qui sont partis... "Enfin on en tiens un ! " Oui, c'est vrai mais pas pour longtemps !

Parles et tais-toi !

Ce qui a provoqué ce désir de m'exprimer sur le sujet c'est la présentation de L'ASH 25 à mes amis de l'aéromodélisme.  En effet il est difficile de parler des performances techniques de l'ASH 25 sans aborder l'essentiel, c'est à dire les performances humaines qui ont suivi sa mise sur le marché, donc évoquer le vol de Vinon à Fez. Cet exploit réalisé au-dessus de nos têtes mais en silence, est parfaitement évocateur de la confidentialité de ce type d'exploit pour le grand public et de notre sport ! C'est donc ce superbe vol qui a déclenché en moi - enfin, le désir d'exprimer un ressenti après de longues années d'autocensure plus ou moins bien acceptée...

l'Obligation de communiquer... et cela sans trêve !

L'exploit de l'équipage de Gérard et Jean-Noël Herbaud est parfaitement inconnu de nos jeunes : vous pouvez faire des tests si vous avez des doutes. Cela dit et à partir de ce cas précis mais il y en a beaucoup d'autres, on ne peut que constater le déficit de communication en provenance des vélivoles et de ceux qui les représentent. Rien de surprenant me direz-vous de voir fondre les effectifs au fil des années lorsque ceux capables de réaliser de telles performances restent aussi totalement muets ! Comme dit un vieux proverbe lyonnais "  Si ce n'est pas toi qui souffle dans ton trombone qui le fera à ta place ? " Qui ?

Ce silence des vélivoles comment l'interpréter ? Pas facile ! Et j'avoue n'avoir toujours pas un début de réponse.

Grande modestie, je ne le crois pas. Orgueil démesuré non plus. J'ai plutôt le sentiment que la résultante de l'ensemble des forces qui animent notre vol à voile s'annulerait ! En effet tout se passe comme si deux concepts de société s'affrontaient dans un superbe 50-50 conduisant à l'immobilisme. Et cela n'est pas récent et on rêve toujours dans certaines têtes à une "aviation populaire" où l'on pourrait voler aux frais des autres contribuables... Pas réaliste, dépassée cette idée et inutile de commenter les rêves... Seule l'aide aux jeunes est à maintenir en exigeant une contre partie.

Un sport qui n'aimerait pas ses champions ?

En effet aucun sportif de haut niveau médiatisé et me semble-t-il, si l'un deux y parvenait, il serait probablement détesté par ses pairs... Et pourtant il est facile de comprendre que tout sport - quel qu'il soit, doit absolument recruter dans la jeunesse. On ne peut imaginer et bâtir d'avenir qu'avec des retraités fûssent-ils fortunés.

La seule règle d'or : Déclancher la passion auprès des jeunes ! Comment ? Par tous les médiats à notre disposition : Presse, radio, télévision, Web, meetings, etc. à chaque fois que se présente une occasion et pas seulement qu'en cas d'accident !  Et en faisant cela sans jamais baisser la garde, ne jamais s'imaginer que le vol à voile sera submergé ! Tout au plus, toutes ces actions permettront d'inverser modestement la mortelle tendance d'aujourd'hui.  

La Voile et le Vol à Voile...

Pas question de vous parler du voile, bien que les moteurs de recherche du web dépourvus d'intelligence vont tomber dans le piège...Non il s'agit de nos marins !

Le milieu de la voile serait très proche de celui du vol à voile : fortes personnalités, ayant peu de penchants à partager leurs exploits et préférant donc l'exploit en solitaire largement médiatisé afin de pouvoir engager d'autres aventures. C'est ainsi et on les prends tels qu'ils sont : des rudes ! Et il en faut !

Comme avantages, comparés aux vélivoles, ils ont des surfaces publicitaires au sens propre très supérieures :  coques et voiles mais surtout il est plus facile de les filmer en pleine action... Cela dit, ce serait trop simple et ce n'est naturellement pas suffisant pour tout expliquer. Ces gens de la mer, ont compris et parfaitement intégrés que la plus dure épreuve sera toujours celle du sponsoring. Et ils y mettent toute leur énergie. Vous l'aurez compris : Il ne suffit pas de frapper au hasard à toutes les portes pour décrocher une aide. Il faut être connu et reconnu. Pour en arriver là, beaucoup de temps a été sacrifié pour construire une réputation et une image en vue de solliciter une aide. Jamais les gens du marketing ne mettront un centime d'Euro pour sponsoriser de talentueux inconnus. Jamais ! Et alors on fait quoi ?

Promouvoir les meilleurs est une obligation...

Pourquoi ? Pour faciliter le recrutement c'est pourtant simple à comprendre. Notre vol à voile ne fait plus rêver et là est le mal. Pas facile à entendre de la part d'un ancien mais c'est une vérité facile à vérifier ! Pour vivre on peut heureusement vivre d'autres rêves, alors redescendez sur terre et faites connaître à nos enfants le vol à voile dès l'age de 10 ans sinon ils se passionneront pour les exploits de sportifs qui pour certains se shootent !

Le chacun pour soi, "volons et vogue la galère" a atteint probablement ses limites.

Toutefois pour rassurer mes collègues vélivoles, j'ai encore sous les yeux un Aviasport édité à l'occasion des championnats du monde de 1960  où Pierre Bonneau achève son recueil sur les planeurs français page 107 par un cri d'alarme : " Le vol à voile Français se meurt ! 1960 ! Serait-ce un mal chronique ? C'était il y a 44 ans ! 61 ans !

GR