Voler en montagne...  

  Page publiée le 28 avril 2013 et actualisée le 17 février 2014  

 

 

 

 

VTR

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 Voler au Larzac et une remontée du trou : c'était le dimanche 13 mai 2012. Ici ce n'est pas la montagne mais cela y ressemble et en tout cas c'est une bonne école avant d'aller plus haut. Bien que la restitution de la remontée du trou ne soit pas facile à apprécier sur cette vidéo, la remontée est d'environ 200 mètres et cela vers 11 heures à l'arrivée des premiers thermiques. Une heure où seule la couche limite de l'atmophère est en ébullition : les thermiques ont une durée de vie très courte mais sont beaucoup plus rapprochés que plus tard dans la journée. C'est un moment très particulier à apprécier si vous êtes en forme ou bien c'est le moment des planeurs électriques.

Vol du 28 mars 2012 en vol de pente sur les premiers contreforts du massif des Alpilles. Cette vidéo montre comment mieux profiter d'un site de vol restreint pour accroître l'espace d'évolution et ainsi découvrir d'autres plaisirs. Avoir "l'esprit vol à voile" c'est oublier la facilité du vol local pour aller voir plus loin d'autres ressources. De la sorte vous éviterez d'affirmer : "le vol de pente on s'ennuie à la longue..."

 

 

Les beaux jours approchent, il est donc temps de songer à regagner prochainement nos beaux massifs pour pratiquer le vol à voile Rc sur le relief.

Cette nouvelle page, s'ajoutant aux trois précédentes et aux deux traitant du vol thermique sur le relief, (VTR) est destinée en priorité aux débutants en montagne ce qui ne veut pas dire débutant en planeur. En effet, de nombreux planeuristes pratiquent le planeur en plaine mais certains rechignent à aller voler en montagne car ils redoutent le grand vide en dessous de leurs pieds. Nous allons donc tenter de les rassurer pour qu'ils puissent pratiquer avec toute la sérénité souhaitable ce que je considère comme la plus belle forme de vol en planeur : le vol thermique à partir d'un relief, et donc en montagne !

Oublions si vous le voulez bien, le terme "Vol de pente" trop restrictif qui en vérité, dans tous les esprits, n'est qu'un vol pratiqué dans la dynamique du vent sur une pente et qui peut se pratiquer sur une bute de 10 mètres sans intérêt excepté si vous n'avez pas le choix. Ce type de vol très facile, trop facile diront certains, bien que je lui trouve quand même des vertus non négligeables à savoir :

  • savoir poser avec du vent et des remous
  • évoluer dans de l'air agité, voire turbulent
  • apprendre à poser en effectuant des circuits d'atterrissages très courts

En outre, le vol de pente permet de pratiquer la voltige de façon durable et sans parler d'être capable de maîtriser un déclenché au ras du sol, pratiquer la voltige fera de vous un pilote possédant de bons réflexes et capable de gérer son stress dans les situations difficiles. Une étape souhaitable donc avant d'aller se frotter aux hauts sommets.

Incertitude du vol...

Je crois avoir compris que ce qui fascine tous ceux qui pratiquent le vol en montagne, c'est justement cette attirance pour ce qui n'est pas gagné d'avance. En effet, la facilité et peut-être l'assurance de savoir que quoi qu'il arrive, on pourra toujours remonter conduit inéxorablement à la lassitude à plus ou moins brève échéance selon les tempéraments.

La solution : le vol en montagne  !

L'altitude maximum se situe aux alentours des 2000 mètres c'est à dire juste au-dessus des forêts pour bénéficier de l'herbe des pâturages. Plus haut c'est l'absence de végétation, les cailloux, et bien souvent l'absence d'aires d'atterrissage. Nous ne traiterons pas ce sujet qui est réservé à quelques montagnards bien musclés et aguerris.

Vous apprendrez à piloter en surplombant votre planeur ce qui n'est pas toujours évident lorsqu'il s'agit de bien contrôler sa pente donc sa vitesse. Longer une falaise dans les remous, changer de pente en vol en espérant trouver mieux, aller chercher un thermique au soleil lorsque ce dernier fait défaut, fuir un secteur qui subitement offre des Vz fortement négatifs, bref vous rencontrerez un certain nombre de situations complètement étrangères au vol de plaine.

Par contre vous découvrirez la nécessité de comprendre et suivre les évènements météorologiques pour prendre les décisions les plus appropriées. C'est ainsi que vous suivrez avec intérêt la formation d'un nuage qui viendra probablement masquer l'ensoleillement, réduira la force de la brise, mais en même temps vous proposera un puissant thermique qu'il sera préférable d'exploiter pour rester en l'air.

Cette curiosité pour l'aérologie viendra compléter vos connaissances en météorologie. Un jeu qui tient son pilote en éveil permanent je vous le garantis !

La première recommandation...

Ne pas voler sur un site où les planeuristes sont absents. Pourquoi ?

Plus que jamais, ne connaissant pas le lieu vous aurez besoin de connaître les particularités du site de vol. Donc rien de tel que d'observer les vols des collègues, de les questionner. La bonne démarche serait de se faire coacher par un habitué compréhensif et compétent. Pour cela les civilités habituelles avant toutes demandes d'aide sont préférables...

Si vous choisissez l'isolement, voler seul dans votre coin, il ne faudra pas demander de l'aide et à plus forte raison si votre planeur se perd au-dessus de la forêt. Le vol en solitaire lorsque l'on débute en montagne est donc  à proscrire, tout comme partir seul pour tenter de récupérer son planeur dans une zone fortement accidentée.

 

 

 

 

 

 

 

 

Mais entre le niveau de la mer et les 2000 mètres vous trouverez à toutes les altitudes des reliefs procurant les joies du vol en montagne. Il n'est donc pas nécessaire de ne sélectionner que des sites de vols à 2000 mètres pour pratiquer le vol en montagne. C'est pourquoi j'utilise volontiers l'appellation "vol sur le relief" qui ne donne aucune indication d'altitude.

Depuis une quinzaine d'années les choses ont bien changées dans notre petit monde du planeur. En effet le planeur électrique est omniprésent et particulièrement en plaine dans les clubs. Il faut reconnaître que c'est un bon sujet pour apprendre les rudiments du pilotage et devenir rapidement autonome.

Aussi pour éviter de voler avec la peur de descendre au trou, je vous propose de vous familiariser au vol en montagne avec un planeur électrique y compris en mousse. Cette première étape ne fera pas de vous un pilote expert en montagne, mais cela vous permettra de déceler les pièges de la montagne sans en subir - à chaque fois, toutes les conséquences. Vous découvrirez les joies et la technique de la remontée du trou, toutefois en étant bien conscient que le vrai plaisir ne sera optimum que lorsque vous serez capable de faire les mêmes vols sans moteur dans le nez du planeur.

Quels planeurs utiliser en montagne ?

  • les petits planeurs électriques pour débuter et faire connaissance avec le site de vol
  • les tailles moyennes : de 3 à 4 m avec aérofreins d'extrados.
  • les grands planeurs si l'atterrissage le permet >5mètres et plus

Planeurs à éviter...

  • les maquettes anciennes sans finesse
  • les planeurs trop légers sans pénétration et sans aérofreins

 

Ici le Col de Faïsse au piede de l'Obiou : un bon exemple pour montrer le site de vol idéal : en 1 la zone des forêts avec quelques pâturages. La zone 2 où les forêts ont disparues seuls les pâturages existent et la zone 3 que l'on peut explorer à partir de la zone 2. Décoller en 3 et surtout y atterrir c'est plus rare et probablement dangereux car il faut regarder à tout instant où l'on met ses pieds et ne jamais perdre de vue son planeur...

 En face de vous le trou et au loin le pic de Bure. Un joli planeur de voltige au 1/3 va décoller pour une séance de voltige car le vent du gradient souffle du Sud-Est et vient s'ajouter à la petite brise de pente peu active car le ciel est voilé.

Ici vent nul c'est du grand beau temps : il faudra compter sur les brises de pente et la convection. Nous sommes sur les hauts pâturages de la célèbre Banne d'Ordanche !

A droite la pente Ouest Nord-Ouest de la Banne particulièrement sans risque et idéale pour débuter. Dans un cas pareil le planeur pur est préférable pour bien apprécier le vol de relief et ses incertitudes. Avec un moteur vous seriez ici dans les mêmes conditions qu'en plaine, donc sans intérêt pour l'apprentissage.

En montagne les zones de vols les plus propices - en l'absence de vent - sont les faces Ouest. Sud et S-O. Les cols canalisent la brise de vallée jusqu'au sommet du col, mais dans ce cas la brise est si présente, si forte et régulière que l'on se rapproche du vol de pente classique. Idéal donc pour débuter, toutefois les cols sont souvent fréquentés par les touristes pas du tout conscients des risques et généralement très curieux. Donc méfiance ne pas chercher à les épater : s'éloigner est plus prudent. Vous noterez que je fais la différence entre le vent et les brises et ce n'est pas par coquetterie. En effet pour comprendre le vol en montagne, il est impératif de savoir distinguer s'il s'agit du vent du gradient ou bien le régime des brises. Les deux systèmes peuvent d'ailleurs cohabiter ce qui rend complexe l'analyse et déroute le débutant.

En effet il est courant de voir défiler les cumulus dans un sens (Nord-Ouest par exemple) et de voir la pente Sud porter. Une pente d'autant plus porteuse que la face est exposée au soleil et abritée du vent. Conséquence, la température s'élève favorisant l'effet brise de pente et la création des thermiques. Dans ce cas précis il sera bon de surveiller un début de dégradation car à tout moment le vent du gradient peut venir chasser la brise de pente. Selon le lieu, cette transition peut être brutale. Si par malheur lors de cette transition votre planeur est bas surtout ne pas estimer que la remontée du trou devient impossible, continuer à vous battre car cet air frais venu par derrière renforcera l'instabilité de l'air. Attendez-vous donc à des thermiques étroits, puissants mais peu nombreux. Ce qui veut dire que si vous en avez un, gardez-le et n'allez pas en chercher ailleurs car entre les ascendances les Vz seront  - très très - négatifs.

 Ici ce sont les douces pentes auvergnates. Cette douceur des formes favorise un écoulement plus laminaire, ce qui est très appréciable en particulier lors de l'atterrissage. Ce type de pente - bien dégagée  - permet de goûter aux joies que procure le VTR (Vol Thermique de Relief). L'expérience montre que sur ce type de pente, il est préférable de s'éloigner de la pente pour aller chercher la bulle. Pourquoi ? Et bien, faire l'inverse c'est se priver d'un grand volume d'air sous vos ailes pour espérer rencontrer un thermique. Généralement la grande majorité des planeuristes se rapprochent de la pente car ça les rassurent et c'est une erreur. J'espère vous avoir convaincu. La mise en application de cette technique est très simple ! Tout d'abord s'éloigner du relief en conservant un cap et une vitesse stable mais pas trop lente. Ensuite surveiller attentivement la trajectoire du planeur. Si la pente de descente s'accroît, pas de panique c'est que vous approchez du thermique : il faut donc accélérer pour conserver la meilleure finesse sol. Cet excédent de vitesse ne sera pas perdu car il est fort probable que vous allez enfin rencontrer le thermique. Dès que vous avez le sentiment que le thermique est bien là, c'est le moment de transformer ce petit excédant d'énergie cinétique en potentielle. Vous réaliserez donc une spirale ascendante qui - si tout se passe bien, pourra se poursuivre dans l'exploitation du thermique. A ce jeu vous pouvez vous entraîner lorsque vous situez parfaitement l'emplacement d'un thermique. Il suffit de plonger vers la zone ascendante à grande vitesse et réaliser cette fameuse spirale montante pour retrouver le thermique. Cette méthode qualifiée de "dynamique" pour pénétrer dans un thermique évite ainsi de se faire éjecter et de plus c'est très plaisant à réaliser. On met ainsi en évidence la "puissance" du planeur lorsqu'il évolue dans une masse d'air favorable.

Il arrive souvent que le vent du gradient (N-O) prenne le dessus comme ici à la Banne en fin de journée et que l'on se retrouve en vol de pente classique avec des ascendances de type "thermo-dynamique". Les vols deviennent alors faciles et sans risque d'aller au trou, mais l'intérêt du vol n'est plus manifeste. Mais bon, c'est du vol "pépère", sans soucis et cela a aussi son charme.

Par contre ici à Visperterminen (Suisse) il est préférable d'être très attentif : le trou est impressionnant, pas question de poser dans la vallée, le planeur serait invisible. Voler ici  - par temps agité - exige une longue expérience de la montagne.

La Croix des Chaux altitude 2000m : Ici l'ASW 15 de Marcel exploitant le thermique prenant naissance dans l'éboulis situé sur la face Est. Une des dernières ressources à tenter ici lorsque la fin de journée arrive.  Clic pour agrandir !

Temps très instable, ciel de traîne, les hauts sommets ne sont pas pour aujourd'hui : il conviendra de voler plus bas pour éviter de se faire envelopper par un nuage.        Photo Michel L.

Seule la montagne vous permettra de produire de tels clichés avec le planeur évoluant à hauteur des yeux...  Photo Michel L.

Tous les bons moments ont une fin ! Pas grave avec des images et des sensations plein la tête ...

Et pour conclure, ce type de cliché n'est pas réservé à ceux qui se lève tôt, mais à tous ceux qui volent haut !   Clic pour agrandir et F11

Photo GR

Le vol en montagne doit-on le rappeler c'est bon pour la santé ! C'est aussi compatible avec la vie de famille et ça rend les gens heureux ! Alors pourquoi s'en priverait-on ? GR