E-mail
du 10 février 2010 en provenance de Trets
Salut Gégé,
Voici ma dernière réalisation: l’ASW22 Il y a 4 ans j’avais
réalisé un ASW22 échelle 1:3.5 qui m’avait donné entière satisfaction mais je
l’avais vendu et c’est avec regrets que je l’ai laissé partir. Voler sur un
planeur à (très) grand allongement procure des sensations fantastiques avec
cette inertie mais aussi le rendu en finesse qui autorise des transits
incroyables. J’ai eu l’occasion l’an passé de pouvoir me procurer un
fuselage au 1/3 (en provenance de chez nos amis Pradier et de leur team) ;
qu’ils en soient ici grandement remerciés. Le premier exemplaire issu de ce
moule vole toujours chez Didier N. dans la plaine orléanaise. Deux autres modèles
devraient bientôt voir le jour du côté du Forez. J’ai gardé le même triptyque
que lors de mon ancienne version (voir en encarté) et les calculs approchés me
donnent normalement une envergure de 8m86. Au diable les comptes pas rond, ne
désirant pas faire de la maquette j’ai arrondi volontairement à 9m. La géométrie
d’ensemble ressemble donc à cette version bien que pour des commodités de
découpe, les tronçons se sont vu être limités à 1200 (polystyrène et table de
découpe CNC oblige). C’est Benoit qui s’est chargé de ces découpes. J’ai
donc commencé la construction par le fuselage, les découpes ne m’étant parvenues
que bien plus tard suite à des problèmes sur la machine de
découpe. Renforcement des parties centrales et avant : puisqu’il faut du lest
autant qu’il soit utile ! puis mise en place du tube fourreau de clé d’aile.
Celle-ci est en tube d’acier 25CD4S diam 25, épaisseur 2mm longueur 800mm.
Reprise des karmans d’aile pour s’adapter au profil HQ 3.5-15 évoluant à 3-12 au
saumon : rien que du classique mais ça fonctionne correctement. Reprise
également de l’assise du stab afin de donner un vé longitudinal de 1.5°. Comme
j’avais le temps, j’ai réalisé l’aménagement cabine (siège basculant pour accéder
facilement dessous au régulateurs de tension et au récepteur) ; la machine
n’étant pas « maquette », la verrière n’est pas articulée par l’avant mais
simplement engagée par un pion au-dessus de la casquette et verrouillée par une
tige de 3mm au haut de l’arrondi de verrière, cette tige étant manœuvrée par une
CAP de 15/10 débouchant sous un BdF : invisible et simple d’emploi. La
verrière a été réalisée par Didier que je remercie également pour sa
contribution.
Ensuite fabrication du train rentrant : même cinématique
que sur mes autres réalisations, mais cette fois-ci, en barre et plat d’acier
soudés au chalumeau. Amusant à faire, encore une fois on a l’impression de créer
de toutes pièces quelque chose (faut bien se faire plaisir !) On passe
maintenant à la réalisation des ailes : dès réception des découpes (mi
novembre), bien des semaines se sont écoulées depuis le début du projet et les
cogitations sur « quoi mettre dedans » ne sont toujours pas claires. En effet,
sur une envergure comme celle-ci, avec un allongement frôlant les 40, le point
d’application des forces (barycentre de l’aile) se trouve à 1m85 de
l’emplanture. C’est dire si le bras de levier est important. Comme en plus les
cordes sont petites l’épaisseur max est de 44mm à l’emplanture ce qui n’est pas
très épais. Sur mon ancienne version j’avais moulé un longeron en chaussette
de carbone. Vu l’augmentation des cours de cette fibre (je devrais plutôt dire
la flambée !), je vais revenir à une solution plus basique : la chaussette en
FdV. Cette chaussette sera enfilée sur un noyau de Styrodur de 40mm de large et
ira jusqu’à 60cm du saumon. la densité de cette chaussette étant importante,
aucune semelle supplémentaire sera incluse. La répartition des dégressifs se
fera donc sur les tissus. Vu les cordes ridicules (285mm à l’emplanture et 65mm
au saumon), il y a un risque de vrillage du aux efforts aérodynamiques importants
; j’opte donc pour un tissu bi-directionnel à 45° de 300g/m² intégral sur les
extrados et intrados. Ensuite des couches dégressives (jusqu’à 4 à l’emplanture)
de 160 g/m² viendront assurer la rigidité de l’ensemble. Ce choix est purement
empirique ! Je verrai bien ce qu’il en est lors des vols. Contrairement au «
vrai » où la clé secondaire devrait se trouver à environ 1m20 de l’emplanture,
j’ai préféré la déporter à la cassure suivante (soit dans mon cas 2m40 de
l’emplanture). La clé est en fibre de carbone de 16mm longueur 400mm noyée dans
les longerons. Cela me donne donc une aile en 4 panneaux de dimensions «
transportables » facilement… Les différents renforts de volets et
d’ailerons sont directement posés une fois le coffrage d’extrados fait. Il
s’agit de tubes en alu (de chez Casto-Merlin) le rattrapage du niveau se fait à
la colle PU qu’il suffit d’araser après expansion et séchage complet (astuce
pour l’utilisation de cette colle expensive : pulvériser un brouillard d’eau sur
les surfaces avant de mettre cette colle PU accélère la réaction). Le
recouvrement de surface m’a pris pas mal de temps par rapport à ce que je fais
habituellement (film vinyle autocollant) : après avoir poncé et mastiqué les
ailes avec un enduit léger pour plafond, mise en place d’un 45g/m² avec du
G4 dilué 25% acétone au pinceau. ponçage couche de G4 dilué au talc pour
remplir la trame du tissus au pistolet. Ponçage couche de G4 pur au pistolet.
ponçage jusqu’au 400. Peinture ; si tout va bien c’est terminé. Dans mon cas,
je n’étais pas satisfait du résultat (j’ai peint à +8°C désolé mais en Provence,
on ne prévoit pas suffisamment de chauffage…) donc ponçage 400, 1000, 3000
puis polish : ouf c’est fini. : 2 semaines pour les finitions. Montage
des différents éléments radio et nappés divers : 2 batterie Lipo 2S 5000,
régulateurs 8A en parallèle sur 2 diodes Schottky 10A alimentant une platine
distributrice de puissance (aucune puissance de servo ne passe par le récepteur
!) servos H12K (standard numériques métal en provenance du pays du soleil
levant à 8 $ pièce) aux volets (2 par volet) et aux AF de 500 mm de
long Futaba S3002 + BMS 555 aux ailerons ce qui nous fait 10 servos dans les
ailes.
2 BMS 555 au stab (à venir, pour l’instant un numérique dans la tête de
dérive en attaque directe mais la fixation mécanique à dévisser à chaque séance
ne me convient pas, je préfère manipuler des prises électriques plutôt que des
vis…) jumbo Hitec 25Kg au crochet, S 3305 à la dérive avec platine renvoi
pour les câbles A/R. Petit gadget embarqué : un badin qui enregistre la
vitesse maximale du vol (je n’ai pas pris l’option retransmission au sol : trop
cher pour l’instant) Bilan de poids total de la machine avec 1.4 kg de plomb
pour l’équilibrage : 18.6kg (10 pour les ailes et 8.6 pour le fuselage) soit une
charge alaire d’environ 100g/dm². Dimanche 10 janvier, première sortie
pour prises des photos à St Auban dans la neige. Le planeur n’était pas fini
d’équiper (il manquait les servos dans les ailes). Ensuite, météo capricieuse
et c’est donc dimanche dernier (7 février) que j’ai enfin pu effectuer le
premier vol ; toujours à St Auban (cela permet d’avoir du dégagement en cas de
problème). Montée correcte rien à toucher. bon d’accord, avec 30 km/h de vent
Nord, on ne peut pas prétendre régler un modèle mais on le sent quand
même. Premières impression : je retrouve les mêmes sensations d’inertie
qu’avec mon ancienne version. Le planeur reste manœuvrant.
Je pense qu’il est
centré un peu avant ce qui était prévu : CdG à 35%, je finis en général les
centrages des HQ vers 38%, au-delà, c’est moins confortable (impression
personnelle) Quelques passages vent AR à allure modérée afin de voir la
sortie et retour face au vent prouvent la bonne tenue du planeur dans les
différentes conditions de vent. La mise en spirale est des plus classiques avec
dérive puis ailerons. La compensation aux AF est à 0 ; à peaufiner lors des
prochains vols de réglage. Concernant la rigidité des ailes, j’ai vu un peu
grand : en effet, la partie centrale de 2m40 est trop rigide. Les saumons sont
quant à eux suffisamment souples pour être représentatifs du vrai. Si c’était à
refaire, j’enlèverai 2 couches à l’intrados et une couche à l’extrados de
160g/m² afin d’obtenir une aile plus cohérente en flexion et plus en adéquation
avec le grandeur. Le posé s’est vu ponctué d’un appontage magnifique dû à la
sortie des AF en plus dans un trou d’air à 2m/sol ce qui a tordu une des barres
du train me clouant au sol pour le reste de la séance ; sniffff, Dommage,
j’aurai bien refait quelques autres vols. Le débriefing du badin donne quand
même une vitesse max enregistrée à 131km/h surement obtenue au moment où j’ai
testé le centrage (petit piqué). Il est maintenant affublé de ses
autocollants et autres immatriculations. Je ferai parvenir de nouvelles
photos avec ces décos et en vol lors de ma prochaine sortie (ce WE
j’espère) N’hésitez pas à me contacter si vous voulez discuter sur ce
projet.
Volez bien
!
Thierry thierry.pasquet@atmel.com
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