Le Stemme S10 de Gérard BON...

 Page créée le 28 mai 2007 et actualisée le 04 décembre 2007                   

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 Superbe photo du Stemme en pleine ascension

 Le vol d'un prototype réserve toujours des surprises et exige souvent des actions correctives. Oui mais il n'est pas toujours facile d'identifier les causes pour agir sur la bonne variable. Afin de vous aider dans cette tâche j'avais demandé à Claude de réaliser un programme spécifique. Exemple : Vous modifiez un calage d'aile, le vé longitudinal etc. et vous pouvez observer les modifications de l'assiette du planeur par rapport à la ligne d'horizon. Pour les faibles angles il est possible de dilater les angles. Ce prg ANGLES DE VOL    GR

Rien à redire  : la technique du Stemme permet de masquer parfaitement tous ses organes de propulsion.

 LA VERSION MAQUETTE

L’objectif est de réaliser la maquette le  plus fidèlement possible, avec l’aménagement du poste de pilotage et le pilote, au même poids que le mulet et moins si possible.

Pour ce faire, André réalise un deuxième fuselage "bon de vol". Mais cette fois, il est réalisé en fibre d’aramide (kevlar) et résine époxy. Avec un tissu de moins, on obtient alors un fuselage sorti du moule, ayant un poids de  1180g au lieu des 1650g du fuselage verre et polyester.

 Pour continuer la chasse aux grammes, je réalise le couple moteur et les deux couples du train, en structure intégrale d’aluminium 7075.

Cette technique confère aux pièces une meilleur tenue mécanique et une plus grande légèreté que les pièces avec trous d’allègement.

La structure intégrale consiste à fraiser des alvéoles d’allègement en laissant un millimètre de matière tout autour et dans le fond des alvéoles. En travaillant au tracé, une simple fraiseuse à main et un peu de patience, sont suffisants pour arriver à bout de cet usinage.

La mécanique de motorisation est refaite en adoptant de nouveaux concepts de montage pour gagner du poids. Exemple : L’axe d’hélice est réalisé en aluminium 7075 à la place d’un axe en acier.

L’axe de nez  en acier est réalisé en titane pour gagner du poids.

Les deux servocommandes actionnant les distributeurs d’air sont miniaturisés.

Les cheminements électriques et pneumatiques sont rationalisés et raccourcis.

Les trappes de train et le nez mobile ne sont pas renforcés comme sur le mulet.

Le moteur, l’hélice, la carte électronique et le train d’atterrissage sont transférés en l’état, du mulet à la maquette.

Les fonctions de gonflage d’air,  purge d’air, mesure de pression, coupure batteries de réception, sécurité puissance, sont regroupées sur une petite platine, plus accessible à l’avant, cachée par l’habillage du poste de pilotage. Cet habillage est réalisé en fibre de verre et résine époxy, recouvert de skaï bleu posé à la colle néoprène.

Les instruments du tableau de bord sont issus de photos prises sur un Stemme grandeur, travaillées sur Photoshop et imprimées sur papier photo. Les vis du tableau de bord sont des vis de lunetterie.

Les interrupteurs, voyants, etc. sont réalisés sur un tour de précision, étant donné la taille des pièces.

Les manettes sont réalisées à la main - par ajustage ou tournage.

Les ceintures rouges de sécurité sont réellement cousues et non dessinées. C’est

l’œuvre de Michèle, qui a aussi réalisé les housses de transport.

Les boucles de ceintures en aluminium 7075, sont fonctionnelles.

La livrée est une copie du Stemme Airmonie, basé à Annecy et dont le propriétaire, René DOUSSET, m’a fourni une grande quantité de photos. Merci René.

J’ai apporté une attention toute particulière à la verrière que je souhaitais d’aspect cristal. Sur la machine de thermoformage d’André, nous avons fait de nombreux essais : Avec ou sans dépression, avec ou sans suédine, avec ou sans séparateurs pour éviter les incrustations de poussières.

La suédine est en coton pour résister à la température. Sa mise en place sur la forme, permet au matériau à former, de glisser facilement lors de l’emboutissage. Malheureusement, elle marque le matériau lorsque l’on emploi la dépression pour les formes profondes.

Lorsque les séparateurs sont laissés lors du formage, ils adhérent fortement par la température et laissent - là aussi, de fortes marques.

Nous avons donc utilisé la dépression, sans suédine et sur une forme dépolie au 240 pour ne pas que le matériau adhère sur la forme.

Pour le matériau, nous avons choisi du PETG d’un millimètre d’épaisseur de chez Vink France. Ce polyester a la particularité de ne pas blanchir à la température, de ne pas être cassant et possède une excellente transparence.

Pour conserver cette transparence, une lutte sans merci s’engage contre la poussière. André nettoie et repeint entièrement sa machine de thermoformage. Je passe l’aspirateur de haut en bas, dans le petit local de trois mètres sur trois que nous allons utiliser. A l’intérieur du local, je pulvérise de l’eau afin de faire tomber le maximum de poussières en suspension.  

Nous prenons la précaution de n’enlever les séparateurs qu’au tout dernier moment. Nous nettoyons la plaque avec un produit anti-statique d’écran d’ordinateur, juste avant la chauffe. Nous n’utilisons pas de soufflette d’air, pour ne pas faire voler les poussières restantes.

Le cadre de verrière est moulé directement sur le fuselage. Il est constitué de fils carbone enfilé dans une chaussette de carbone, le tout imprégné de résine époxy.

La verrière est collée sur le cadre au mastic colle polyuréthane.

La charnière de verrière, placée à l’avant est taillée dans un bloc évidé d’aluminium 7075. Le cadre de verrière est centré sur la charnière par deux pions et fixée démontable par une simple vis.

Les ailes, le stabilisateur et le programme sont issus du mulet en attendant de refaire une voilure n’ayant jamais rencontré la terre ferme brutalement.

Les caractéristiques de la version maquette sont les suivantes :

  • Echelle                              :   1 / 4                              inchangé
  • Envergure                          :    5,75m                            inchangé
  • Allongement                       :   28,2                               inchangé
  • Longueur                           :    2,10m                            inchangé
  • Hélice                               :    460 /  300 repliable          inchangé
  • Moteur                              :   Ultra 3500- 8                   inchangé
  • Batterie                             :   10 éléments Lipo 3200mAh  inchangé
  • Masse totale en ordre de vol :   10,350 kg
  • Force de traction d’hélice     :   4,5 daN
  • Intensité                           :   30 A
  • Tension en décharge           :   36 Volts
  • Vitesse  de rotation            :   6400 t/mn
  • Taux de montée                 :   3 m /s

 PREMIER VOL DE LA MAQUETTE

La maquette ayant les mêmes caractéristiques aérodynamiques que le mulet, j’attends le premier vol avec sérénité. Enfin presque.

Le 04 février 2007, la météo est favorable, pour le premier vol de la maquette. Le soleil est présent pour les photos qu’André réalise en abondance. Le vent vient de l’Est, en plein dans l’axe de la piste. Il est de 20km/h en début d’après-midi, faiblissant à 10km/h en fin de journée.

Pour le premier vol, je décide d’enlever le pilote qui donne à l’avion, un centrage avant. Une fois le pilote enlevé, je retrouve mon centrage initial et allège ainsi l’avion de 160g.

Toutes les caméras et appareils photo sont en place. Je bascule l’interrupteur de commande moteur. Le nez avance, le moteur monte en régime, l’hélice se déploie, le Stemme se met à rouler. Tout est normal.

L’avion quitte le sol un peu plus tôt que prévu et débute une montée franche que je connais bien maintenant. Rentrée de train, premier virage à gauche et la montée continue. Je réalise ainsi un rectangle que je termine au bout d’une minute et quarante secondes, face au vent à 300m d’altitude. Le vol reste toujours le même, aussi « onctueux » et agréable.

Je réalise tout le vol de cette manière. Je me surprends à être décontracté, ce qui me fait encore un peu plus apprécier l’instant. Je suis constamment obligé de pousser la profondeur, ce qui laisse penser que le vé n’est pas exactement le même que sur le mulet. Petit réglage à faire.

Dernier virage non soutenu, le Stemme se retrouve face à la piste. Je sors les aérofreins, l’avion descend sans mise en crabe puisque le vent est bien dans l’axe. Juste avant le touché de roues, je réduis les aérofreins pour m’aider à arrondir. Le touché de roues est un « baiser de jeune fille » L’avion s’immobilise sur la piste, je suis ravi.

Le deuxième vol se fait immédiatement après avec le pilote à bord. Il est surtout consacré à faire des passages, train rentré, ou sorti, pour la séance de photos.

 

 

  CONCLUSION

J'appartiens à cette catégorie de modélistes qui éprouvent autant de plaisir à voler qu’à construire. Je ne conçois pas l’un sans l’autre. Coté construction, j’ai été servi au-delà de mes espérances. Coté vols, j’espère n’en être qu’au début. Moi qui aime bien réaliser de gros chantiers de bout en bout, je suis très heureux d’avoir pu emmener celui-ci jusqu’à son terme. La rédaction de cet article m’a permis de mesurer le chemin parcouru depuis le début du projet. Les études, la réalisation, les mises au point, les remises en cause, les premiers vols, les premières casses, les entraînements, etc. Aujourd’hui, ce n’est que du bonheur - avec des vols très agréables et réalistes. Au rassemblement de EAUZE 2005, Frédéric REMY m’a dit : « Ton planeur a un vol onctueux ». J’ai trouvé la formule plaisante - et venant de sa part, j’ai pris cela pour un compliment.

Je trouve que les déclarations de la presse spécialisée traitant du Stemme grandeur, correspondent parfaitement bien à mon appréciation concernant la maquette.

« Autonomie complète, hautes performances, excellentes qualités de vols, tels sont les atouts de cette belle machine qui se distingue aussi par l’originalité des solutions techniques appliquées dans sa conception ».

Certaines petites choses restent à faire sur la maquette : Phare anti-brouillard ; Winglets ; Lunettes pilote qui pour l’instant ne sont pas réalistes, mousse alvéolée d’isolation, que je ne parviens pas à trouver à l’échelle 1/4.

Un prolongement du projet serait de réaliser d’autres Stemme. Qui sait, peut-être que le ciel de Teillé verra voler une patrouille de Stemme ?

Il est évident, que le travail de Jean-Yves et d’André est prépondérant dans l’aboutissement de ce projet. Sans eux, la maquette du Stemme n’existerait pas.

Te souviens-tu, Jean-Yves, des heures passées au téléphone ou aux essais parfois fumants de la carte de contrôle ?  

Te souviens-tu, André, des moulages bizarres que tu as réalisés, du premier vol motorisé et des heures passées à me soutenir en pilotage ?

Alors pour vous deux, grand, grand  merci. Je ne pourrai jamais vous rendre la pareille.

Mes remerciements vont également à René DOUSSET, propriétaire du Stemme grandeur Airmonie, F-CGYP, qui a tout de suite accroché au projet un jour de rencontre au Salon du Bourget et qui m’a fait parvenir une grande quantité de photographies. Merci René.

Merci également, à Pierre-Jean THOMAS et Lionel AUDOUIN, les propriétaires du Stemme grandeur d’Angers, F-CGYL, rencontrés au GPPA de Marcé, pour leur gentillesse et leur très grande disponibilité. Grâce à eux, je pouvais disposer d’un Stemme grandeur pour relever toutes les cotes et prendre les photographies nécessaires. Pierre-Jean et Lionel, soyez-en grandement remerciés.

Peut-être qu’un jour, ces propriétaires de Stemme grandeur me feront l’honneur d’assister à une présentation en vol de la maquette. C’est en tout cas envisagé. La « cerise sur le pompon » serait de provoquer - à cette occasion, un mini rassemblement de Stemme grandeur.

Mais ceci est une autre affaire...      

Vous modélistes, pilotes et constructeurs, je ne peux que vous encourager à vous lancer dans des projets un peu fous et qui peuvent paraître au-delà de la raison comme le Stemme S10. Mais lorsqu’on arrive au bout, quel bonheur !

Ce long projet a représenté environ 2500 heures de travail, de juillet 1998 à janvier 2007. Certains me disent que c’est une folie de passer autant de temps et de prendre le risque de faire voler une telle machine. Et bien soyons fous, je prends grand plaisir à faire voler mon Stemme, même si le cœur bat un peu plus vite. De plus, s’il m’arrivait de détruire cette machine, il me resterait, avec André LAMBERT et Jean-Yves ROUSSEAU, des liens d’amitié qui se sont renforcés au cours de ce projet et qui représentent pour moi, un bien inestimable. 

Gérard Bon

 

 

Le 18 août 2007 atterrissage du Stemme après un aller-retour sur le massif des Ecrins à partir de Romanin (Saint Rémy de Provence)              Photo GR

Un bel oiseau aux pieds des Alpilles           Photo GR

 

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