Vol en DG 500 aux Alpilles

  Page publiée le 14 juillet 2011 et actualisée le 01 avril 2020

 

 

 

Mardi 15 mai 2012 petite visite de courtoisie chez mes amis de Romanin.

Arrivé sur les lieux, je découvre que de gros engins étaient venus aplanir - non pas les Alpilles, mais l'aire de décollage. Une aire devenue rocailleuse au fil du temps pour des raisons évidentes de fort trafic car ici on vole toute l'année sans interruption. Il fallait donc estomper les pierres et boucher les trous.

Et les planeurs ? J'y arrive...

Et bien ça volait et même très bien car "Tonton" est monté à 2200 avec le K13 et un autre à 2900 mètres en thermique ! Du rarement vu ! Le vent N-0 soufflait et plus le temps passait, plus il tournait vers l'Ouest. Au point que notre dévouée et infatigable biroute, regardait le soleil couchant de face vers les 17 heures.

Revenons dans la cabine...

Echanges de messages radio entre Guy et Hervé au treuil. Câble tendu et pilotes détendus - prêts ! C'est parti ! moi qui espérais ramener une petite vidéo, il m'est impossible de filmer tellement "ça boulègue", puis passé le rotor vers 250 mètres, les choses redeviennent vivables et c'est à 400 mètres QNH que le planeur se libèrera.

Et c'est alors que Guy, notre doyen des moniteurs de Romanin, me propose de voler avec lui, une vieille promesse, toujours repoussée car ce sont les élèves les prioritaires et c'est bien normal. Mais bon - Guy avait envie de me faire plaisir. Que voulez-vous ce sont des circonstances heureuses de la vie, il ne faut donc les saisir lorsqu'elles se présentent.

Là-haut le vent est un poil plus au nord et il souffle selon nos mesures visuelles à 60 km/h. Le vario a décidé de nous faire plaisir mais timidement. Au-dessus de nos têtes le ciel est bleu, toutefois quelques barbules naissent et meurent assez rapidement. Signe que l'instabilité est encore présente malgré l'heure tardive. 

La pente inutile d'aller s'y frotter pour du vol de pente classique, il faut donc exploiter les thermo-dynamiques qui prennent naissance un peu en amont.

Piste en pente, d'où la présence indispensable de la cale pour avoir le câble tendu

Guy en gentleman, me propose de choisir le planeur et sous nos yeux le K13 rose...Pourquoi pas lui ? En effet, j'aime le K13 pour sa grande verrière et son pilotage très homogène. Mais on nous signale la naissance d'un problème sur la roue...Notre Guy éternellement alerte et souple, s'allonge, puis écarquille les yeux, et en conclu qu'il faut le rentrer pour réparation. Le pneu n'avait pas supporté la rugosité du terrain des Alpilles, d'où la présence justifiée des engins. Que cela ne tienne on attendra le retour du 500. Pendant ce temps, la terre, elle, continuait de tourner, comme le vent d'ailleurs et le soleil baissait sur l'horizon alors que tout le monde sait qu'il est fixe.

Finalement le 500 arrive sur l'aire de décollage derrière la verte "golfette". Le vent est soutenu et il convient en pareil cas, de tenir les verrières fermement lors de la montée à bord. Mais ça j'ai l'habitude. Par contre où je me sens particulièrement novice s'est d'envisager une treuillée par vent rigoureusement perpendiculaire à la montée. Le Guy semblait un peu préoccupé par la situation, moi ne disais mot pour ne pas le déconcentrer. Pour tout vous dire Guy a juste 52 ans de vol à voile intensif (soit 15000 heures de planeur) pour avoir débuté à Aix-les-Milles en 1960, et ce n'est pas ce petit vent de travers qui va nous poser problème.

"Tu prends le manche ?"

Comme nous ne sommes que deux, je me sens évidemment  interpellé... "Non merci Guy, pas tout de suite" : Faut oser le dire, mais que voulez-vous j'étais bien, allongé, avec une petite ventilation bien réglée, j'admirais la Camargue à mes 11 heures et Guy m'indiqua le Mont St-Clair de Sète. Pour montrer que j'étais encore éveillé, je lui indiquais - à mon tour, le Pic St-Loup malgré le soleil de face et  juste à côté, l'inséparable Hortus. En deux mots, de là-haut je pouvais voir l'Hérault et la mer en planant ! La contemplation faut pas en abuser, aussi revenant sur terre si je puis dire en de pareilles circonstances, j'exprime alors le besoin de prendre le manche. Guy ayant volé toute la journée, lui aussi a besoin de repos, c'est la moindre des corrections. Guy m'indique que la planeur est un peu centré avant car le flettner bien qu'en butée ne suffit pas à soulager l'action à cabrer. Petit essai :" Regarde, si tu lâches le manche il descend !" Allons bon, moi qui aime le juste effort, voire pas d'effort du tout, c'est regretable mais on s'y fera.

 

Simplement il faudra maintenir l'aile basse au vent pour ne pas se retrouver sur Orgon au moment du largage. Nous voila donc verrière fermée, parfaitement brélés et bien au chaud car dehors l'air est devenu frais. Allongé, avec tous les membres de soutenus, à vrai dire, on se sent mieux - en place avant - que dans un lit. Il est environ 18h, le fameux brin de laine est carrément perpendiculaire à la verrière et notre biroute - par moment - lève la queue pour nous rappeler que l'air est très agité... ça va " bouléguer " me dis-je, car dans ces situations de doute, un vocabulaire plus authentique contribuerait à me rassurer.

Oui, c'est exact, nous aurions du inverser nos places car sans prétendre être un poids lourd, me rapprocher du centre de gravité aurait rendu notre DG plus docile en spirale. Un vrai casse-tête pour les concepteurs de planeur, car il faut loger deux pilotes en tandem en avant du train et placer le point d'accrochage du câble de treuillage sur la trajectoire qui conduit au centre de gravité. C'est pour cette raison que les premiers Twin avaient la roue qui se couchait pour libérer de la place au pilote en place arrière et ainsi éviter des ailes à la flèche inverse.

 

Aile basse au vent durant la treuillée pour limiter la dérive vers l'est

Le treuilleur aujourd'hui c'est Hervé, le président ! ça alors c'est incroyable, cela me rappelle ma jeunesse lorsque Marius - lui aussi président et fondateur de l'aéro-club de Saint-Rémy, venait me treuiller - non pas en fin de journée - mais au petit matin.

Des présidents dévoués - à ce point - méritent notre plus grand respect et donc pour les conserver, il est recommandé de  ne pas compliquer leur tâche mais plutôt les aider...

On bavarde, mais le planeur monte...

Après avoir exploité quelques thermiques dont un, affichant un joli 3.5 m/s, j'enroule mes thermiques entre 80 et 90 km/h en surveillant mon pilotage - non pas avec la bille - qui est d'ailleurs un peu cachée, mais avec l'instrument le plus fiable et le moins coûteux de tous les appareils de l'aéronautique : le fil de laine ! Sa réponse est immédiate, sans hystérésis et sans complaisance. Mais bon faut pas non plus en faire une fixation et plutôt préférer les sensations ressenties par tout son corps. Un corps qui - s'il est bien fait, possède de nombreux sensors plus ou moins bien calibrés. Et pour bien les étalonner, pas de secret, il faut voler !    

Fin de la première partie...

A suivre  ! GR     

le 14 juillet 2011 DG500 avec Olivier...

Météo propice au départ au treuil ce matin 14 juillet avec un mistral de 45 à 75 km/h lors des rafales. Une bonne idée d'Olivier pour aller faire un tour là-haut histoire de passer la matinée au grand air et admirer la pente des Alpilles et la Provence...

Mais une curiosité toutefois : découvrir le pilotage du DG 500. Soit un vol d'une heure et une montée à 960 m pas plus mais suffisante pour aller se balader d'Eygalières à Saint-Rémy.

Votre serviteur en place avant avait récupéré l'appareil photo du petit avion jaune ce qui expliquera la moins bonne qualité des clichés. En effet le mistral assez fougueux de ce matin ne permettait pas d'emporter un appareil lourd. En place avant n'étant pas un grand gabarit, le volume disponible est suffisant. On est parfaitement installé et les mollets sont en appui sur le baquet. Les débattements des palonniers sont confortables, bref je me trouvais bien en place avant.

Pour monter à bord en place avant, on bascule le nez et de ce fait l'accès est grandement facilité. Olivier lui assurait la préparation du vol et me fit un briefing cabine habituel en pareil cas.

Le Flarm est sur "On" ainsi que  la VHF. Câble tendu c'est parti !

Le décollage au treuil se déroulera plus gentiment que prévu et le largage en automatique s'effectuera à 460 m. Une altitude plus que confortable pour rejoindre la pente car dans les année 60 nous nous contentions de 180m avec le Ford de 90Ch. Le treuil actuel : 430Ch !

Et déjà du thermo-dynamique nous proposant du 4m/s ce qui ne se refuse pas.  Dans ces conditions, il était alors facile d'aller faire un tour au nord de Saint-Rémy pour retrouver mon lieu de repos si j'ose dire.  Clic sur la photo et miracle elle va remplir votre écran - mais ne pas oublier F11 ! Photo de moins bonne qualité avec l'appareil du petit avion jaune ...  Et bien il a bien fonctionné me semble -t-il.

Mais ce fut aussi la possibilité d'aller vers l'Est survoler les alentours d'Eygalières, un très joli village qui attire les notoriétés du showbizz... Centrer le DG 500 dans ces thermiques puissants et étroits avec un vent de 75 km/h ne sont pas des conditions idéales pour tâter le DG. Toutefois je ne fus pas trop mis en difficulté ce qui signifie que le planeur est plutôt agréable et aussi homogène. Son taux de roulis me convient parfaitement pour changer le sens d'une spirale. Les efforts sur le manche sont doux ce qui facilite la précision du pilotage.

Ici on peut évaluer cette petite chaîne de montagne qui fait tant parler d'elle. A gauche c'est la face Sud et à droite le versant Nord qui va mourir jusque sur les berges de la Durance à Avignon.

Et le terrain de Romanin le voici avec sa piste 36 perpendiculaire à la chaîne et approchant les 1000 mètres de longueur. Une piste montante qui nous autorise - lorsque le vent Nord est faible, à poser vent dans le dos.

Redescendus à 800 mètres, 110 au badin nous transitons gentiment pour nous rapprocher du terrain et entamer la descente pour utiliser la 30. C'est à dire à ce cap précis !

Un atterrissage de précision d'Olivier car nous sommes parvenus sur l'axe de la bande de décollage et à 2 mètres de la cale que l'on met sous la roue pour permettre la tension du câble... Difficile de faire mieux par un temps pareil ! Bravo Olivier !

Photo souvenir destinée à ma famille pour rassurer mes proches ! Papy Gégé va bien ! Et on peut l'agrandir comme toujours en cliquant dessus.

A bientôt : merci Olivier ! C'était mon 14 juillet en Provence ! GR