les Ailes plastiques à

                                                          la "française"...

  Page publiée le 07 janvier 2006 et actualisée le 13 novembre 2012

 

 

 

Historique des ailes stratifiées en France

E-mail du 13 novembre 2012 en provenance d'Allemagne

Salut Gérard,

Le voici et que tu connais bien. Le DG 400 de Gilles, fuselage de Jacques Soulet et 4 grands pilotes français a en posséder : Toi même, Gilles, Jacques et Pierre Emery. Et bien le DG 400 de Gilles servait comme "base d'idée" pour ses recherches en matière de pylône retractable, d'abord le pylône "GPR" conçu par lui même en 2003 et puis, comme premier français (je présume !), le pylône de Thoma Martin (2009), permettant une toute petite ouverture dans le fuselage (alternative aux pylônes sophistiqués de Schambeck). En plus ses connaissances servaient à perfectionner le pylône Thoma tant en faveur de Thoma lui-même, mais aussi en faveur du DuoDiscus, dont la construction et vol ont été présentés sur ton site. 

Et regarde bien, tu me connais, premier vol doit s'effectuer au-dessus des falaises et par temps bien venteux ! D'ailleurs on a essayé une nouvelle caméra HD très légère, peu encombrante et à un prix intéressant, la Microcam HD. Les résultats sont à mon avis satisfaisants.

Régale toi,

Robby

 Robby bonjour et merci,

En effet la MTO n'était pas fameuse, mais pour cette belle région de Bretagne c'est peut-être un temps de saison. Un temps toutefois intéressant pour ta micro caméra car elle n'avait pas à gérer les variations de luminosité lorsque le planeur tourne. C'est pourquoi, j'ai et nous avons besoin, d'autres essais (avec du soleil). Ces prises de vue pourraient être réalisées au sol sans planeur, en tournant sur place ( 4 seconde au tour par exemple) pour voir comment la cellule et son programme traite ces variations.

Une caméra qui me plairait si elle donne satisfaction car alors compte tenu de son faible poids, encombrement et petit prix, on peut en disposer plusieurs et réaliser ainsi des montages plus réalistes.

GR

 

 

E-mail du 10 novembre 2012 en provenance d'Allemagne

 Salut Gérard,

De retour de notre séjour 2012 VDP Bretagne, je t'envoie la première vidéo. Comme on partait pour les dernières semaines d'octobre le temps se présentait trés capricieux. Notre but principal lors de notre passage en Bretagne était de faire voler les GPR de Gilles Gohier, décédé au début de l`année et qui désirait tant participer à nos séances de vols bretons. Chose faite, de nombreux pilotes ce sont rassemblés à la mémoire de Gilles, soit en volant pour lui, soit en admirant ses belles plumes, qui, bien que déjà assez âgées ont donné un reflet de sa génialité dans l'investigation, la construction et le vol des grands planeurs.

Je te propose encore d'autres vidéos à venir, cette première présente son tant aimé Pégase, dont la construction des ailes plastiques à la manière “Gilles Gohier”, fut pour la première fois en France filmée (bien avant notre “époque internet” qui facilite tant de choses) dans le but de partager ses connaissances et capacités avec nous tous. J'ai bien l'impression, que tu le reconnais, ça pourrait te faire chaud au coeur.

À bientôt

Robby

Robby bonjour et merci,

Cette page je l'ai voulue en 2006 pour rappeler l'action de Gilles dans notre loisir. Aujourd'hui c'est toi - Robby - modéliste d'Outre-Rhin qui vient nous rappeler que ce français - Gilles Gohier - avait mis au point une technique de fabrication des ailes inédite et surtout avait tout mis en œuvre - avec les moyens de l'époque - pour communiquer son savoir-faire.

Tu avais connu Gilles à Panat (Rodez)  lors de nos rencontres planeurs début des annés 80 et c'est ici que tout à vraiment commencé. Des rencontres qui ont farfois duré 15 jours, le temps de vraiment tisser des relations amicales durables. Et nous en avons tous bénéficié.

Gilles est parti trop tôt et je n'oublierai jamais ses dernières paroles quelques instants avant son départ à l'hopital : "J'y vais...". A ce moment là, j'ai senti que Gilles avait un doute. Il avait envisagé, je pense, une autre destination car Gilles - dans sa façon de penser, envisageait tous les cas. Aujourd'hui pour nous tous qui l'avons connu, il nous reste de nombreux et inaltérables souvenirs.

Toutes mes pensées vont vers son épouse Josiane et son fils Stéphane.

Gérard

 

A ma demande, Gilles nous a rédigé un bref rappel des essais que lui-même et d'autres comme Roger ont conduits pour parvenir à construire nos ailes de planeur en stratifié. Une aventure qui débuta vers 1975 à l'arrivée des grands planeurs.  

GR

 

Ci-contre son ami Robby et Gilles à la Pointe de Bellec le 2 octobre 2011 - Clic pour agrandir.

Le premier vol du DuoDiscus au Menez Hom en octobre 2010

 

 

Début des ailes "tout plastique"

1975 :

Roger CAMPANA réalise les matrices des fuselages PIC 20, en 3 et 4 mètres.

 Le PIC 20 de 4 mètres :

Réalisation d'une peau de revêtement stratifiée sur un support plat et ciré. Les premiers résultats étaient quelque peu décevants car le stratifié obtenu était lourd, cassant et peu adaptés sur les profils évolutifs. Le suivi de la forme n’était pas rigoureux, le bord d’attaque ne pouvant pas être roulé. Une première amélioration consista a inclure un papier type « nappe de restaurant » dans cette stratification en plaque (genre Formica) ce qui a donné une certaine souplesse au produit fini, mais se révéla toujours trop lourd. De mon coté je poursuivais mes propres essais et nous échangions nos résultats. C’est de la sorte qu’est née la "Peau GV". Avec ce nouveau matériau j’ai pu réaliser : un remorqueur de 2,10 m, un F3B, un PIC 20 de 3 m, un PIC 20 de 4 m, un Nimbus 2C de 4 m et un ASW 22 de 6 mètres.

De son coté, Roger Campana réalisait un PIC 20 de 3 mètres en peau GV, identique au mien. Simultanément je procédais à des essais de plasturgie plus ou moins convaincants car l’idée de stratifier directement sur la forme (le noyau) était bien ancrée : « Je pensais que c’était la solution d’avenir ! », mais je n’arrivais pas à trouver le bon support permettant d’obtenir un état de surface irréprochable et qui se démoulerait parfaitement sans avoir recours à la cire démoulante. Finalement le produit qui permis de répondre à cette exigence fut le polyéthylène, mais fallait-il encore trouver la bonne épaisseur, la bonne largeur, la bonne longueur et le bon état de surface. Aujourd’hui c’est chose faite et avec le recul, je n’ai jamais eu d’accrochage intempestif, c’est parfait ! Une seule condition pour bien démouler : la résine doit être totalement polymérisée.

Les premiers résultats convaincants, je les ai obtenu en parallèle lorsque je construisais l’ASW 22 de 6 m qui lui était en "Peau GV".

 

1980 :

Lorsque l'ASW22 fut achevé, Roger venait de réaliser le premier fuselage d’ASW15b au 1/3. Je me suis donc lancé dans la construction de ce 15 dit "tout plastique", c’est à dire, en appliquant mes derniers essais. Le résultat a été des plus encourageants. Les noyaux ailes et stabilisateurs étaient en polystyrène extrudé type "Roofmat" d'environ 35 kg/m3. Une aile devait peser autour de 1,750kg. Ces ailes existent toujours. Comme je les trouvais un peu lourdes, j’en ai fabriqué une autre paire en polystyrène expansé de 16 kg/m3, avec moins de tissu pour un résultat de 1,350kg. C’est avec ces ailes que j’ai toujours volé, m'autorisant toutes figures d’acrobatie sans inquiétude.

Concernant cette technique de coffrage, j’ai rédigé plusieurs articles parus dans les revues spécialisées afin d'en faire profiter les adeptes du planeur mais également dans un but d’échanges. Pour achever cet épisode de l'aile plastique, j'ai réalisé une cassette VHS qui fut commercialisée à cette époque.

Les sujets traités étaient : 

  • - la construction de la maquette du Pégase de 5m,
  • - une machine de découpe,
  • - la stratification sous vide
  • - le tout premier vol.

Depuis, de nombreuses variantes dans cette technique ont vu le jour, chacun apportant une idée nouvelle. Rien de plus normal que d'observer de grandes améliorations 25 ans plus tard... Ce qui à mes yeux me paraît indispensable, c’est d’expliquer afin de pouvoir partager ses propres expériences.

Au début, à plusieurs reprises, j’ai écris et rappelé que pour faire mieux, le moule est indispensable. Oui - mais quel travail pour réaliser une paire d’ailes !

Gilles GOHIER

le 2 octobre 2011 sur la Pointe de Bellec (Finistère) Gilles (tenant le nez du Duo)  et le DuoDiscus de Robby construit par lui-même selon sa technique de revêtement stratifié.   Photo GR

le 3 octobre 2011 Gilles et le K8b de Robby sur la pente de Pentrez (Finistère)     Photo GR

le 3 octobre 2011 sur la pente de Pentrez  Gilles et son ami Robby. Des retrouvailles que les GPR avaient permis 30 ans après les premières rencontres Grands Planeurs de Panat (Aveyron)  dans les années 80.   Photo GR

le 4 octobre 2011 sur la pente de Pentrez : Gilles et votre serviteur

le 4 octobre 2011 sur la pente de Pentrez  Gilles se passionnait pour la vidéo: un outil capable d'arrêter le temps qui passe trop vite.

et également la photo et ce sera la dernière photo prise par Gilles en sa compagnie le 4 octobre 2011 sur la pente de Pentrez. Adieu Gilles. GR

Vidéo 2011 des GPR où l'on peut voir Gilles s'étonner devant la magie du pylône rétractable. Il a été un des premiers à étudier et construire un pylône pour GPR présenté en 2003