Le Pyrène...

 Page créée le 22 février 2006 et actualisée le 12 mai 2007                   

Construction du master

 

Vidéo du décollage du Pyrène

 

 

Bonjour Gérard, bonjour à tous,

 

Ca y est, le Pyrène électrique de 5m, vole. Rien de nouveau sous le soleil, dira quelqu'un, sinon qu'il décolle tout seul du sol. Je sais que c'est un rêve de beaucoup de pouvoir faire du vol à voile en 5m ou plus, même si on n'a pas de remorqueur à sa disposition. C'était aussi le mien et ça y est, c'est fait. Maintenant je ne rêve plus, je vole… (Ca ne s'arrange pas pour le Jeannot).

 

Plusieurs astuces ont été trouvées, passant de la catapulte au chariot. Mais bon, il faut avouer que la mise en place d'une catapulte n'est pas toujours aisée, surtout quand on est seul. Le chariot ça peut aller, si le planeur ne tombe pas par terre pendant le roulage ; de plus, il faut ensuite le sortir de la piste, sinon on risque de le rencontrer lors de l'atterrissage.

Donc, toutes ces solutions et ces petits problèmes, non insurmontables pour autant, je les connais. Mais, sans doute l'âge aidant, j'ai longtemps cherché un moyen de pouvoir décoller un assez gros planeur depuis le sol, en propulsion électrique.

Je sais bien qu'il existe des pylônes rétractables, mais c'est cher, assez difficile à installer, sujet à un fort couple piqueur dur à combattre, et aussi le problème de savoir si l'ensemble redémarrera à tous les coups après un passage bas. Cependant c'est tellement beau sur une belle maquette ! C'est aussi c'est une prouesse technique à saluer bien bas, car ce n'est pas facile du tout une telle réalisation.

 

Pour moi, mon but était plus modeste ; je voulais simplement réaliser un système simple pour le modéliste lambda qui veut avant tout voler, même s'il y a des moustaches sur le nez du planeur. Mis à part ce côté inesthétique, je connais beaucoup de modélistes qui désirent avant tout avoir un appareil pour voler couramment, un appareil de tous les dimanches, comme on dit. Je suis de ceux-là.

 

Jusqu'à ce jour je n'ai pas trouvé d'autre solution que de décoller sur un train rentrant. Seulement il faut pour cela un train rentrant fait maison avec de longues jambes qui garantissent une garde au sol suffisante pour que l'hélice ne touche pas le sol. Mais comme je ne suis pas outillé pour fabriquer un train rentrant fait proprement, j'ai pris le problème à l'envers : Pourquoi ne pas faire un fuselage adapté à cette fonction de décollage du sol ?

Peut-être vous souvenez-vous de l'article sur le Pyrène, un planeur que j'ai concocté et dont l'ami Vincent Goosse a réalisé les plans avec son gros logiciel. Dans cet appareil j'avais dit que j'y avais incorporé toutes les astuces de ma connaissance pour réaliser un planeur très polyvalent. J'ai fait trois plans que vous pouvez trouver sur ce site et dont Gégé se fera sans doute le plaisir de faire un lien.

 

Le premier Pyrène 5m de ce plan est sorti et vole depuis un an. Il vole parfaitement bien car il a un grand bras de levier, une forme d'aile genre elliptique, un allongement moyen et un poids très faible, 6,6kgs. C'est une plume et si de temps en temps on ne donne pas un ordre, il fait son vol tout seul sans s'occuper du pilote. Il conviendrait pour faire un grand planeur école. (Pourquoi pas après tout, puisque les clubs sont remplis d'avions école).

Cependant à cette époque, quand on a réalisé les plans, on avait incorporé dans les formes de quoi le monter en électrique, comme par exemple l'avant, rond, prêt à être coupé pour recevoir un cône, et surtout une ligne de nez un peu plus haute pour pouvoir faire passer une hélice. D'autre part on a fait un bras de levier avant très long, qui fait que la garde au sol pour l'hélice augmente avec la longueur. D'autre part encore, ce bras de levier avant permet d'avoir les accus de propulsion derrière la clé d'aile, laissant ainsi l'avant libre pour un pilote. L'accès est facile car le fuselage est assez gros. Je joins une photo de "l'usine" qu'est le proto. Ne regardez pas de trop près car ce n'est pas bien propre tout ça.

Actuellement le prototype a un moteur de 550gr et il n'y a pas un gramme de plomb à l'avant, malgré 24 éléments d'accus de propulsion derrière la clé d'aile. Je vous ferai des photos quand il sera fini, car dans l'état où il est, j'ai honte de vous le montrer, tellement il y a des fils partout. Mais il vole, c'est le principal.

 

Donc ce planeur a un train rentrant normal, avec une roue assez grosse, de 95mm, le maximum que j'ai pu faire entrer dans le train. Avec ça, grâce au bras de levier avant, j'ai une garde au sol suffisante pour l'hélice de 13 pouces. C'est juste mais ça passe. Je pense qu'avec un moteur adapté aux grands nombre de t/mn, on pourrait mettre une hélice de 12 pouces avec un pas assez important.

Le prototype, dans l'état actuel, pèse tout compris 8,500kgs. Mais le fuselage que j'ai employé est en béton, et on pourrait sincèrement lui ôter au moins 500gr. L'arrière est assez lourd, forcément, vu la solidité, par conséquent on pourrait mettre à l'avant on moteur Brushless de 300gr au lieu des 550 de mon vieux Plettenberg à charbons. En gros il y aurait entre 700 et 1000gr de poids à ôter, ce qui permettrait l'emploi d'une hélice de 12 pouces. Dans ce cas pas de pbm pour décoller sur le l'herbe tondue. Mais bon, je n'ai pas essayé car la piste n'était pas bien tondue.

Donc voilà, le prototype du Pyrène 5m électrique à décollage du sol est réalisé. Ca marche vraiment bien, et pour que vous en soyez convaincus je vous joins une petite vidéo du décollage. Vous vous apercevrez que ce n'est pas une plaisanterie. Le décollage se fait seul, sans toucher quoi que ce soit ; il décolle par l'angle naturel formé par la position du fuseau. En effet, j'ai placé le train assez en avant pour que le modèle ne pique pas du nez et casse ainsi l'hélice. Le résultat est que l'appareil décolle seul, ou presque.

 

Evidemment pour réaliser ça il a fallu faire un modèle maison, avec tous le travail de master, moule, etc, Mais bon le résultat est là, et quand il est là on oublie le travail.

 

Lors du deuxième décollage, comme je n'avais qu'un accu ce jour-là, après trois montées j'ai posé. Puis, après réglages radio, j'ai redécollé avec les accus un peu fatigués. Je suis monté à 50/60m et j'ai coupé le moteur car il y avait des Martinets. 20mn plus tard j'étais encore en l'air. Bon signe tout ça…

Une troisième fois j'ai posé, j'ai laissé rouler 20m, puis j'ai redécollé. C'est génial de voir un planeur redécoller !

Bon, je vais arrêter là car le souper est prêt. Je sais que Gégé me dit que mes articles sont un peu longs, mais d'un autre côté je reçois des mails d'amis qui me disent se régaler de lire des articles parlant de créations personnelles ; alors j'espère que ça fera plaisir au plus grand nombre.

D'autre part je pense qu'il sera bon de compléter cet article pour montrer l'appareil fini.

 

Cordialement.

 

Jean Poulou.

 

 

L’Alpina de Multiplex a fait beaucoup d’heureux et en fera encore certainement, toutefois bien des possesseurs de ce modèle ou autres 4m de ce type, souhaitent vouloir maintenant "passer à autre chose", et souvent ce "autre chose" se traduit par "plus grand". Que voulez-vous, c’est le virus qui fait son œuvre, œuvre bienfaisante s'il en est. N'ayant jamais trouvé d’appareil polyvalent en 5mètres, j’ai donc fait comme d’habitude : Je l'ai créé sur la base de mes besoins. (Et aussi pour m’amuser). Il y avait bien l’ASW15, très attrayant et surtout très intéressant pour sa polyvalence, mais il ne pouvait pas convenir au cahier des charges un peu plus conséquent que je m’étais fixé. Donc, pour cette fois, j’ai préféré créer ce style de machine à une semi-maquette, car le but premier était : "Réaliser un planeur à tout faire et simple à construire". Planeur qui pourra en outre recevoir des ailes de voltige, pour petit temps et la performance (en 6/6,50m et grand allongement dans ce cas).

Et cela me conduit - en toute logique, en quittant les sommets Alpins pour les sommets Pyrénéens, du terme d' "Alpina" à celui de "Pyrénéa" ; mais comme "Pyrénéa" est déjà le label d’une association sportive de montagne, j'ai préfèré rester dans l’origine du mot, à savoir : "Pyrène", et par extension "Pyrénées". "Pyrène" trouve son origine dans une vieille légende. Je ne vais pas vous l’écrire car j’ai les bout des doigts qui me font mal,  mais vous pourrez la trouver aisément avec un moteur de recherche quelconque. C’est intéressant à lire et amusant. Il paraîtrait que Hercule était de la partie et même que "Pyr" trouverait sa racine dans "Pur", en Grec, je crois. Et il est vrai que le contact avec les montagnes Pyrénées donne le sentiment de toucher encore à quelque chose de pur, de propre ; souhaitons que ça dure longtemps encore.

 

 

 

 

Click pour agrandir les plans

 Pour cette nouvelle aventure qu’est la création d’un nouveau planeur, nous avons travaillé à deux : Vincent Goosse et moi-même. Je me suis chargé de la conception générale et des plans sur Paint Shop et Vincent de la réalisation des plans sur le fameux logiciel CATIA, dont il est spécialiste en la matière. En fait la principale difficulté venait que je savais ce que je voulais,(...) mais Vincent, lui, ne le savait pas forcément ; de mon côté je ne savais pas forcément ce que Vincent pouvait arriver à "faire réaliser" avec CATIA (Tout ! GR). Après un bon bout de temps j’ai compris que je pouvais pratiquement TOUT envisager, grâce au tandem Vincent/CATIA.

Le plan a été fait et refait je ne sais plus combien de fois, puis quand tout a semblé correct au niveau des formes, j’ai demandé à Vincent de créer et d’éditer en PDF automatique des sections de forme spéciales – des formes spéciales dis-je, car j’avais une idée derrière la tête concernant la conception d’un master parfaitement juste de formes, symétrique, facile à réaliser et surtout avec une très faible probabilité d’erreur de reproduction. C’était beaucoup demander, mais pour une fois j’avais de l’aide : Vincent/CATIA. Mais avant d’entrer dans les détails technique, qu’un pack photo mettra en évidence bien mieux que de multiples et vaines explications, je voudrais vous entretenir de la particularité de cet appareil ; car s’il s’était seulement agi pour moi d’aligner un appareil de plus à ma collection, il n'y aurait eu que peu d’intérêt à l'affaire. Or tout le monde sait que sans sel, tout est fade.

La particularité de l’appareil se trouve donc en ceci : "Les différents détails avantageux que l’on trouve en différents modèles, ont été repris et regroupés en un seul". Le reste est d’invention personnelle. En tout cas j’ai fait ce que j’ai pu, espérant avoir fait un maximum (comme toujours !).

Voici donc quelques-uns de ces détails :

  • Longueur de fuselage conséquente, acceptant des tailles d’ailes de 5m à 6,50m aisément. (235cm).
  • Stabilisateur en croix, comme l’affectionnent les amoureux du pilotage trois axes et de la voltige.
  • Puits de roue avant et arrière, très renforcés pour les atterrissages sur terrains non aménagés.  Ce type de train a été retenu pour sa facilité de mise en œuvre, ainsi que pour sa solidité à toute épreuve (si le fuselage est bien moulé, bien entendu).
  • Deux versions possibles du fuselage : Avec ou sans puits de roue. Pour le choix du second cas de figure, j’ai réalisé le moule des trappes de train rentrant juste avant d’implanter le puits de roue sur le master ; ces trappes ont la capacité de recouvrir la surface totale de l’emplacement du puits de roue, qui ne sert plus dans ce cas.
  • Fourreau de clé d’aile de 1 cm environ d’épaisseur, intégré dans la masse sur les flancs (16mm de diamètre).
  • Pré-perçage des axes de roues.
  • Renforts en contre-plaqué installés à l’intérieur de la dérive lors du moulage ; ceux-ci entourent le fourreau intégré de l’axe de rotation du stab. La solidité pour l’axe de renvoi pendulaire est ainsi assurée dés le moulage, dans un endroit réputé peu accessible une fois le fuselage terminé. Entre ces deux ctp il reste un espace de quelques mm où le renvoi pendulaire trouve sa place naturelle.

 

 

 

 

  • Des axes de référence ont été gravés sur le fuselage, autant pour l’aile que pour le stab. Comme le fourreau de clé d’aile est rond, je peux donc faire pivoter l’aile et recaler celle-ci à ma convenance, en me servant des axes de référence, selon le profil choisi et la position que je préfère en tant que ligne de vol. Pour ce qui est de l’incidence, celle-ci se règle facilement, grâce au stabilisateur pendulaire.
  • Le volet de dérive est lui aussi en composites renforcé carbone ; il est rétréci à l’avant pour faciliter la rotation.
  • La partie basse du fuselage continue sous le volet de dérive ; ça sert à la protection dudit volet et aussi au repérage aisé du neutre de direction.
  • Pas de karman, pour un échange éventuel d’ailes ou de profil. Le fuselage est presque plat à cet endroit pour faciliter la réalisation de la jonction aile/fuseau.
  • L’avant du fuselage est pratiquement rond à l’endroit approximatif d’un cône d’hélice, en vue d’une éventuelle électrification à moustaches.
  • Les sorties de commandes aller-retour pour les câbles de direction sont intégrées.
  • Un moule de cache roue est en cours de réalisation pour éviter aux poussières d’entrer par le puits de roue (Merci CATIA pour ce travail complexe, penses à retransmettre le merci à Vincent).
  • Une platine contre-plaqué ajustée par le logiciel, qui part de l’avant jusque derrière le bord de fuite de l’aile. (Merci de tout cœur, CATIA, pour le platine).
  • Un siège de pilote en composites et un tableau de bord proéminent pour agrémenter le tout.
  • Un couple spécial, conçu lui aussi avec le logiciel, viendra se placer au milieu de la poutre arrière et aura pour mission de guider la longue barre de commande de stab pendulaire. (Deux trous sont aussi prévus pour le passage des câbles de direction). Ce couple sera en mousse de 2 à 4cm d’épaisseur, donc possédera deux diamètres différents et se coincera de lui-même en le poussant avec un peu de colle. Ce système permettra de conserver un montage traditionnel, simple, que l’on connaît bien et sans risque de flambage. Bref, j’ai essayé de regrouper sur un seul modèle tous les besoins et réflexions dont j’ai régulièrement connaissance par des amis, ainsi que par mes propres constatations sur le terrain. De toutes façons vouloir choisir plusieurs types d’ailes pour un seul fuselage, ne pouvait décemment s'imaginer sur la base d’un fuselage d’appareil grandeur, bien que cela ait déjà existé. (Le Salto par exemple).
  • Pour la voilure, des dizaines de formes sont déjà dans mon dossier Pyrène, avec trois grandes lignes générales : Acrobatie; aile polyvalente de transition ; aile de performances. Aux dernières nouvelles du journal de Perpignan, les premières mesureraient environ 4,80m, les secondes 5m, les troisièmes 6,0/6,50m. Mais ici tout reste à faire et à inventer.

 

 Dans cette nouvelle aventure qu’est la création de ce nouveau modèle, mon but était de réaliser un fuselage, non des ailes ; un fuselage passe-partout qui puisse offrir un vaste choix de possibilités pour passer de 4m à 5m, voire plus. J'ai donc opté d'entrée pour un long fuselage, partant du principe que si des demi ailes d'environ 2,45m peuvent entrer dans un véhicule, le fuselage de 2,35m a des chances d'y entrer lui aussi. L'amortissement en tangage sera donc efficace sur ce modèle, donc pilotage Cool.

J’ajoute donc des photos et des commentaires qui complèteront ce dossier Pyrène, avec l’espoir que vous y aurez trouvé de l’intérêt et peut-être quelque chose qui vous rendra service.

Bien entendu je pense que certains d’entre vous souhaiteront quelques précisions de plus, alors n’hésitez pas à me joindre sur le lien que placera certainement GG. Un peu plus un peu moins ce n’est pas grave, en ce moment je passe avec plaisir mon temps à répondre aux mails.

Jean Poulou