le Järve de Michel

  Page publiée le 04 mars 2018 et actualisée le 25 avril 2018

E-mail du 25 avril 2018

Bonjour Gérard,

Belle journée ce dimanche à Saint-Julia pour le premier vol du Järve, sans vent d'Autan et remorqué au millimètre près par François aux commandes du Bidule du club. J'avais un doute sur les qualités de vol de ce planeur, en particulier à cause de ses ailerons en forme de "plumes". Finalement tout s'est très bien passé, juste un centrage un peu trop avant et remarqué au 1er vol, vite corrigé pour la suite. J'ai diminué les débattements aux ailerons car, en fin de compte, ils sont d'une efficacité redoutable !

 Je suis très satisfait de son comportement, mais le pilotage reste délicat : il y a un effet de roulis induit assez important. J'ai eu une pensée pour son concepteur pharmacien suédois qui n'a malheureusement pas eu les mêmes plaisirs de vol que moi avec son grandeur. Merci à Yves pour ses magnifiques photos, et à toi Gérard pour avoir eu de l'intérêt pour ce sujet. Bonne journée à tous. Amicalement.

Michel 

Et son bonheur se lit sur son visage ...Clic !

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 Planeur ultraléger conçu par Paul JÄRVE, un pharmacien d'Eskilstuna (Suède), et construit, dans son appartement, de 1939 à 1942.

Quelques glissades à faible altitude furent effectuées en 1942, avec lancement au treuil. Les commentaires du pilote Göte ERIKSONN, brevet ”B” suédois n° 52, ne furent guère encourageants : "le planeur tombe comme une pierre" !

Après des décennies de stockage, la machine fut donnée, en 2002, au Ålleberg Segelflygmuseum, Falköping (Suède).

Caractéristiques de la maquette :

  • Echelle : 1/1,5
  • Envergure : 4,70 m
  • Longueur 3 m
  • Masse : 21 kg
  • Charge alaire : 63 g/dm²
  • Profil : MS 535

Ce que je trouve d'original dans ce planeur, ce sont les ailerons en forme de "plumes". Le 1er vol se fera à Saint-Julia, dès que la météo le permettra.

Je tiens à remercier messieurs Thorsten Fridlizius (président du musée ÅLLEBERGS GLIDERMUSEUM) pour les renseignements fournis et Claude Lacombe (site J2mcL planeurs) pour les recherches effectuées.

Michel Coneuf

 Michel merci pour cette réalisation originale et extrême.  C'est donc un modèle "difficile", tout à fait dans l'esprit de la confrérie des rétroplanistes et je t'en félicite !

Un défi donc à relever pour montrer que ton pharmacien aurait dû persister dans cette aventure !

GR

Tous les commentaires photos sont de GR et certaines photos pourront être agrandies si tel est votre désir.

 

 

 Rapace suédois avec des rémiges dont vous pourrez en apprécier la taille avec la photo ci-dessous.

Une remarque : lors du premier vol - par sécurité - comme on a coutume de le dire, il est préférable de centrer avant. Certes, mais dans le cas présent, si ce centrage est excessivement avant, tu vas le compenser avec ton volet de profondeur, d'où accroissement de la traînée et il n'a pas besoin de cela, sans oublier la perte d'efficacité qui en découle. Ce cas là pourrait reproduire le vol du pilote d'essai en 1942, (qui n'est pas le constructeur...méfiant quand même Paul le pharmacien) qui avait affirmé :   "le planeur tombe comme une pierre" ! Il faut dire qu'à cette époque la conception était  "a vista de nas " comme on dit en Languedoc tout en s'inspirant des oiseaux. Un autre point à surveiller me semble-t-il, sera le lacet inverse. Différentiel de "rémige" important pour faciliter la mise en virage.  Bref, tu as de quoi t'occuper l'esprit durant les premiers vols !

Rien que pour déplacer cette surface il y a de quoi s'interroger... Un seul servo ne sera pas de trop. Bon Michel, "si j'étais toi", je ferais comme Henry Fabre des essais dans le vent à défaut de soufflerie. Lui utilisait une barque ou plutôt un radeau avec son aile et se plaçait face au mistral sur l'étang de Berre. Pour un modèle réputé "difficile", nous avons - avec un autre Michel - réalisé cette démarche qui a permis de mettre en évidence l'inefficacité de la torsion de l'aile pour jouer aux ailerons sur le Caudron G4 : Clic.  On a également travaillé par comparaison avec un modèle qui lui était manoeuvrant aux ailerons et cette manip n'a pas été du temps de perdu, bien au contraire : Le G4 a voler parfaitement du premier coup !

Pour limiter le travail tu pourrais imaginer de ne pas le suspendre mais le poser sur une rotule au CG elle même sur un pied à 1.5m du sol,  le tout en haut d'une pente à écoulement laminaire ou tout bêtement en plaine dégagée d'obstacle. Avec l'aide de collègues tu pourrais le dégrossir en particulier pour apprécier tes servos de rémiges et le dosage du différentiel. C'est un peu comme si tu tâtait la bête à bout de bras, mais dans le cas présent il te faudrait Teddy Riner à ta disposition et il te le monterait lui à 3 mètres !

Chaque nervure réalisée 2 par 2 sur un gabarit, comme pour  les "grands" d'autrefois - procédé toujours d'actualité au pied des Pyrénées avec Michel. Quelle santé !

Et voici le travail !

Beau travail d'ébéniste aéronautique Michel : tu pourrais envisager d'aller rejoindre un Lycée professionnel pour transmettre ton savoir-faire. Mais je doute que nos décideurs en aient conscience quand je vois le niveau de désintéressement dont  ils font preuve depuis des décennies  en négligeant les bienfaits de l'aéromodélisme et du travail manuel.

Le plaisir de construire, un sentiment qui a visiblement disparu dans notre civilisation et pourtant le remettre au goût du jour serait la seule issue à l'éternelle crise qui perdure depuis les années 60 pour donner du travail à tous. Et je voudrais dire aux rares jeunes qui vont parcourir ces lignes, que ce n'est pas en tapotant le clavier de leur Xphone - du matin jusqu'au soir - que vous trouverez une solution viable à votre avenir. Le monde virtuel bien que très captivant vous ment. Ne succombez pas à la facilité et à la paresse musculaire qu'elle engendre. La veritable satisfaction n'est le résultat que d'efforts - qu'ils soient intellectuels, où purement manuels. Et si vous parvenez à conjuguez les deux effets, vous serez alors comblé ! Dans l'idée que l'on se fait du travail manuel, on ne peut imaginer des gestes précis sans une démarche intellectuelle bien construite. A vous de profiter de cette situation pour tirer votre épingle du jeux... !

...et ainsi -  ne pas passer votre vie à patiner !

Sans dire mot, Michel en montrant son travail au plus grand nombre, n'a qu'un seul  message à faire passer : "Faites comme moi et vous découvrirez d'immenses satisfactions. " Rien d'autre à ajouter.

Ne soyez pas à la queue du peleton mais toujours devant et tant pis si une meute vous suit en se protégeant dans votre sillage pour fournir moins d'effort. Vous découvrirez - in fine - que c'est elle qui vous pousse et vous permet de vous dépasser

Pas utile non plus,  d'aller voir si l'herbe est toujours plus verte ailleurs : semez - vous même - votre prairie !

... et vous donnerez un sens à votre vie !

"Chaque espèce possède des rémiges de formes ou de couleurs différentes ce qui permet d'identifier les oiseaux". Et bien pour l'oiseau de Michel vous devriez pouvoir l'identifier très facilement car elles sont vertes ! Et c'est rare !

Envergure : 4.70 m  charge alaire 63g/dm² : Un profil dissymétrique, légèrement creux qui devrait - après réglages - donner un planeur très voilier

Michel et son Järve dans sa verte prairie : Bravo Michel ! GR