Le LS8 de Thierry ... |
Page créée le 09 juillet 2007 et actualisée le 24 juillet 2007 |
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E-mail du 09 juillet 2007 de Thierry en provenance de la région aixoise... Au pied de le Sainte Victoire ! |
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Sur nos terrains de modèles réduits va falloir songer à construire des hangars... Oui c'est la première fois que Thierry me paraît ridiculement petit ! GR |
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Salut Gégé Je te présente la dernière machine sortie de mon atelier. Après avoir construit un Ventus 1/3 en 6m, (voir article sur le site des GPR il y 3 ans) je voulais un grand allongement : j’ai alors opté pour un ASW22 échelle 1/3.5 soit 7,65m avec un allongement de 42 : vol superbe, tendu, une finesse incroyable. Il fallait faire autre chose : hormis les remorqueurs qui m’ont occupé un bon moment (3 en 2 ans), la passion de la construction d’un grande machine m’a alors repris. Je voulais une grande machine, belle de ligne, moderne et simple (pas trop de servos si possible !) J’ai cherché quelque temps jusqu’à recontacter Thierry Montane qui avait dans ses stocks de quoi faire des fuselages de LS échelle 1/2.3. Comme tous les LS (du 4 au 8) sont à peu près identiques au niveau du fuselage, il fallait choisir le modèle à reproduire. Après pas mal de recherches sur Internet, je suis tombé sur la version LS8-18, qui –selon le titre de l’article- était un « 18m sans volet » ; bref tout ce que je recherchais. A savoir des ailerons bien dimensionnés pour avoir ce qu’il fallait pour tourner, pas trop de servos dans les ailes, et une bonne surface d’aile non perturbée par une découpe d’articulation qui est une source de dégradation du profil très importante. L’échelle 2.3 nous donne donc une envergure de 7m80 ; bon on va pas chipoter : j’arrondis à 8 mètres. Voici donc pour la préparation psy du projet. J’en parlais à mes fidèles collègues de jeu et Benoit Vialle sauta sur l’idée en me disant « Tien, ça pourrait être pas mal, j’en ferai bien un aussi !». Allez, quand on est fou autant le partager : commande donc de 2 fuselages et direction Saint-Affrique pour récupérer les fuselages (ouaip, m’siou, ça rentre dans la voiture !). Là on est en avril 2006, le projet commence vraiment à prendre forme. Etude du fuselage, profil des karmans : ouhaou c’est épais ! il semble que ce soit un HQ 3.5/18. Bon comme j’ai pas envie de charcuter les karmans, on fera avec. La géométrie de l’aile est identique à celle du grandeur, soit 2 trapèzes uniquement. Chaque aille sera composée de 4 panneaux ce qui va permettre de réduire de suite l’épaisseur relative de l’aile au plus tôt. J’ai opté pour la répartition suivante des profils : HQ 3.5/18, 3.5/15, 3/14, 3/13 pour terminer en 2.5/12 au saumon |
De retour de Saint AFF... Du travail en perspective... |
La surface totale des ailes est de 2.2m². J’espère obtenir entre 20 et 23 kg ce qui ferait environ 100g/dm² (charge faible pour ces tailles) Il ne me reste plus qu’à coffrer les noyaux qui ont été découpés par Michel Escalle (un grand merci au passage pour la qualité de ses découpes), coffrage en samba 10/10 avec tissus de verre 250g/m² en dégressif de 5 à 2 couches depuis l’emplanture jusqu’au saumon. Je ne met pas de bord d’attaque, c’est uniquement les tissus /bois intrados et extrados se collant l’un sur l’autre qui remplissent cet office. La partie saumon ne sera pas coffrée sur les derniers 35 cm puisque le saumon est arrondi en forme de winglets. Une forme a été stratifiée (10 couches de 250g/m²) afin d’obtenir le galbe nécessaire (copié à partir d’une photo grandeur) il ne reste plus qu’à plier le polystyrène à chaud (sèche cheveu ou autre générateur d’air chaud) sur cette forme et de le stratifier côté intrados. Une fois polymérisé, on met la forme à l’intrados et on stratifie l’extrados. Simple, non ? Le longeron est en samba de 17mm doublé sur la première partie qui reçoit les fourreaux de clé d’aile. Afin de ne pas risquer d’ouvrir l’aile par phénomène de levier, j’ai ligaturé ce longeron aux deux extrémités. Les facteurs de charge sur ce genre de machine sont important et il ne faut pas lésiner sur la matière aux endroits stratégiques. La clé est en tube d’acier 25CD4 de diam 30mm épaisseur 2mm. Les clés secondaires sont en carbone de 12mm. Le reste de la construction des ailes et du stab est classique. Les ailes sont équipées de 4 servos Futaba S3305 et 2 standard pour les AF. Les servos de volets et d’ailerons sont implantés dans la partie principale de l’aile. L’entraînement de l’aileron extérieur (rallonge) s’effectue à l’aide d’une clé plate dans un fourreau laiton (anciens systèmes de clef MPX) |
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La dérive est coffrée en fdv directement sur le poly. Comme je ne peux pas rentrer le fuselage en entier (avec son volet de dérive) dans la voiture, il faudra donc prévoir de la démonter à chaque journée de vol. un solution simple doit donc être mise en œuvre. J’avais vu cette astuce sur un terrain un jour : le servo se situe dans le volet, le palonnier est équipé d’un axe (tube carbone rempli d’une cap). Ce tube vient se loger dans un contre tube fixé dans l’âme de fermeture de la partie fixe de la dérive. L’axe d’articulation du palonnier doit se situer parfaitement coaxial avec l’axe d’articulation du volet. C’est donc le servo qui tourne autour du palonnier. Le montage est simple, rapide et fiable (à priori). La profondeur est équipée de 2 servos Graupner 3341. Comme le modèle possède 2 ½ volets, cela rend l pratique de 2 servos sur une seule gouverne plus simple. La construction du fuselage est somme toute assez classique puisqu’il ne reste plus qu’un seul servo dedans : celui de remorquage. Il s’agit pour l’occasion du gros de chez Hitec (le 24kg/cm). C’est celui qui doit être le plus soigné car quand l’attelage remorqueur / planeur part en sucette, il faut qu’à la moindre sollicitation du pilote planeur, la fonction de décrochage s’exécute parfaitement et sans délai. Le crochet est du type 2 cap en croix que j’utilise sur tous mes planeurs depuis pas mal de temps maintenant. Système simple, facile à fabriquer et surtout fiable : il s’agit d’une cap qui fait office de goupille sur la boucle du câble. |
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Le train d’atterrissage est fait lui aussi perso (tole d’alu de 6mm) découpées et assemblées par Fabien Fenis (autre acolyte de la bande des GPR du Var). la cinématique est celle que j’avais utilisé sur mon Ventus mais en augmentant à l’échelle ½. Le fuselage, après mastiquage des plans de joints est peint à la peinture « camion » blanc de base. Les ailes sont recouvertes au vinyle blanc. Les aérofreins sont des 370mm de chez Top mo… (pas de pub) La décoration extérieure est basée sur des éléments vrais mais n’est pas « maquette ». L’immatriculation en revanche (F-CIBA) correspond à un LS8-18 basé sur l’aérodrome d’Episy (77) Les instruments et autre aménagements intérieurs sont de chez Axel, le pilote provient de chez Denun (deux artisans allemands très sympathiques quand aux contacts que j’ai pu avoir avec eux via e-mails) Bref nous somme 15 mois après le début du projet (certes, je n’ai pas travaillé beaucoup pendant 6mois dessus, obligations professionnelles obligent) et la phase de construction est maintenant terminée. Les éléments de poids à l’avant sont : 2 accus NiCad de 2400mA/h + le pilote pour 700g. Pour l’équilibrage, j’ai dû rajouté 1300 g de plomb dans le nez pour obtenir un centrage de 35% Le verdict de la balance m’annonce 23.9kg dont 11kg pour les ailes (sans les clés). Je suis donc très proche du devis de poids prévu initialement |
Tout se joue ici : le lien des deux longerons... Et la clef d'aile droite. Peu de matière en un point où tous les efforts de flexion devront être absorbés sans oublier une marge de sécurité. |
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L'idée de ceinturer chaque extrémité est indispensable, toutefois je me permettrais une remarque : Les quelques brins de carbone sont-ils compatibles avec les efforts à absorber ? A moins que ce point là soit résolu lors de la réalisation de l'aile. GR |
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Le coffrage d'extrados est réalisé |
Les longerons sont mis en place |
Reste à retourner le placage qui a été renforcé par du tissu de verre |
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Autre étape importante : la mise en croix. Cela permet de découvrir sa future silhouette. Et c'est le passage obligé pour assurer la conformité géométrique de tous les éléments du planeur. |
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Place aux vols ! Ceux-ci se sont effectués le dimanche 8 juillet sur notre terrain du Luc. Température de 25° déjà à 9h30. Un essai de portée me montre qu'antenne rentrée, les frétillements apparaissent vers 450 mètres. C’est correct (il s’agit d’un IPD DS synthèse MPX en 9 voies). Fabien est là avec son TUG (moteur 3W 70cc). Pour le premier vol, nous décidons d’utiliser le tarmac dans toute sa longueur (850m) : on ne sait jamais, s’il fallait poser en catastrophe, autant que ce soit en ligne ! Je passe l’émetteur à Fabien pour qu’il vérifie les sens de débattement (je fais toujours faire un double check par un collègue de confiance avant un premier vol !) puis chacun reprend les commandes de sa machine. T’es prêt ? humm, mouais… Alors on y va ! Gaz poussés, le 3W70 prend gentiment ses tours ; au bout de 40m le planeur décolle, le remorqueur l’imite quelques 20 mètres plus loin. |
Comme convenu, il se met en pallier à 5 m sol. Je vérifie les actions des ailerons et de la profondeur : tout répond bien ; C’est bon Fabien, on peut monter ! Là, j’en profite pour respirer un peu, on monte gentiment à 200 mètres, je rentre les volets de décollage et je largue : au doigts et à l’œil, merci les gros couples ! correction trim à piquer pas mal, le Vé longitudinal est trop grand. On essaye le centrage : pourra être reculé mais bien pour un début. A savoir que je ne veux pas avoir une machine hyper instable mais plutôt un voilier calme pour « la ballade ». Contrôle de la compensation des AF : OK, c’est neutre. Allez on va se décider à poser ; grande approche en PTU classique, sortie des AF dans la perpendiculaire, on arrondit et on pose. Là les 24 kg se font sentir, ça roule, roule, roule ; bonjour l’inertie. Bilan : 7 minutes pour un premier vol - c’est correct. Retour au parking pour reprendre le vé : cale de 3 mm sous le BA du stab.
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On repart pour un second (et vrai) vol. Décollage parfait, montée souple mais plus insistée de Fabien, largage vers 300m. Et si on cherchait un peu ? Allez, je pars au-dessus des arbres en bord de piste grandeur, il y a des martinets vers 200m, voyons ce que ça donne : j’enroule et ça monte, bascule des ailerons (puisqu’il n’y a pas de volets sur ce planeur) en positif : ça monte toujours, je passe l’émetteur à Fabien qui se régale quelques minutes. Je reprends, prise de badin, va falloir en prendre pas mal pour que ça siffle ! bonjour le 18% à l’emplanture ! Prise de terrain sans les AF, posé en kiss, roulage sur… env 200m, puis immobilisation en bout de piste. Un coup d’œil au chrono : 18 minutes de vrai bonheur ! comme le temps passe vite... Voici donc le récit de ma nouvelle aventure qui, je l’espère - n’en n’est qu’à ses débuts. Quand à Benoit, il me suit à 3 ou 4 mois. Le 2ème LS8 devrait voler pour la fin de saison. A bientôt de vous les présenter en vrai lors d’une rencontre. Amicalement Thierry |
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Thierry je me permettrais une petite remarque et je sais que tu me pardonneras. Toi qui est très attentif à la sécurité de tes planeurs tu devrais jouer la carte du pilote "moustachu". Une expression bien française qui qualifie un pilote très expérimenté dans l'art de piloter. En outre, ces moustaches (que tu peux extirper de ton blaireau ) collées sous son nez, donneront de la vie à ce garçon au visage un peu figé. A la cyano cette opération peut prendre deux à trois secondes de ton précieux temps et te protéger définitivement des désagréments et des conséquences d'une erreur de pilotage ... |
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L'effet de sol sur la belle piste du Luc exige une petite accoutumance car le matelas d'air qui se crée entre le sol et l'intrados de l'aile est un phénomène qui se traduit par une augmentation importante de la finesse. Et plus on pose vite, plus le matelas est consistant et durable... Le LS8 a roulé sur 200 mètres avant de s'immobiliser ! |
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Les GPR vous offre ce bel atterrissage du LS8 sur fond de pins maritimes écrasés par le soleil de la côte varoise. Prochainement de vraies photos en vol : Thierry me les a promises et il tient toujours ses promesses ! |
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Un beau bestiau pour aller spiraler avec tout le confort d'un planeur moderne dans les généreuses ascendances méditerranéennes... |
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Après des mois de travail il n'est pas désagréable de graver ce moment tant attendu sur nos disques durs préférés dont celui du serveur des GPR. Et dans le cas présent, ce sera gravé pour l'éternité... Il est beau ton planeur Thierry ! Mais oseras-tu me le prêter ? |