le Caudron C800 de Jacques

  Page publiée le 20 mars 2011 et actualisée le 21 mars 2011

 

Présentation

Construction

Finition

le Vol

 

Plan 3 vues de Richard Ferrière

C'est avec grand plaisir que les GPR accueillent le projet de construction de Jacques. Les raisons sont multiples. Tout d'abord comme pour Jacques et votre serviteur, c'est sur ce Caudron que nous avons appris à piloter les planeurs pour ensuite découvrir le vol à voile. C'était le planeur école des années 50/60. Un planeur parfaitement adapté à sa fonction mais qui obligeait les jeunes pilotes que nous étions à être lâché sur un monoplace totalement inconnu. De nos jours la plus part des biplaces en tandem permettent le lâcher sur le même planeur. Un avantage indiscutable naturellement. Ce 800 fait de rondeurs avantageuses est parfaitement conçu et le reproduire rigoureusement - à l'échelle (au 1/3) - ne pourra qu'aboutir à une belle maquette volant bien. Je me souviens que le C800 glissait particulièrement bien lors de l'atterrissage et ceci afin d'augmenter son taux de chute car les aéro-freins étaient dans certains cas insuffisants. Personnellement j'ai plus de 100 heures de vol sur le C800 dont un vol de plus de 10 heures aux Alpilles, ce qui n'est pas un exploit lorsque le Mistral souffle en continu. Et je ne vous parlerais pas des vols de nuit avec atterrissages - en vent arrière - pour avoir le projecteur nous éclairer la piste sans nous éblouir... Le club manquant cruellement de monoplaces à l'époque, notre chef pilote Lucq Michel avait envisagé de me lâcher sur le C800 en prenant la précaution d'être accompagné d'un sac de sable... Éventualité qui me perturbait car on ne volait qu'au treuil et le décalage dû aux sièges côte à côte demandait une correction du paralaxe qui m'indisposait. Bref, je n'aimais pas du tout cette idée, et c'est donc ce qui m'a poussé à acheter avec Jacques, le Nord 2000 Yankee-Golf de Brive la Gaillarde reproduit récemment par Didier.

 

Mais revenons au présent, avec Jacques qui veut épouser toutes les techniques de la menuiserie aéronautique de l'époque pour construire le planeur qui a marqué sa jeunesse pour ne pas dire sa vie. Un projet que nous suivrons pas à pas, au fil des mois, car le travail ne manquera pas.

 

GR

Admirez les belles rondeurs du C800 !

 

Documents lisibles en cliquant dessus !

 

 E-mail du 18 mars 2011

Bonsoir Gérard,

Pour commencer, ci-après ma « prose » sur le C800 et mon projet. Je te joins également 5 photos renommées comme tu le souhaites. Je leur aie cependant fait subir un régime amincissant et réduites à la taille de 640x480. Le format natif donne des fichiers de 6/7 Mo et une taille d’image de 4368x2912 résolution 72ppp et couleurs en 24bits. Si donc tu souhaites une image en particulier à une résolution supérieure à ce que je t’envoi tu me le dis. Je te joins également une copie écran d’une des feuilles du classeur Excel utilisé (110318-C800-jr-000) que tu peux mettre si tu le juges utile …

Le Caudron C800 Epervier

En Septembre 1941, la Direction des sports aériens établit un programme de rénovation du parc planeur Français. La société CAUDRON proposera le biplace école C800 Epervier. Le prototype effectuera son premier vol en avril 1942. La production de série commencera véritablement en 1945. 450 appareils seront commandés. Le C800 restera en service jusque dans les années 1970. 23 appareils étant encore en service en 1978.

Le C800 est donc un planeur biplace monoplan aile haute haubanée de construction bois. L’aile rectangulaire puis elliptique d’une envergure totale de 16m comporte un longeron principal travaillant sur lequel sont fixées les nervures. Le bord d’attaque est totalement revêtu de contreplaqué. La partie arrière de la voilure étant entoilée. Le fuselage est constitué de cadres contreplaqué et d’un revêtement contreplaqué marouflé tissus. L’ensemble de la cellule ne pèse que 226 Kg à vide !

Le choix de ce modèle résulte de considérations totalement personnelles : j’ai en effet fait mes premières  armes d’apprenti pilote sur C800 à Meaux Esbly en 1967/68. Cherchant à réaliser un planeur ancien c’est donc tout naturellement le C800 que j’ai choisi. Je rêve également de réaliser un des remorqueurs de l’époque : le Morane 317 mais c’est une autre histoire…

Pour la documentation je me suis naturellement adressé au GPPA où Christian RAVEL m’a chaleureusement accueilli et fourni l’aide nécessaire. Sans compter que Christian m’a retrouvé le planeur sur lequel je fis mes premières armes et que celui-ci (le n°106) est entreposé au musé d’Angers ! C’est donc le numéro 106 que je vais reproduire. En ce qui concerne l’échelle, je voulais un « grand » planeur : c’est plus joli, plus stable en vol restait finalement à déterminer l’échelle de réalisation. Beaucoup d’éléments des plans originaux étant dessinés à l’échelle ½ j’ai longtemps hésité mais les considérations pratiques de transport, place dans l’atelier, etc m’ont ramené à une échelle plus raisonnable qui est le 1/3 ce qui donne quand même une envergure de 5.33 m.

Je vais m’efforcer durant la construction de respecter à la fois les choix techniques et méthodes mis en œuvre sur le planeur original. Seule entorse majeure, le longeron principal que je décrirais ultérieurement. J’ai repris pas mal de plans CAUDRON et redessiné ceux-ci à l’échelle de réalisation en utilisant un ensemble de logiciels PROFILI Pro pour les nervures, DEV CAD Pro et DEV FUS Pro pour tous les autres plans sans compter bien entendu XFLR5 et DesignFoil pour les analyses aérodynamiques. J’ai conservé le profil d’origine le GO654 à l’emplanture évoluant vers un GO675 à l’extrémité.

Un (énorme) classeur Excel a été créé afin d’y faire tous les calculs nécessaires (fichiers dat de profil) et de changement d’échelle.

 

La Construction 

On va pour commencer réaliser le chantier de construction. Celui-ci mesure 3m par 0.65m de large et est constitué d’un plan de travail hydrofuge de cuisine en 32mm d’épaisseur. Un caisson longitudinal et transversal est réalisé en sous face en utilisant un deuxième plateau afin de rigidifier l’ensemble et éviter tout voile ou vrillage ultérieur. La surface de travail a reçu un ctp de 3mm (double encollage néoprène) afin de faciliter l’insertion d’épingles et la visualisation des différents tracés qui seront nécessaires (images 110318-C800-jr-001 et 002).

Une première nervure test a été réalisée. Elle reprend totalement le mode de construction du réel : âmes en ctp 4/10°, lisses et triangulation 2x2 en pin (spruce en réel), goussets en ctp 4/10° (images 110318-C800-jr-03, 04 et 05). Un bec pèse 3,95g , la queue de nervure 4g. Découpage, présentation et ajustement des éléments, collage cyano : 3h. Comme il faut 54 queues de nervures et 108 becs il faut passer par une certaine « industrialisation ». En conséquence, 11 gabarits de découpe sont réalisés ainsi qu’un gabarit d’assemblage pour les 28 nervures de la partie rectangulaire. Les éléments des nervures suivantes seront directement découpés sur plan. (en cours) …

La suite d’ici quelques jours !

Jacques

 

 

 

 

E-mail du 17 mars 2011

 

Bonjour Gérard,

Après quelques viscicitudes avec mon fournisseur d’accès Internet (ils ont résilié et coupé l’accès de leur propre initiative !) Je peux lire ton mail …

J’ai bien noté ton souhait de mise en forme auquel je ferais ce qu’il faut pour m’y conformer. Pas de pb pour le nommage des photos. J’ai personnellement d’autres règles de classement mais ce n’est pas un travail insurmontable !

Je te préparerais donc la page de présentation. Pour les photos, pour l’instant pas grand-chose si ce n’est une nervure ! Je mettrais la photo en pj quand même.

Je travaille pas mal en ce moment avec DEVCAD / PROFILI / DEVFUS pour réaliser le plan à l’échelle 1/3 à partir des documents CAUDRON fournis par C. RAVEL du GPPA. L’objectif étant d’obtenir des impressions papier pour la réalisation des pièces. Dans le même temps je prépare le chantier de construction (je mettrais également une photo).

Je te tiendrais au courant au fur et à mesure de l’avancement.

Cordialement

Jacques

PS : Pour l’écolage sur C800, c’est un ami de mes parents le célèbre Michel BERLIN qui m’a dit : « tu veux faire pilote ? Fais du planeur ! » et donc tout en préparant le concours ENAC PL (Math Sup) je suis allé à Meaux Esbly pour mon apprentissage de planeur et c’est C. RAVEL qui m’a permis de retrouver « mon planeur » parmi leur stock de machines à restaurer. Je vais donc pouvoir si besoin mettre les mêmes poinçons de contrôle sur la maquette que ceux de « mon » planeur …

 

E-mail du 08 mars 2011

Bonjour Gérard,

On a peut-être dû se croiser un jour sur un terrain, à Eauze probablement.. Bref, Olivier Bruni m’a suggéré de te mettre au courant de mon projet :

Cela faisait un petit moment que l’idée me trainait dans la tête : construire une maquette d’un C8OO planeur sur lequel j’ai fait mes premiers apprentissages de pilote sur l’aérodrome de Meaux Esbly en 1967/68. De discussions de terrain en discussions et notamment avec Michel Leroyer, je me suis rendu à l’automne dernier au GPPA. Rencontre avec Christian RAVEL qui fait du hasard connaît bien un de mes amis (ancien pilote UTA) bref, Christian me montre en plus dans leur réserve les éléments de « mon » planeur le n°106 et je repars avec un CD plein de documents.

 

Un peu de temps pour trier tout cela (et il me manque encore des éléments mais je sais où aller) et je me décide. J’ai choisi une reproduction fidèle maquette à l’échelle 1/3 (après avoir longuement hésité sur le ½) et je commence maintenant à attaquer la réalisation des nervures comme sur le n°106.

Si tu souhaites que je te fasse parvenir quelques photos ainsi qu’une description des choix de construction et méthodologie, pas de problèmes. Un petit mail me suffira.

Cordialement

Jacques