La bille : le niveau transversal...

  Page publiée le 30 octobre 2012 et actualisée le ...

Mardi 30 octobre 2012

Le téléphone sonne, il est 11 h et une voix amicale me demande si je veux voler cet après-midi... Par sécurité, petit coup d'oeil sur la météo qui confirme "demain pas beau", alors dans ces conditions je suis partant. Dernier coup d'oeil pour le vent à Fréjorgues... 15-19 km Est. Bref, pas ce que je souhaitais pour faire voler le 25, mais d'ici 14 heures, le vent a bien le temps de changer d'avis.

Fini de "glander", faut préparer la bête car cela fait des mois qu'il n'a pas volé. Entre temps j'ai changé de type d'accus pour passer sur Life et rien que pour le nom, je préfère ! Des accus qui comme les Wonder ne s'usent que si l'on s'en sert et de plus ils ont une enveloppe métallique et ne prennent pas feu en cas de crash. Pour ici dans le sud, c'est préférable et je ne vais pas vous faire un dessin.

Si vous vous souvenez, j'avais mis une bille sur le tableau de bord montée provisoirement, mais cette fois-ci c'est sa place définitive. Oui, un bille qui marche en provenance des Alpilles et donc qui était montée sur un vrai planeur: un cadeau de Marius, le monsieur qui a créé l'aéroclub de St-Rémy-les-Alpilles en 1963...

Et alors ?

Et alors curieux comme je suis, j'ai mis la caméra sur un support dans l'axe de la cabine pour regarder à la fois la bille, le bout de laine et un peu dehors.

Et bien le bout de laine, ce sera pour une autre fois car il est sorti du champ : c'est le défaut des caméras sans écran.

J'ai pu réaliser deux vidéos : une pour la bille et une pour observer la flexion de l'aile en vol, un plaisir dont je ne peux me passer car on se croirait vraiment à bord !

Ne vous attardez pas sur la qualité de la photo, c'est de la capture d'image vidéo et en plus sans lumière ce qui n'arrange rien. Nous voici derrière le remorqueur d'Olivier équipé d'un 80cc. Le taux de montée est parfait, peu de turbulence, le train est sorti aussi le sifflement de l'air dans la cabine est bien présent bien que ce train soit caché par un carter pour éviter de polluer la cabine. Et la bille ? Et bien vous la voyez, un peu à droite alors que nous sommes en virage à gauche (Oui, il suffit de mettre l'horizon horizontal pour avoir la réponse). Traduction : Je mets trop de pied, car le pied chasse la bille ou bien c'est le remorqueur qui me donne du pied en me tirant avec sur le câble par le bout du nez ! Oui tout est possible sur cet axe. Ce qui est sûr, c'est que ce n'est pas grave, simplement ça augmente un peu la traînée.

Et là ? L'horizon est horizontal, le remorqueur est à inclinaison nulle et le 25 qu'est-ce qu'il fait ? Et bien il me semble qu'il s'agit d'une sortie de virage, pour prendre un cap et s'y tenir, mais...je ne dois pas botter assez du pied droit pour ramener le bestiau aile horizontale. Ce qui est sûr c'est que le remorquage du 25 n'est pas facile car il faut beaucoup anticiper et juste ce qu'il faut, pas plus, sinon on part dans des successions de changements de cap pas très esthétiques. Il faut donc s'entraîner.

Va falloir imaginer une bille acoustique pour le pilote au sol en plus du vario... Ici les choses se dégradent un peu plus, nous changeons de cap et ce sera vers la droite qu'Olivier me conduit. Et je n'ai pas le choix, c'est lui qui décide ! Il faut donner plus de pied à droite.

Un bruit sec dans la cabine et c'est l'instant du largage. Le remorqueur s'en va (il est à gauche en limite de photo). Je rentre alors le train et miracle le silence revient. Un doux sifflement vient confirmer que ce n'est pas un rêve et que le 25 vole tout seul comme un grand de presque 9 mètres quand même. Pas de soleil, il ne fait pas chaud, les ascendances inutile de les chercher. Et bien erreur mon grand ! L'atmosphère nous épatera toujours. J'ai pu me faire une jolie montée gentiment avec aucun rayon de soleil. Traduction, demain la pluie venant du sud et l'air est donc très instable. Observez cette bille lorsqu'on "fou la paix" à ce majestueux planeur ! Il monte tout seul, l'horizon défile sagement sans variation de pente. Bref c'est le pied !

 Le pied ? Oui, le pied car voici le point bas et un peu plus tard....

 ...le revoici là-haut savourant cette douce masse d'air qui lui caresse les ailes. Ce planeur lorsqu'il est là-haut n'a plus envie de descendre : Il est incroyable !

Mais comme tous les bons moments ont toujours une fin, il faut donc se résoudre à poser. Un moment où les décisions se succèdent à grande vitesse sans - pas toujours - en être parfaitement conscient. Toutefois, avec cet oiseau - qui est mon plus beau planeur en 60 ans d'aéromodélisme, je dois vous confier qu'il est très exigeant dans la phase finale pour ensuite le poser proprement. En effet, pas question d'apporter une correction de cap dans cette phase, tout doit être propre comme dirait Marcel ! Pente constante, pas de bricolage aux AF, ils sont sortis et tous les volets en "Landing" comme on dit en Provence. Il faut surveiller à tout prix l'inclinaison qui doit être nulle et donc veiller - jusqu'a l'arrêt complet - qu'il vous obéisse aux "doigts et à l'oeil" : une expression qui a le mérite d'être vraiment adaptée à notre loisir !

Conclusion...

Ce que fait la bille je m'en moque, mais elle me dit quand même lors du remorquage : "Peut mieux faire" et pour la spirale : "lâche-moi, je me débrouille mieux tout seul" et elle me dit - aussi - pour la sortie de virage, "apprend à mieux coordonner ton pilotage". Bref, j'ai encore beaucoup à apprendre ! Mais cela cessera-t-il un jour ? J'oubliai : toutes les photos sont clicables pour les agrandir ! Bonne soirée, demain pluie dans le Sud ! GR

Et il ressemble à quoi ce 25 ? Et bien le voici à St-Auban le 19 juin 2011 avec un beau soleil !  - Photo GR pilote David  - Clic pour agrandir !

Derniers détails...

L'enregistrement des sons est particulièrement intéressant sur ce type de machine complexe. J'ai pu ainsi repérer un servo qui chantonne une chansonnette et cela durant tout le vol...

En bout d'ailes la fameuse roulette qui n'est pas un luxe pour déplacer seul ses 18 kg.