Millau 2016        

  Page publiée le 12 juin 2016 et actualisée le ...

 

 A l'heure où les passionnés de foot s'en donnaient à cœur joie sur les quais du Vieux Port, une poignée d'individus s'était donnée rendez-vous sur la face Nord du plateau du Larzac pour faire voler des engins qu'ils avaient construits. Drôles de gens me direz-vous, qui ne font jamais parler d'eux et qui paient leurs impôts pour réparer des dégâts qu'ils n'ont jamais causés, paient des forces de l'ordre pour des désordres dont ils ne sont pas la cause, et tout cela pour que d'autres individus puissent bramer dans un stade : " On a gagné !".  Ajoutez à cela l'ensemble des forces des médias qui ont tout fait pour faire monter "la sauce" afin de mieux vendre leurs pages de publicité. Bref, un grand classique où les gens qui n'ont pas plus de cervelle qu'un spermatozoïde nouveau né, n'ont pas encore compris qu'ils sont manipulés pour atteindre cette fausse ferveur et leur faire croire qu'il s'agit de sport. Pardonnez-moi cette incartade car elle est nécessaire à ma santé psychique devenue quelque peu perturbée face aux événements que nous subissons quotidiennement et on n'en est qu'au début... Le mois va être long.

Cela dit, revenons dans la France tranquille, loin de l'agitation et des agitateurs des grandes agglomérations. Nous voilà donc au-dessus de Millau en compagnie des Vautours des Causses sous la houlette du club organisateur le VMA, c'est à dire le "Vautours Millau Aéromodélisme".

La suite en images >>  GR

Petit vent N-O d'une force soutenue mais tranquille, juste ce qu'il fallait pour passer une bonne journée et se purifier - aussi bien l'esprit - que les poumons.

 Notre avenir et celle du pays est ici ! Observez ce jeune pilote  totalement absorbé par le vol de son planeur. Probablement il a déjà envie de devenir pilote ou bien travailler - quand il sera grand - dans l'aéronautique....

Ce garçon c'est le doyen de la pente de Millau. Et je l'aime bien : C'est Emile ! Lui il a fait sa carrière dans la police dans l'Aveyron. Je l'ai connu à l'époque où les Hippies de beaux quartiers parisiens tentaient de venir se ressourcer et "foutre" le désordre sur le plateau du Larzac.

Cet homme heureux c'est Didier, il est né sur un aérodrome !  Il est atteint du même virus que celui qui ronge votre serviteur. Il aime construire pendant que d'autres ne songent qu'à détruire. Ma grand mère m'aurait fait remarquer :  "Il faut de tout pour faire un monde, mon petit...".  Bref, le Didier est le président du VMA et il s'efforce entr'autres activités au sein du club, de veiller au partage équitable de la pente avec les parapentistes. Je me permets de rappeler que les "planeuristes" sont les doyens de cette pente et que j'appartiens à cette noble confrérie avec Emile, Thierry et les autres.

Ici le partage de l'espace aérien se fait dans la courtoisie et le respect mutuel.

Ce garçon très concentré c'est le Thierry, l'Affricain avec deux "F". Lui il est né dans une marmite et n'en sort pas car son travail est de nourrir ses contemporains, non pas de pensées philosophiques, mais de mets de préférence du terroir et donc savoureux. Ici en Aveyron on est loin de la "bouffe industrielle", pourvu que ça dure ! Le Thierry avec son esprit de vouloir tout accommoder au grès de son inspiration du moment est entrain de construire le même SHK que celui de votre serviteur, mais, car il y a un "mais",  il veut le "ailer" avec celles du K6e... Je suis habitué à ses excentricités et l'aimant bien je lui pardonne tout ! Que voulez-vous que je fasse d'autre ?  

Je vous invite à bord de l'Alpina qui a réalisé trois vols, pas un de plus mais qui a comme toujours embarqué une Mobius. Le décor est planté ! Vous noterez qu'il n'y a pas des heures de marche pour rejoindre du parking l'aire de vol. Et ça - à mon âge - c'est un plus, voire un "plus plus" et en bas la ville : Millau.  Une ville qui avec le pont a retrouvé sa tranquillité, ne viennent ici que les gens souhaitant découvrir la ville et ses habitants. Ici, sans être modélistes, les gens de Millau viennent observer leur ville, comme si il étaient à bord d'un avion. C'est pour eux un moment de réflexion, de pensées vers toutes celles et ceux qui l'ont construite. Millau comme Paris, ne s'est pas fait en un jour.

Le Tarn apporte l'indispensable eau à la ville en provenance du Mont Lozère. Il tourne le dos à la Méditerranée pour se jeter dans l'Atlantique. Mais pouvait-il faire autrement ?  Vous pouvez agrandir la photo si tel est votre désir

Pierre de l'Etang de Thau, donc des bords de la Méditerranée est monté au Larzac et il s'est régalé ! Ce garçon est né dans l'aéromodélisme et ce fut son métier. A la retraite rien n'a changé pour lui : une passion inoxydable ! Et il est intarissable si vous le branchez planeur ...

 Voila sont Swift extrêmement véloce  sur la pente de Millau

Cette position me semble dictée par le désir de lire son écran car je ne me vois pas dans cette position durant des heures en vol de pente

Emile le revoila avec son oiseau. Je lui ai demandé  gentiment s'il voulait bien accepter de poser pour les GPR. Ce qu'il accepta. Puis je lui ai demandé de se déplacer un peu, sur sa droite, pour avoir - dans le cadre - le pont de Millau. Emile m'a confié qu'il avait passé les 86 printemps, mais ne le répétez pas. Une mémoire intacte et une vivacité d'esprit que pourraient lui envier beaucoup de nos concitoyens. Merci mon Emile pour ton Guignolet et Didier pour ton Roquefort ! Je vais tenter de ne pas en abuser... mais je ne garantis rien !

Les vautours avaient lu le calendrier des GPR et étaient donc parfaitement informés des réjouissances offertes en ce lieu béni des Dieux mais aussi des vautours, ce week-end. Admirez le déploiement de toutes les rémiges...Une seule plume manque sur son aile droite.

Alors voyant ce beau manège offert par les vautours, le moment fut venu de faire voler la buse de Emile...

Naturellement elle fut attirée par les falaises car elle sait qu'ici, elle pourrait trouver un refuge sinon de meilleures ascendances

Et pourquoi pas survoler la ville ? En effet ici l'albédo du sol est favorable car les pièges pour bloquer l'air lui permettant ainsi de s'échauffer et donc de monter, sont mille fois plus nombreux qu'en rase campagne.

Le vol de pente dynamique n'est pas non plus pour lui déplaire et elle sait très bien choisir son placement par rapport au relief

Mais elle sait aussi que l'on ne peut pas voler éternellement et acceptera de rejoindre son perchoir sur les étagères de l'atelier d'Emile. Merci Thierry, cette buse tu l'as bien apprivoisée ! En arrière plan, la "ruine" parfaitement restaurée était l'objet de mes rêves des années 70 : la restaurer et vivre à 200 mètres de la pente... Rêve insensé ? pas du tout : la preuve !

Pendant ce temps le DG 300 ne cesse de longer la pente, mais je devine une pensée secrète...

Aurait-il imaginé de passer sous le pont de Millau ?

Et bien non, ce sera un demi tour histoire de réaliser cette jolie photo entre les piles du pont. Photo que vous pouvez agrandir comme beaucoup d'autres !

Puis il continue sa course dans cette masse d'air très généreuse propice à des vols de durée infinie

Ici on réfléchit comment s'y retrouver dans les programmes souvent indigestes de nos émetteurs. A ce sujet je me demande combien d'années il va falloir attendre pour oublier cette façon de faire et utiliser toutes les possibilités des PC.  

Voici un planeur que j'ai adoré : l'ASW 22 de Multiplex des années 82 du siècle dernier. Des ailes d'Alpina et un fuselage pouvant ressembler à l'ASW22 grandeur. Le résultat un planeur très différent comparé à l'Alpina. Il possède les premiers AF à double lames ce qui permit à votre serviteur d'introduire une nouvelle technique d'atterrissage. Technique toute simple : passage à grand badin à contre QFU dans l'axe de l'aire d'atterrissage, puis montée à la verticale en bout de piste suivi d'un renversement et immédiatement sortie des AF dans un piqué vertical puis retour au vol horizontal pour le posé en douceur face au vent. Cette technique convient très bien sur les pentes à écoulement turbulent car on évite les caprices des rouleaux. Mais avant de vous lancer dans ce type de vol il faut vérifier que le planeur en soit capable.

Nez toujours vers le bas car l'air monte ! Alors pas d'inquiétude le planeur préférera

...Un moment plus tard les regards tournent le dos à la pente et ce n'est pas habituel...

Et suivant leurs regards je découvre ceci ...Notre "22" ne vole pas, mais il est posé ! Une autre technique d'atterrissage ? Il est parfaitement horizontal, face au vent, l'aile gauche posée gentiment sur un câble... Mais comment va-t-on le récupérer ? Je vous le demande ...Heureusement ces vieux planeurs des années 80 ne possédaient pas de carbone... Et bien son pilote attendra patiemment une rafale pour l'aider à quitter son nid qui à son goût lui paraissait inconfortable. Il s'en tirera avec de légers bobos. Bravo ! Je vous disais : "les modélistes sont des démerdards !

Lorsque l'on habite Bourges on rêve de pentes et on n'hésite pas à parcourir 450km pour rejoindre celle de Millau. Et ce planeur tout plastique a trouvé ici de quoi s'exprimer et au-delà... Bravo Julien !

Thierry s'est forgé une réputation, oui, celle de lanceur. Non pas de javelot, car comme stade il préfère celui que lui offre les reliefs du Larzac. Ca coûte moins cher à la collectivité, pas besoin de hordes de gendarmes casqués et là il se sent bien. Très bien même ! Je dis cela à nos enfants qui pourraient lire ces quelques lignes et pour qu'ils comprennent que dans la vie, il y a plein d'activités passionnantes que l'on ne voit jamais à la télévision.

Voilà le geste idéal du lanceur qui a pour conséquence directe de placer le planeur parfaitement dans son élément. Et ce geste là ne s'apprend pas dans les livres: il faut pratiquer !

Infatigable le Thierry, il remet ça avec un ASK 18

Sa casquette va s'échapper : c'est vous dire l'énergie combinée à la fois du vent et de Thierry. Abondante !

Ici c'est la piste pour le concours d'atterrissage prévu le dimanche. J'ignore si tout se passe comme prévu car le vent a pris quelque force. Vent moyen à 10h30 17 km/h et rafales à 27 mais nous ne sommes que le matin ! Courage les amis : gardez bien l'axe en finale et surtout jamais le nez en l'air dans les rouleaux !  14 km NO à 12h30 tout va bien ! Prévi de MTO France pas très bonnes...Dommage ! GR peut-être à suivre si on veut bien me transmettre d'autres photos.

Et bien elles ne se font pas attendre ! Et Didier me dit :  Bonsoir Gérard, Nous rentrons du restau, Thierry et quelques uns font du vol de nuit... Je vais pour ma part aller au lit, mais avant je te passe deux ou trois canaris du Larzac....

Et les canaris du Larzac les voici ! Merci Didier fais de beaux rêves ! GR

       

Les photos de Didier

Bonsoir Gérard,  Et bien c'est fini, je suis cramé, fatigué et heureux ! Le micro climat de Millau a encore une fois déjoué tous les pronostiques des ingénieurs MTO. Pas une goutte d'eau et un vent soutenu mais pas trop fort, ni rafaleux, le top !  Bonne soirée. Amitiés Didier.  Ici le Pégase tout plastique de Julien de Bourges

le Lo100 est passé au cours de la rencontre entre plusieurs mains dont celles de Gilles en dernier, tout le monde en dit du bien ! Pour 175€ et un peu de boulot ça vaut le coup! Bonne soirée. Didier