Delta du Rhône...

  Page publiée le 20 octobre 2017 et actualisée le 23 octobre 2017

 

Vol du 20 octobre 2017

Température clémente soit 22°C, vent secteur S-O de 5 à 15 km/h, ciel nuageux avec probablement des ascendances, bref un petit temps pour le "25" qui apprécie les thermiques paisibles. Alors pourquoi ne pas tenter un des derniers vols sur les terres de Frédéric Mistral ?

Il est 15 h environ au moment du décollage, le soleil apparaît plutôt rarement, les ascendances seront modestes mais le ciel devrait être capable de nous offrir quelques clichés sympathiques avec les trois caméras embarquées. Le vol durera 34 mn et pas une seconde de plus. J'en ai profité pour évaluer la vitesse du planeur lors de la phase "Landing" afin de chiffrer avec précision quel est le bon badin permettant de poser proprement le planeur.

Debriefing ICI

 GR

 Ici connection des deux batteries Lipo de 4500mA-8S

 

 

 

 ...et avec de telle puissance une connection avec pare-étincelle est indispensable

 Test moteurs avant décollage durant quelques secondes qui a pour effet de réchauffer les batteries et ainsi améliorer leur puissance. Les électrons ont besoin de s'échauffer et cela surtout lorsqu'il fait froid !

Ici  Jean-Louis contraint à faire preuve de vélocité car le "25" accélère très rapidement et à ce jeu on est toujours surpris

 les moteurs en marche, les volets se baissent automatiquement pour raccourcir la durée du roulage toujours pénalisante sur terrain non aménagé.

Vue latérale de la pente de montée  

 ...et lors de la montée cela se traduit par un meilleur Vz avec un cran de volet

 En mode électrique il est recommandé - dès le début de la montée - de prendre en compte la masse d'air pour opérer une ascension au cœur des ascendances. C'est le moyen le moins coûteux que je connaisse pour accroître de façon significative les performances de la motorisation.

 Petite pose pour reposer les contrôleurs et peut-être le pilote. Les volets passent alors automatiquement en lisse et je reçois le message vocal d'une voix féminine pour me le confirmer. On n'arrête pas le progrès...

Ici c'est la mesure de la vitesse stabilisée du planeur en phase "landing" c'est à dire : AF tout sortis et volets en crocodile tout sortis durant 33". Résultat : 66 km/h en moyenne. Utiliser les phases de vol qu'offrent les radios modernes permet de régler finement l'appareil dans une configuration de vol précise sans dégrader les autres réglages dans les autres phases de vol. Seule contrainte : un sw (ou plusieurs) affectés à ce changement de phase et surtout d'accès facile sans avoir à quitter des yeux le planeur

La caméra de queue permet de mieux visualiser l'opération qui durera 33 "

 Planer et observer sont indissociables, c'est pourquoi j'ai toujours autant de plaisir à observer les images recueillies là-haut. Le planeur a un cran de volet : il doit être dans une ascendance à ce moment précis...

 Après bientôt cinq années de vols je suis toujours fasciné par les capacités que procure ce dispositif d'envol. Et je suis intimement persuadé que si ce dispositif est adopté,  le vol à voile basculera dans "autre chose" permettant de multiplier les capacités des planeurs à parcourir de très longues distances en sécurité. On découvrira que ce dispositif ne se limite pas à une prise d'altitude conventionnelle pour remplacer le remorquage ou bien le treuillage.

 Pour les puristes de la Finesse, il serait préférable de faire disparaître les deux nacelles en les escamotant. Mauvaise démarche de l'esprit selon moi. C'est comme si ce dispositif d'envol - qui est essentiel - devenait, je ne sais pour qu'elle raison, préjudiciable ou nocif. En effet, à ce jeu de la chasse à la traînée à tout prix, alors pourquoi ne pas revenir à l'aile volante ? Absence de poutre arrière, plus de stabilisateur donc moins de surface mouillée et donc de traînée. Mais voilà, en aéronautique tout est dans l'art du compromis. Dans le cas présent nous avons recherché la simplicité, la mise en route immédiate, l'absence de couple à corriger lors de la poussée des moteurs et le vol à traînée constante. Le vol à traînée constante simplifie à la fois les essais en vol mais également le pilotage pour les élèves. Aucune précaution particulière à prendre avec ou sans moteur ! Alors plutôt que vouloir les faire disparaître avec toutes les contraintes qui s'ajouteront inéluctablement, mieux vaut en accepter leur présence et l'optimiser en attendant de trouver mieux en termes de simplicité, d'entretien, de sécurité et de coût.

 Le fil de laine l'instrument le plus utile et le plus rustique d'un planeur cohabite - sans vergogne - avec les calculateurs les plus sophistiqués. Et personne ne trouve un seul reproche à lui formuler...

 Vous noterez sur le dos du fuselage l'absence d'ouvertures plus ou moins béantes qui affaiblissent la rigidité de la poutre aussi bien en flexion qu'en torsion dans la zone la plus sollicitée.

 L'implantation des contrôleurs dans les nacelles pour des raisons de sécurité (ne pas polluer la cabine en cas d'incendie) mais aussi pour pouvoir assurer leur refroidissement facilement et également réduire la longueur des câbles d'alimentation serait la meilleure formule.

 Cette caméra me permet de voir - mais aussi d'écouter. Et je suis très attentif au son des moteurs pour détecter par exemple l'usure d'un roulement comme cela a été le cas il y a un an.

 Que se passe-t-il lorsqu'un moteur est défaillant ? Pas de quoi s'affoler car compte tenu de l'envergure du planeur, son bras de levier (aile-stab) et la distance des moteurs par rapport au centre de poussée, la correction sur le volet de dérive est minime.

 Ici passage avec prise de vitesse stabilisée moteurs à mi-régime soit environ 5000t/mn. Les plus inventifs pourraient imaginer de faire travailler les moteurs en générateurs pour recharger les accus lors de Vz surabondants comme par exemple lors des transitions sous les rues de nuages ou bien en vol de pente...

L'heure est exacte soit : 15h36'. Les deux pack d'accus jaunes pour les moteurs sont placés ici de part et d'autre du siège. Chaque moteur a une alimentation séparée, solution qui a des avantages et des inconvénients : En cas de panne d'un accu, pas grave l'autre moteur fonctionnera... Par contre en cas de batteries séparées il conviendra de veiller à la symétrie de poussée des moteurs et du moyen d'établir l'équilibre, soit manuellement, soit automatiquement.

 La technique c'est bien mais n'exclu pas la contemplation : j'aime bien les couleurs ocres sur fond de ciel gris et parfaitement assorties

ou bien en tant que terrien, admirer l'élégance de sa voilure "ratissant large" pour capter le moindre courant ascendant

 

 Difficile de ne pas aimer cette silhouette qui est le résultat de l'art aéronautique de la fin du siècle dernier et elle n'est pas prête d'être périmée

Ici le 25 en cours d'ascension. On peut apercevoir les hélices en pleine action

et ici les hélices repliées font le "bec de canard"

La plus belle énergie est celle offerte par celle des nuages et plus les années passent plus cette énergie sera abondante. Toutefois si d'aventure elle venait à manquer lors d'un vol, le joker de la fée électrique pourra immédiatement prendre le relais ...

...comme ici !  La présence des deux moteurs c'est peu de chose comparé à l'immensité de la voilure. D'où la mauvaise idée de qualifier ce planeur de moto-planeur. C'est avant tout un vrai planeur ! A ce sujet en tant que vélivole, je n'ai jamais  apprécié avoir dans mon champ de vision une hélice qui me rappelle l'avion. C'est pourquoi ne pas toucher à l'aménagement de la cabine, ne pas avoir les pieds sur le moteur (bien que l'hiver cela peut les tenir au chaud...), bref rester conforme dans la cabine à celle du planeur original est une grande satisfaction pour l'esprit ! D'autre part sans modification aucune, le planeur reste remorquable ou treuillable à tout moment.

Une silhouette à laquelle il faudra que les esprits s'habituent dans les années à venir...

Aucune crainte dans ce domaine car l'esthétique est toujours adoptée lorsque les nouvelles formes contribuent à améliorer à la fois les performances et le confort

...avec deux petits points blancs sur les ailes. Rien de très dégradant au regard de tous les avantages de la formule

 mais j'ai confiance et je fais tout pour la communiquer !

 

 La séance s'achève, 34 mn de vol déjà : on ne voit pas le temps passer...

Il vaut mieux un point d'aboutissement bien défini car la piste est courte

 Vent trois quart avant, on ne touche à rien mais on est très attentif...

 Aile basse côté vent pour conserver la trajectoire par rapport au sol qui...

...arrive très vite !  Palier de décélération pour résorber le petit excédant d'énergie cinétique afin de permettre au planeur de décider - par lui même - du bon moment du touché avec le sol. Une règle que je tente d'appliquer le plus souvent possible : "Ne pas contrarier son planeur mais l'accompagner dans ce qu'il sait très bien faire par lui-même ...".

 Mise en place de la roulette en bout d'aile pour la manutention au sol : Et ça nous savons faire !

.... et ainsi ramener le planeur au bercail tiré en laisse...C'est un peu comme un cavalier ramenant son cheval à l'écurie !

 A bientôt pour d'autres aventures : Merci jean-Louis !      GR