Le Salto motorisé de Jeannot... |
Page créée le 24 avril 2007 et actualisée le 25 avril 2007. |
E-mail du 24 avril 2007 en provenance de Perpignan... Salutations vélivoles à tous !
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Bon, je vais tout vous dire : Après le Salto échelle ½ en pur et un autre en version réacteur, nous avons décidé, Vincent Goosse et moi-même, de réaliser ce nouveau Salto en version 6m, soit échelle 2,26. Ce choix a été fait en raison de nombreux problèmes techniques de construction, et d'autres dont je parlerai plus loin. Il s'agit donc d'une réalisation personnelle, faite à partir de plans, de mesures prises sur un Salto grandeur et aussi de "prises de points" sur des photos fiables. Vincent et moi, après avoir réalisé le Pyrène, (voir article), nous nous sommes donc mis de nouveau au travail en tenant compte de données toutes nouvelles issues de l'expérience du premier Salto échelle ½. Deux mois environ de mails et je ne compte plus les heures au tél pour examiner tous les détails un par un. En effet il ne s'agit pas de se tromper quand on fait un master et un moule ! Le salto est un planeur de voltige de formes très complexes et Vincent a eu quand même quelques difficultés à réaliser le surfaçage de l'ensemble. Il n'y a pratiquement rien de droit sur cet appareil, et par conséquent pas de points d'ancrages fiables pour le logiciel 3D. En tout cas la méthode que nous avons mise au point est fiable, puisque les deux appareils réalisés volent parfaitement. Je ferai un papier à part pour les essais en vol du Pyrène, si vous le voulez. Je ne reviendrai pas sur la méthode de réalisation du master, car chacun pourra la consulter sur ce site. (Pyrène). S'il le faut j'y rajouterai des photos supplémentaires. Le dernier Salto échelle ½ à réacteur s'est brisé, la clef d'aile n'ayant pas résisté. Le défi était difficile en effet, savoir de faire un planeur échelle ½ avec tout l'ensemble réacteur, le tout sous la barre des 25 kgs pour ne pas être en Cat. 3. J'ai failli y arriver mais il me manquait 1kg de marge. Le vol était quasiment parfait ; j'ai une longue vidéo qui permet de le voir, ainsi que le moment où la clé se brisa. Le problème de cet appareil était le suivant : Comment faire avancer suffisamment un appareil de cette taille pour qu'il puisse voltiger, sans dépasser 25Kgs ? Problème.
La solution que j'avais retenue était un profil d'aile à épaisseur relative assez faible, (12% je crois) afin de diminuer la traînée induite. Le problème c'est qu'à cette épaisseur d'aile, on ne peut pas incorporer le dièdre dans l'aile, par manque d'épaisseur. Il faut donc faire le dièdre dans le fuselage. Si on veut faire ce dièdre par demi-clefs dans un fuselage de 43cm entre karmans, je pense qu'il faut compter environ 1kg de matière. Tout ça a très bien fonctionné avec mon premier Salto que beaucoup connaissent et qui vit maintenant sous des cieux alpins. J'étais à 25kg environ et tout allait bien. Mais voilà qu'un jour où je devais être inconscient, je me suis de nouveau jeté un défi : Faire le même en version motorisée par un réacteur.
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Turbine Simjet 1200 AES : Poussée 6,5 à 8 kgf environ. Masse totale en ordre de vol 22 kg Un vol propre et un taux de roulis impressionnant environ la seconde/360° Notez que le Salto n'est pas destiné à voler uniquement avec le réacteur. Ce dernier est démontable rapidement, une masse de plomb remplace la turbine et le tout est coiffé d'un carter fdv-époxy. Ensuite il peut être : soit remorqué, soit envoyé à la pente à la catapulte. |
Apparemment ça n'a pas l'air bien compliqué, mais ça ne l'est qu'en apparence. En effet, la masse générale ajoutée par la propulsion étant d'environ 5kg, ce poids est à ôter de la masse générale pour la construction du modèle. En effet, il n'y a pas que le poids de l'ensemble propulsion, mais il y a encore 2,5l de carburant et 1kg environ de plomb à ajouter à l'avant pour compenser le poids de la turbine, installée en position arrière pour diminuer la traînée. En effet j'ai vu des planeurs avec turbine montée comme un pylône, juste derrière la verrière, mais honnêtement l'esthétique ne m'a pas plu. D'autre part le couple à piquer est tellement important, que la solution généralement retenue est un modèle genre ASK21 sur lequel il y a une roue avant. Il y a aussi le TwinIII acro. J'ai donc cherché longtemps un modèle où la pose d'une propulsion puisse se faire en-dessous du niveau haut de la verrière, et je n'ai trouvé que le Salto. Je l'ai choisi aussi pour la grande facilité d'un train dans un puits de roue et donc sa grande solidité. Je l'ai choisi aussi pour l'absence de dérive dans le transport. En général c'est toujours la dérive qui gêne dans une voiture. Mais bon, peut-être que quelqu'un a une autre idée. S'il y en a une, je suis preneur. Il y a bien le Fox, mais ça risque de souffler dur sur la dérive et surtout souffler chaud. Bref, il fallait réaliser le même appareil, mais plus solide encore, vu qu'un réacteur "ça pousse", surtout dans les loops ; et pour corser le tout il fallait faire cela avec 5kgs de matière en moins. Je dois avouer que ce nouveau défi m'a fait chauffer la tête. Je me suis douché souvent pendant cette réalisation… J'y suis arrivé malgré tout, mais avec un tube métal en tant que clé d'aile et légèrement cintré au centre pour avoir un peu de dièdre. J'étais à 24,800kg et il me fallait 600gr pour renforcer la clé ; donc je ne passais pas sous la barre de 25kgs. Ayant demandé conseil à des amis, ils m'ont assuré que la clé que j'avais était suffisamment solide ; mais bon, je pense qu'ils n'avaient pas toutes les données du problème. Donc, pour ne pas faire une fausse déclaration à la FFAM, j'ai volé avec le poids indiqué, donc sans renfort de clé. Ca m'a coûté la vie du planeur. Evidemment j'aurais pu ôter 1 litre de carburant, mais je pensais que la clé tiendrait. Voilà, c'est ça le risque que prennent ceux qui veulent inventer, réaliser des nouveautés, "essuyer les plâtres", comme on le dit couramment. Il en faut "aussi", de ces gens-là, même s'ils passent pour des illuminés quelquefois. Le moral en a évidemment pris un petit coup, mais par contre maintenant le problème était bien ciblé ; donc la solution vint d'elle-même : Faire un appareil un peu plus petit afin de gagner des kgs en masse générale et se servir de ceux-ci pour renforcer là où il faut, sans trop regarder la balance. Partant d'un 6m au lieu d'un 6,86m, l'échelle diminuait mais j'avais toujours droit à 25kg. Ca, c'est très bon pour le moral ! Partant sur cette base, je pouvais donc épaissir mon aile puisque la charge alaire augmentait considérablement, et par conséquent je pouvais inclure mon dièdre dans l'aile, d'où l'emploi de clé droite en fibre de verre de 28mm de diamètre. Là, c'est du costaud ! |
Voilà toute l'histoire. Maintenant j'ai un Salto de 22 kg réservoir plein, avec une charge alaire de 122g/dm2, ce qui commence à être convenable pour faire un peu de voltige. Le profil à l'emplanture est de 16% et 10% au saumon. Il vole vraiment très bien, comme nous l'avons vu à cette rencontre GPR à Baillargues. Il vole droit et n'a aucun mouvement d'oscillation. Il est extrêmement maniable ; à le voir virer sur la tranche, on dirait un appareil très peu chargé. Toutes les gouvernes sont à 0%, preuve que les calculs du plan n'étaient pas faux, comme celui échelle ½ d'ailleurs où le résultat fut le même. Ca rassure pour l'avenir. Même le centrage est bon au premier coup. Ca c'est un coup de chance. (Merci JC Etiemble pour le logiciel de calcul qui marche très bien). La restitution est importante, évidemment, et à première vue il sera gratteur à souhait. (Vivement le vdp !) Le profil est un Selig 6060 que j'ai choisi pour son bdf "moins creux dessous que dessus". Il n'est pas facile à réaliser mais grâce à ce bdf relevé on sent bien que l'appareil aime voler vite. Le profil de stab est un Selig 8020 que j'emploie parce que je n'ai jamais un de flutter avec. C'est important. Sur chaque volet ou aileron, j'ai mis deux servos de 12kgs métal et digitaux. Il faut ça car par exemple le volet côté emplanture mesure tout de même 8cm de large. En tout cas le résultat est que c'est très puissant en taux de roulis. Les ailes sont en polystyrène coffré bois façon "Made-in Jeannot". Les stabs sont coffrés avec de la peau "Made-in vous savez" que je me fabrique. (40% de gain de poids). Comme je ne suis pas maquettiste et que je privilégie le vol et le rendement, j'ai mis des volets et ailerons partout partout tout le long du bdf. J'ai aussi placé des aefs normaux. Avec un tel ensemble de gouvernes, on peut programmer tout ce qu'on veut comme phases de vol ou genre d'atterrissage, (court ou long) ; ou encore crocos + aefs, etc. Actuellement les volets + ailerons fonctionnent ensemble en tant que volets sur toute l'envergure ou en tant qu'ailerons full-span. Le tonneau se fait en 1 seconde et demi environ avec un arrêt net et précis. On dirait un VGM. Passé si rapidement le tonneau n'est pas très esthétique, car c'est un peu "contre-nature". Les prochaines fois je les ferai plus lents. Je n'en suis qu'au quatrième vol. Peut-être n'emploierai-je que les ailerons la prochaine fois. Les commandes de stab sont très puissantes ! J'en suis fort étonné. J'en suis à 80% d'expo à la profondeur et direction. Je préfère quand même ça que des commandes molles, car on peut toujours diminuer. Je n'ai pas encore essayé la vrille. Je n'ai pas non plus réussi à décrocher violemment sur une aile en vol à plat. Apparemment le centrage à 35% lui va bien. Il faut que j'augmente beaucoup la descente des volets qui ne demandent que ça. A Llupia j'ai posé en 20m environ, mais à Baillargues il y a le champ d'à côté qui est un peu plus haut et ensuite la piste qui descend un peu. Le tout fait que les atterrissages sont plus longs. Par contre ils sont très beaux car ça caresse l'herbe tondue et ça roule longtemps. Pour ramener le tout au bercail, je me suis confectionné une petite corde de 3m avec une poignée. Le tout s'accroche au crochet de largage. "Y'a pu qu'à tirer !" (Merci Patrick, "tireur officiel", qui se reconnaîtra). Sur le plan on a modifié la position du puits de roue. On l'a mis plus vers l'avant afin de ne pas avoir les problèmes bien connus de "couple à piquer" des modèles motorisés en pylône, bien que le mien ne soit pas vraiment dans une position de pylône habituelle. Je n'ai aucun souci à ce sujet et d'ailleurs je ne m'en préoccupe pas lors du décollage. C'est déjà ça. Donc l'appareil tel qu'il est, on pourrait l'appeler "Salto M". D'ailleurs, en y réfléchissant, je pense que cet appareil aurait pu exister en grandeur. Qu'en pensez-vous ? Que dire de plus ? Je suis enchanté. En plus, d'après ce que l'on m'a dit, c'est un spectacle pour les yeux et les oreilles. Un jour je le prêterai à un bon pilote et je regarderai le vol, car vous le savez aussi bien que moi que quand on pilote, on ne profite pas réellement du spectacle que sont le vol des grands planeurs. Vu la complexité du baquet de verrière, j'ai fait le moule de celui-ci. Ouf, on n'en parle plus ! Au sujet de la motorisation : Il s'agit dune turbine Simjet 1200 AES. La poussée est de 6,5 à 8 kg environ. Ca suffit largement et en fait c'est à moitié régime que ça monte le mieux. Par contre il faut toute la force dans le cas de la piste un peu molle de Baillargues, apparemment bien arrosée pas la pluie de ces derniers temps. Mais bon, dès que ça avance un peu, le reste se fait "presque tout seul". Le démarrage est entièrement automatique. Si on fait le plein de gaz de la petite bonbonne réserve, on peur mettre le contact, fermer la verrière, amener le tout sur la piste et actionner depuis l'émetteur la mise en route de la turbine. Il y a un litre de carburant mais je ne sais au juste quelle est l'autonomie car, comme vous le savez, sur un planeur, la force nécessaire pour tenir en l'air n'est pas très importante. La plupart du temps je suis au ralenti et même là le planeur monte encore, suivant le temps qu'il fait. Donc je ne sais au juste le temps moteur disponible avec 1 litre de carburant, et encore moins le temps moteur "moyen". J'ai fait deux vols "complets" de 10mn environ et chaque fois il reste plus de la moitié du réservoir. Voilà, avec ça vous pourrez peut-être vous faire une idée approximative de la consommation. Je n'ai pas encore essayé de me poser avec le moteur au ralenti, car même avec les AF sortis le Salto a du mal à descendre et surtout à ralentir. J'ai mis les volets + du piqué mais je n'avais pas programmé assez de descente de ceux-ci. J'ai donc été obligé de remettre les gaz, couper le moteur et me poser en plané, comme d'hab. Donc tout reste encore à faire et surtout à découvrir. Pour ce qui est du redémarrage en l'air, si ce planeur refuse de mourir jeune, je pense que je vais bientôt essayer. Il faut que je fasse tout d'abord l'acquisition d'un récepteur 10 voies au lieu de 9. La voie supplémentaire permettra de faire un "reset" de l'électronique turbine appelée ECU. Sans cette remise à zéro, le redémarrage n'est pas possible, en tout cas pas avec mon modèle d'ECU. Donc en principe c'est pour bientôt, dès que j'aurai un récepteur ad' hoc. Pour le reste, je pense que Gérard insèrera mon adresse mail si vous avez besoin de précisions. N'hésitez pas, ça ne me dérange pas, surtout depuis que je suis à la retraite. Eh oui ça sert encore, les retraités ! Jean Poulou |
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Pour joindre Jeannot |
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