L'ASW22 de Thierry....      

  Page publiée le 10 février 2010 et actualisée le...

ASW22 - Thierry

ASW22 - Christhophe

ASW22 - Laurent

ASW22 - Florian

ASW22 -MCM-2022

 

Thierry au Centre national de vol à voile de Saint-Auban-sur-Durance présentant son ASW 22 de 9 mètres d'envergure fait "maison" :  "Un vrai plaisir de voir six mois de travail quasiment achevé !" me dit Thierry.

 

E-mail du 10 février 2010 en provenance de Trets

 Salut Gégé,

Voici ma dernière réalisation: l’ASW22
 
Il y a 4 ans j’avais réalisé un ASW22 échelle 1:3.5 qui m’avait donné entière satisfaction mais je l’avais vendu et c’est avec regrets que je l’ai laissé partir. Voler sur un planeur à (très) grand allongement procure des sensations fantastiques avec cette inertie mais aussi le rendu en finesse qui autorise des transits incroyables.
 
J’ai eu l’occasion l’an passé de pouvoir me procurer un fuselage au 1/3 (en provenance de chez nos amis Pradier et de leur team) ; qu’ils en soient ici grandement remerciés. Le premier exemplaire issu de ce moule vole toujours chez Didier N. dans la plaine orléanaise. Deux autres modèles devraient bientôt voir le jour du côté du Forez.
J’ai gardé le même triptyque que lors de mon ancienne version (voir en encarté) et les calculs approchés me donnent normalement une envergure de 8m86. Au diable les comptes pas rond, ne désirant pas faire de la maquette j’ai arrondi volontairement à 9m. La géométrie d’ensemble ressemble donc à cette version bien que pour des commodités de découpe, les tronçons se sont vu être limités à 1200 (polystyrène et table de découpe CNC oblige). C’est Benoit qui s’est chargé de ces découpes. 
J’ai donc commencé la construction par le fuselage, les découpes ne m’étant parvenues que bien plus tard suite à des problèmes sur la machine de découpe.
Renforcement des parties centrales et avant : puisqu’il faut du lest autant qu’il soit utile ! puis mise en place du tube fourreau de clé d’aile. Celle-ci est en tube d’acier 25CD4S diam 25, épaisseur 2mm longueur 800mm. Reprise des karmans d’aile pour s’adapter au profil HQ 3.5-15 évoluant à 3-12 au saumon : rien que du classique mais ça fonctionne correctement. Reprise également de l’assise du stab afin de donner un vé longitudinal de 1.5°. Comme j’avais le temps, j’ai réalisé l’aménagement cabine (siège basculant pour accéder facilement dessous au régulateurs de tension et au récepteur) ; la machine n’étant pas « maquette », la verrière n’est pas articulée par l’avant mais simplement engagée par un pion au-dessus de la casquette et verrouillée par une tige de 3mm au haut de l’arrondi de verrière, cette tige étant manœuvrée par une CAP de 15/10 débouchant sous un BdF : invisible et simple d’emploi.
La verrière a été réalisée par Didier que je remercie également pour sa contribution.

Ensuite fabrication du train rentrant : même cinématique que sur mes autres réalisations, mais cette fois-ci, en barre et plat d’acier soudés au chalumeau. Amusant à faire, encore une fois on a l’impression de créer de toutes pièces quelque chose (faut bien se faire plaisir !)
 
On passe maintenant à la réalisation des ailes : dès réception des découpes (mi novembre), bien des semaines se sont écoulées depuis le début du projet et les cogitations sur « quoi mettre dedans » ne sont toujours pas claires. En effet, sur une envergure comme celle-ci, avec un allongement frôlant les 40, le point d’application des forces (barycentre de l’aile) se trouve à 1m85 de l’emplanture. C’est dire si le bras de levier est important. Comme en plus les cordes sont petites l’épaisseur max est de 44mm à l’emplanture ce qui n’est pas très épais.
Sur mon ancienne version j’avais moulé un longeron en chaussette de carbone. Vu l’augmentation des cours de cette fibre (je devrais plutôt dire la flambée !),  je vais revenir à une solution plus basique : la chaussette en FdV. Cette chaussette sera enfilée sur un noyau de Styrodur de 40mm de large et ira jusqu’à 60cm du saumon. la densité de cette chaussette étant importante, aucune semelle supplémentaire sera incluse. La répartition des dégressifs se fera donc sur les tissus. Vu les cordes ridicules (285mm à l’emplanture et 65mm au saumon), il y a un risque de vrillage du aux efforts aérodynamiques importants ; j’opte donc pour un tissu bi-directionnel à 45° de 300g/m² intégral sur les extrados et intrados. Ensuite des couches dégressives (jusqu’à 4 à l’emplanture) de 160 g/m² viendront assurer la rigidité de l’ensemble. Ce choix est purement empirique ! Je verrai bien ce qu’il en est lors des vols.
Contrairement au « vrai » où la clé secondaire devrait se trouver à environ 1m20 de l’emplanture, j’ai préféré la déporter à la cassure suivante (soit dans mon cas 2m40 de l’emplanture). La clé est en fibre de carbone de 16mm longueur 400mm noyée dans les longerons. Cela me donne donc une aile en 4 panneaux de dimensions « transportables » facilement…
 
Les différents renforts de volets et d’ailerons sont directement posés une fois le coffrage d’extrados fait. Il s’agit de tubes en alu (de chez Casto-Merlin) le rattrapage du niveau se fait à la colle PU qu’il suffit d’araser après expansion et séchage complet (astuce pour l’utilisation de cette colle expensive : pulvériser un brouillard d’eau sur les surfaces avant de mettre cette colle PU accélère la réaction). Le recouvrement de surface m’a pris pas mal de temps par rapport à ce que je fais habituellement (film vinyle autocollant) : après avoir poncé et mastiqué les ailes avec un enduit léger pour plafond, mise en place d’un 45g/m² avec du G4 dilué 25% acétone au pinceau. ponçage couche de G4 dilué au talc pour remplir la trame du tissus au pistolet. Ponçage couche de G4 pur au pistolet. ponçage jusqu’au 400. Peinture ; si tout va bien c’est terminé. Dans mon cas, je n’étais pas satisfait du résultat (j’ai peint à +8°C désolé mais en Provence, on ne prévoit pas suffisamment de chauffage…)
donc ponçage 400, 1000, 3000 puis polish : ouf c’est fini. : 2 semaines pour les finitions. 
Montage des différents éléments radio et nappés divers :
2 batterie Lipo 2S 5000, régulateurs 8A en parallèle sur 2 diodes Schottky 10A alimentant une platine distributrice de puissance (aucune puissance de servo ne passe par le récepteur !)
servos H12K (standard numériques métal en provenance du pays du soleil levant à 8 $ pièce) aux volets (2 par volet) et aux AF de 500 mm de long
Futaba S3002 + BMS 555 aux ailerons ce qui nous fait 10 servos dans les ailes.

2 BMS 555 au stab (à venir, pour l’instant un numérique dans la tête de dérive en attaque directe mais la fixation mécanique à dévisser à chaque séance ne me convient pas, je préfère manipuler des prises électriques plutôt que des vis…)
jumbo Hitec 25Kg au crochet, S 3305 à la dérive avec platine renvoi pour les câbles A/R. Petit gadget embarqué : un badin qui enregistre la vitesse maximale du vol (je n’ai pas pris l’option retransmission au sol : trop cher pour l’instant)
Bilan de poids total de la machine avec 1.4 kg de plomb pour l’équilibrage : 18.6kg (10 pour les ailes et 8.6 pour le fuselage) soit une charge alaire d’environ 100g/dm². 
Dimanche 10 janvier, première sortie pour prises des photos à St Auban dans la neige. Le planeur n’était pas fini d’équiper (il manquait les servos dans les ailes). Ensuite, météo capricieuse et c’est donc dimanche dernier (7 février) que j’ai enfin pu effectuer le premier vol ; toujours à St Auban (cela permet d’avoir du dégagement en cas de problème). Montée correcte rien à toucher. bon d’accord, avec 30 km/h de vent Nord, on ne peut pas prétendre régler un modèle mais on le sent quand même.
Premières impression : je retrouve les mêmes sensations d’inertie qu’avec mon ancienne version. Le planeur reste  manœuvrant.

Je pense qu’il est centré un peu avant ce qui était prévu : CdG à 35%, je finis en général les centrages des HQ vers 38%, au-delà, c’est moins confortable (impression personnelle)
Quelques passages vent AR à allure modérée afin de voir la sortie et retour face au vent prouvent la bonne tenue du planeur dans les différentes conditions de vent. La mise en spirale est des plus classiques avec dérive puis ailerons. La compensation aux AF est à 0 ; à peaufiner lors des prochains vols de réglage.
Concernant la rigidité des ailes, j’ai vu un peu grand : en effet, la partie centrale de 2m40 est trop rigide. Les saumons sont quant à eux suffisamment souples pour être représentatifs du vrai. Si c’était à refaire, j’enlèverai 2 couches à l’intrados et une couche à l’extrados de 160g/m² afin d’obtenir une aile plus cohérente en flexion et plus en adéquation avec le grandeur.
Le posé s’est vu ponctué d’un appontage magnifique dû à la sortie des AF en plus dans un trou d’air à 2m/sol ce qui a tordu une des barres du train me clouant au sol pour le reste de la séance ; sniffff, Dommage, j’aurai bien refait quelques autres vols. Le débriefing du badin donne quand même une vitesse max enregistrée à 131km/h surement obtenue au moment où j’ai testé le centrage (petit piqué).
Il est maintenant affublé de ses autocollants et autres immatriculations. Je ferai parvenir de nouvelles photos avec ces décos et en vol lors de ma prochaine sortie (ce WE j’espère)
N’hésitez pas à me contacter si vous voulez discuter sur ce projet.

Volez bien !

Thierry      thierry.pasquet@atmel.com

 

 Cabine équipée. le collage de la verrière avec du mastic polyuréthane SICA 11FC

Le fourreau de clé d'aile copieusement enrobé de fibre pour assurer une liaison durable. Colle prohibée !

Le karman retouché pour accueillir le HQ 3,5-15 (flèche 3,5% et épaisseur 15%) Vé longitudinal 1,5°

Le train fabriqué à la demande par Thierry en position sortie

 Le volet de dérive démontable aisément  avant montage sur la cellule

 

Voilure coffrée samba 10/10 acheté chez Rhône Placage av Mar Juin 69720 SAINT LAURENT DE MURE  Tel :04 78 40 84 40

Le coffrage des extrados est réalisé, les longerons ainsi que les renforts de volets sont implantés. Les tubes rouges sont des pailles (80cm trouvées à l’ddle) pour le passage des fils

 

 

 

Gros plan sur le train qui est bi-roue sur le 22 : ici en position rentrée

Temps encore à la neige Thierry : rentre ton blanc planeur en attendant les premiers cumulus  !

A suivre "of course !"