Techniques de mise en l'air...

 

  Page actualisée le 04 février 2010 actualisée le 08 février 2010

 

La séance de vol d'hier (03 fev 2010) avait pour but de  "coacher " notre ami Christian pour débuter dans la pratique du remorquage. Cette technique de mise en l'air parfaitement calquée sur celle du vol à voile nécessite un apprentissage et donc l'acquisition de nouveaux réflexes. La leçon particulière destinée à Christian est relatée ici pour que tous ceux qui seraient tentés de franchir le pas puissent le faire en ayant en tête quelques recommandations.

 

En matière d'apprentissage du pilotage RC, l'instructeur doit s'évertuer à transformer les doutes de l'élève (et parfois certaines certitudes) en connaissances maîtrisées. Pour que tout se passe bien et être efficace, il faut une progression dans la difficulté. C'est pas nouveau, mais certains l'oublient.

 

Pour cette première journée de vol en remorquage, la consigne au remorqueur Jacques fut : Montée face au vent en ligne droite et largage à environ 150 mètres  d'altitude.

GR

 

 

 

  

  Élégance du geste  : "Cricri" dépose son Pilatus en prenant soins de ses vertèbres et du planeur...

L'essai de largage doit être effectué au moins une fois avant de débuter la séance de vol. Même consigne pour les vélivoles et c'est bien de s'en inspirer. Dans le cas particulier des petits planeurs (moins de 5 kg) la boucle en Nylon devra jouer le rôle de fusible en cas d'efforts de traction anormaux. Il n'est pas facile d'établir une règle car la rupture dépendra du type de crochet mais aussi du type de planeur et de l'effet "choc" dynamique en cas de tension brutale. Par sécurité, il faut préférer des sections de Nylon facilitant la rupture plutôt que son inverse.

  

Premiere recommandation : Apprendre à décoller sans être placé derrière son avion ou planeur au milieu de la piste, mais au bord de celle-ci afin de la libérer sans perte de temps. Il n'est vraiment pas prudent de tourner le dos aux avions ou planeurs (silencieux) qui pourraient arriver dans votre dos en étant dans l'axe de la piste.  Le bon réflexe : se placer à coté du pilote remorqueur en bordure de piste. Piloter dans de telles conditions n'est pas plus difficile. C'est un vieux réflexe à chasser de vos habitudes qui remonte à votre apprentissage pour savoir de quel coté incliner les ailes... Certains ne s'en débarrassent jamais par manque de confiance en soi.

Sur cette photo vous remarquerez que le fanion est proche du nez et ce n'est pas un hasard. L'éloigner à  - un - ou pire deux mètres, favoriserait lors d'une détente du câble sont passage derrière l'aile avec pour grave conséquence, de voir le câble sectionner l'aile lors de la tension généralement brutale de ce dernier.

L'herbe d'hiver étant très courte, il n'a pas été nécessaire d'utiliser un aide pour maintenir l'aile. En moins de deux mètres le planeur a son inclinaison nulle et les commandes efficaces. Sur piste en dur le risque de cheval de bois est très faible lorsque le vent est proche de l'axe.  En cas de doute utiliser un aide qui maintiendra la voilure "horizontale" et surtout qui accompagnera le planeur sans retenir l'aile. Un accompagnement très bref voire inexistant.  

Deux points à surveiller ici quelques instants après le décollage : L'inclinaison et la position relative avec le remorqueur. Pour la vitesse, rien à faire, c'est le remorqueur qui s'en charge ! Généralement le débutant est surpris par l'efficacité des gouvernes. Normal car le planeur et surtout les petits planeurs (ici 3,5 m pour 3,5 kg) volent plus vite que leur vitesse normale d'évolution.

Oublier la gouverne de direction...

Le débutant évitera de conjuguer les gouvernes (ailerons-direction) et laissera de coté la direction car sur cet axe la cadence sera appliquée par la tension du câble. Et c'est bien ainsi !

Recommandation : Anticiper et ne donner que des ordres de faibles amplitudes

Pour la position relative, veiller à maintenir le planeur toujours au-dessus du remorqueur et plus exactement au-dessus de sa trajectoire en sachant que l'illusion optique porte à croire que l'on est toujours au-dessus. Se maintenir légèrement au-dessus facilite le pilotage du remorqueur qui garde ainsi le cap prévu mais aussi facilite le pilotage du planeur. Si le remorqueur ne parvient pas à réduire sa vitesse (avion difficile à contrôler) pour s'adapter aux caractéristiques de votre planeur, ne pas insister - larguer - car cela finira mal !

Autre remarque : Lorsque le planeur s'écarte pour une raison quelconque de la trajectoire rectiligne du remorqueur, la vitesse du planeur croit très rapidement ( particularité utilisée en ski nautique pour accélérer et sauter les obstacles). Le débutant doit s'évertuer à ne jamais s'écarter de la trajectoire car les corrections - généralement tardives - ne font que compliquer la situation. Dans ce cas ne jamais attendre : il faut larguer immédiatement !

Immédiatement ne signifie pas dans une seconde ou deux! il s'agit de millisecondes ! Pour avoir sous la main cette rapidité, le switch de largage doit être bien placé et surtout accessible sans être obligé de quitter des yeux votre planeur. Dans la grande majorité des cas ce switch est mal placé car les fabricants de radio méconnaissent nos besoins. Et ce mal chronique qui dure depuis l' existence des premières radios ne ferait que confirmer que l'ergonomie de nos radios serait conçue par des non pratiquants ou des pseudos experts jouant à l'apprentis pilote sur des consoles de simulation.

Pour être à l'aise la seule position fiable est le switch en bout de manche, oui mais pour cela il faut adopter le pilotage au pupitre et oublier le pilotage aux pouces. Et faire monter en - option - ces switches qui devraient être présents lors de l'achat. Attention : Cette possibilité n'est pas offerte dans toutes les marques.

Autre solution...

Autre solution que j'applique depuis plusieurs années : utiliser le manche des AF pour larguer. Rien à chercher on sort brièvement les AF et le planeur se largue. De plus avec cette méthode, vous libérez une voie et en ce qui me concerne le switch en bout de manche me permet de  sortir le train ou bien de déclencher l'appareil photo.

Ici tout se passe bien : l'inclinaison est nulle et l'angle du câble atteste bien que le planeur est bien placé au-dessus du remorqueur.

Un planeur léger (moins de 5 kg) tracté par un remorqueur puissant (+ 45cc) peut se comporter comme un planeur treuillé si la vitesse du remorqueur est trop grande. Heureusement le point d'accrochage du planeur est dans le nez, toutefois pour corriger l'écart de position ne jamais pousser le manche pour piquer, mais demander au remorqueur d'accroître son taux de montée pour que l'attelage revienne en bonne configuration. Avec un remorqueur puissant le planeur peut paraître placé en-dessous de l'avion si l'on prend l'horizon comme référence, mais la bonne référence est la trajectoire montante de l'avion. Il faut donc se placer au-dessus de cette trajectoire ce qui fait dire à Olivier que le planeur doit être toujours au-dessus du plan des ailes du remorqueur. En pratique ce plan est difficile à évaluer lorsque l'avion s'éloigne et devient un point dans le ciel. En résumé il est possible d'être en-dessous de l'avion (en prenant comme référence l'horizon)  mais au-dessus de la trajectoire de l'avion. Donc tout va bien !

Notre "Cricri" applique bien les consignes des ses petits collègues de jeu sans redire malgré son expérience aéronautique car il est commandant de bord sur A 320. Bref, cette discipline acquise par son métier facilite grandement sa formation de loisir : C'est un vrai plaisir de tels élèves !

Ici un bon exemple montrant l'angle du câble avec le planeur. Et pourtant l'angle est constant et tout se passe bien. Jacques pilote son remorqueur à bas régime du bout des doigts. ( moteur 50cc) et volets sortis.

L'instant du largage approche  : remarquez le Pilatus plutôt haut derrière le remorqueur sans que cela ne procure une gène quelconque au pilote de l'avion.

Le remorqueur le voici : largage effectué. Le remorqueur ne plonge qu'après avoir bien observé la séparation et avoir entendu le pilote du planeur lui confirmer "largué !"

Le point d'accrochage du câble est visible ici : placé juste derrière la verrière c'est à dire le plus près possible du foyer général de l'avion afin d'éviter d'absorber des couples parasites qui modifieraient sa trajectoire. C'est la position de ce point d'accrochage qui nous différencie le plus du vol à voile.

A ce sujet, j'invite les gens qui travaillent sur les nouveaux remorqueurs type "ULM"  donc très légers à se poser la question du point d'accrochage en s'inspirant de ce que l'on fait nous les modélistes. En cas de problème, l'extrémité arrière de la cellule du remorqueur sera toujours le plus mauvais endroit pour tracter un planeur qu'il soit grandeur ou bien une maquette. Le câble sur enrouleur électrique et accroché à proximité du bord de fuite de l'aile devrait être, me semble-t-il, la bonne formule sur remorqueurs légers.

Les AF sortis la pente doit être parfaitement stabilisée  pour assurer un bel arrondi en un point précis.

Et cela semble bien parti pour un bel atterrissage dans l'axe de la piste suivi d'un roulage vers le bord de la piste afin de la dégager le plus rapidement possible. Mais ce roulage n'est pas toujours facile sur petits planeurs.  

Comment s'aligner correctement...

Première règle : ne pas focaliser son regard sur le planeur car en faisant cela vous ignorer l'environnement et il est impossible  d'être précis et régulier. Utiliser votre grand angle pour savoir - à tout instant - où vous êtes par rapport à la piste. Lorsque vous êtes spectateur vous utilisez toujours votre grand angle, alors faites de même et vous poserez précis et serez régulier !

Le Pilatus est amené progressivement aux grands angles de portance pour réduire la vitesse. La maniabilité est donc réduite ce qui signifie que toutes les précautions d'usage ont été prises et que pour apporter encore des corrections et bien c'est trop tard ! Laisser le faire lui il sait ! Et surtout ne pas toucher aux AF. Ils sont sortis laissez-les !

Soleil éblouissant hier à Montpellier et un Christian satisfait pour cette séance d'entrainement au remorquage.

Prochain épisode : négocier le virage.     

Nos grands frères au pic Saint Loup - Gaby tractant le LS4  - click sur l'image !

A suivre...

Lien avec IGG Finland pour mieux connaître nos amis Finlandais qui sont venu à plus de 50 modélistes visiter le site des GPR le 5 février 2010.