Les
premiers vols du JALON
Mille
deux cents heures de travail, du premier coup de crayon au premier
vol, ce n’est pas rien!
Et
là, Jean-Pierre me demande de faire les premiers vols de son bébé…
Fierté pour la confiance de cet ami, mais quelle responsabilité
!
Nous
voilà donc le vendredi 4 novembre 2011, sur le terrain de l’AMCG,
à Saucats, notre club, pour ce premier vol. La veille nous avions
refait tous les calculs de centrage et de calage (Merci F.Aguerre
pour Predimrc), revu tous les débattements, testé le crochet de
remorquage, ça ne peut que marcher.
La
météo est parfaite pour ce premier vol, vent quasi nul, ciel couvert
mais bon plafond, l’activité aéronautique de la plateforme est faible.
Le
planeur est rapidement monté par Jean-Pierre, Pascal est là avec
son indéfectible Piper Pawnee de 50cc, après l’indispensable test
de portée le planeur et le remorqueur sont alignés sur la piste,
le câble est attaché, je me concentre, je revérifie les commandes,
tout est OK. Je donne le feu vert à Pascal et c’est parti. Après
une quinzaine de mètres de roulage le JALON décolle tout doucement
bien à plat dans les deux axes, sans que j’ai de correction à apporter,
cela me rassure, la montée s‘effectue sans le moindre souci avec
une pente raisonnable, le Pawnee n’a jamais remorqué un planeur
aussi lourd, 15 500g, 5m 20 d’envergure, 2m² de surface alaire,
un gros bébé. Arrivé à 200m d’altitude je largue le câble, et le
JALON vole tout seul…
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Là
je goûte des instants extraordinaires, bien que l’allongement ne
soit pas énorme, ce planeur est une machine à voler, nous sommes
tous étonnés de son faible taux de chute et de sa finesse. Je teste
son comportement en virage, pilotage trois axes indispensable, moyennant
quoi les spirales sont harmonieuses, les changements de caps sont
rapides et francs, la bête est docile. Le classique test du piqué
est effectué, comme j’avais avancé un peu le centre de gravité par
rapport aux calculs, le planeur remonte gentiment mais assez vite,
pour le prochain vol j’enlèverai 100g.
Aussi
bon soit-il, un planeur fini par descendre, et le moment de l’ atterrissage
approche, et là je suis obligé de corriger tous mes repères habituels,
car le Jalon, contrairement à l’impression qu’il donne, vole assez
vite, il allonge, je sors les AF, ce qui donne à ma grande
surprise un couple piqueur à 30° très impressionnant, que je corrige
instantanément, le planeur continue sa plongée modérée et je l’arrondis
tout près du sol pour le laisser se poser tout seul, ‘’kiss landing’’
comme disent les Grands Bretons, mais il a avalé toute la piste.
On me dirait que la longueur de l’atterrissage croit avec le carré
de la masse que je n’en serais pas surpris. Mardi dernier nous avons
continué les essais, le Jalon fait de très beaux loopings, tient
bien le vol dos et fait des tonneaux dans l’axe. Je sais, le grandeur
ne se livrait pas à ce genre de sport, mais quand on teste, on teste,
Jean-Pierre a construit solide.
Ce
vol et les suivants valident totalement les choix de mon ami Jean-Pierre,
ce planeur est une réussite totale, maintenant reste à faire la
finition pour le présenter l’an prochain au championnat de France
‘’MAQUETTE PLANEUR’’ ou VVM, JP choisira.
Philippe
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