le Vol de pente (suite) ...    

  Page publiée le 20 septembre 2018 et actualisée le 27 septembre 2018

 

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Le Vol de pente : une excellente école pour venir à bout des mauvaises habitudes...

 Lesquelles ?

  • Avoir une préférence virage à gauche
  • Avoir une préférence au circuit d'atterrissage
  • Mauvaise coordination des 3 axes
  • Craindre les effets du vent et des rafales
  • Préférer les approches plates et donc longues
  • Voler trop lentement en vent arrière
  • Dernier virage tardif sans prendre le vent en considération
  • etc.

 Mauvaise habitude acquise en vdp...

  • Positionnement du corps par rapport à l'axe d'atterrissage aléatoire dicté par le profil de la zone d'atterrissage

Voler à proximité pour apprécier les qualités et les défauts de son pilotage. En vol de pente c'est possible !

En vol de pente les allers et retours imposés sur la pente - et cela des heures durant - viendront à bout de votre préférence pour un sens de virage, généralement à gauche. Par voie de conséquence, vous perdrez cette mauvaise habitude de préférer un sens lors du circuit d'atterrissage. Parvenir à bout de cette préférence c'est enfin retrouver du plaisir et de l'aisance en toutes circonstances.

En vol de pente il faut en permanence se positionner par rapport au relief : soit en venant vers vous soit en s'éloignant, pas très compliqué mais avec le vent selon sa force ça se complique. Cet exercice obligé vous permettra d'apprendre à garder un cap et une trajectoire lorsqu'en plaine vous devez en particulier lors du circuit d'atterrissage respecter un circuit malgré le vent pas toujours bien orienté.

Voler à hauteur des yeux est sympathique certes mais cela vous apprendra à améliorer votre pilotage en particulier dans la négociation d'un virage à pente constante : coordination des 3 axes

Enrouler une ascendance dans le vent et à hauteur des yeux permet de bien d'analyser son pilotage et donc de l'améliorer

La proximité du planeur vous aidera à mieux coordonner les trois axes. En plaine cet exercice ne peut se répéter et donc l'apprentissage est de ce fait très long

Apprendre à gérer l'inertie cinétique ...En vol de pente cette énergie est surabondante encore faut-il savoir la maîtriser.

   Cela implique  :

  • un planeur réglé et correctement centré
  • des ailes capables d'accepter une certaine vitesse d'évolution (sans flutter) et un facteur de charge réputé normal fonction de la vocation espérée par son constructeur.
  • des commandes précises : bons retours au neutre

Si toutes ces conditions sont remplies alors vous pourrez commencer à "badiner" tout en restant à l'intérieur des limites du planeur. Ne pas dépasser la VNE qui sera différente selon le planeur mais aussi en fonction de la masse d'air: air calme ou bien turbulent.

Badiner à quoi cela sert-il ?

Ce domaine de vol vous permettra de déceler des défauts et donc l'obligation d'y remédier pour obtenir un planeur sûr en toutes circonstances.

Tout d'abord cela permettra d'apprécier le centrage : en badinant votre vé longitudinal diminue et donc le centre de poussée recule, ce qui a pour effet de remettre en cause votre centrage. Trop centré avant en lâchant la commande de profondeur, le planeur va remonter trop rapidement. Il faudra réduire le lest progressivement jusqu'à obtenir une ressource douce.

A grande vitesse l'efficacité des gouvernes est redoutable. Il faut donc apprendre à parfaitement doser les déplacements des gouvernes pour une vitesse donnée. Cet apprentissage se réalise parfaitement en vol de pente alors qu'en plaine ce sera plus long et difficile car généralement plus éloigné.

Outre le plaisir de voler vite (badiner) cette capacité à voler vite permet de traverser des zones où il est préférable de ne pas s'éterniser  : rabattants et "dégueulantes". Outre cela, il arrive parfois d'effectuer le dernier virage trop loin et avec le vent tout se complique pour rentrer. La bonne solution n'est pas de réduire la vitesse en pareil cas mais au contraire voler vite en n'hésitant pas à se rapprocher du sol. Pourquoi ?  tout simplement parce que le gradient du vent tend vers 0 au contact avec le sol. Et à cela en VDP on y est parfois confronté.     

de là-haut tout est possible : en particulier pour aller rejoindre une pente secondaire inaccessible à basse altitude

pour cela il faut transiter avec une vitesse stable : environ 1/3 de plus que la vitesse normale de vol

De près on est plus attentif à la pente du planeur (l'angle de plané). La vitesse doit être constante le long du relief soit 10 à 20% d'excédant par rapport à sa vitesse en air calme

Ici l'Alpina revient de la pente secondaire en passant par le goulet et cela à grande vitesse pour ce type de planeur, soit  environ 110 km/h.

Parfois le vent faibli. Généralement cela provient de la naissance d'un thermique qui - en amont du vent, "aspire" la pente. Sur petite pente c'est un moment difficile à passer car la réserve d'altitude s'épuise rapidement. La solution changer rapidement de secteur car plus loin les effets nocifs du thermique auront disparu.

Sans que l'on ne s'en rende pas toujours compte, l'efficacité des gouvernes est un bon indicateur de vitesse. En particulier l'efficacité de gouvernail de direction. J'ai toujours en mémoire les réflexions de collègues fin des années 60 pratiquant le vdp qui reprochaient à une majorité de planeurs de n'être pas assez efficace à la direction...Jusqu'au jour où je les ai vu voler et là j'ai compris qu'ils ne prenaient pas en compte la vitesse du vent lorsqu'ils volaient en vent arrière. D'où - de ce fait - le manque d'efficacité de la gouverne. Notez au passage que bientôt 60 ans plus tard on peut encore entendre de tels propos sur les pentes. Ne pas prendre en considération en vol de plaine - lorsque le vent est fort, cette obligation de voler vite par rapport au sol  conduit généralement à un décrochage fatal lors du dernier virage !  Et une fois de plus cette défaillance de pilotage se corrige facilement en pratiquant le vol de pente !

Selon le lieu vous apprendrez à poser en surplombant la zone d'atterrissage. Le planeur est donc vu par dessus. Un exercice propre au vol de pente mais qui élargira vos capacités de pilote Rc. Ici le planeur a été posé volontairement au bout du champ (à droite). Un exercice facilité par la présence de l'ombre du planeur sur le sol permettant ainsi d'apprécier l'altitude en finale.

Récupération du planeur en bas de la pente sur le circuit de retour permettant ainsi de ne pas avoir à transporter le planeur sur  des chemins difficiles.

Envergure 4 mètres : une taille passe partout sur de nombreux reliefs y compris en montagne. Si vous êtes débutant évitez les planeurs à volets qui sont sources de défaillances et affaiblissent la voilure. Préférez comme ici la sobriété et des aérofreins classiques en oubliant la position "croco" des ailerons pour garder de l'efficacité jusqu'à l'arrêt complet du planeur. Plus tard, devenu pilote aguerri, vous pourrez revoir votre conception du planeur et alors profiter des derniers bienfaits de la technologie galopante.

Bon je n'ai pas tout dit, mais cela suffira pour aujourd'hui ! Bons vols à tous. GR