"La Grande Vadrouille"

                                                                      et la radiocommande...   

  Page publiée le 09 janvier 2012

 

 

 

Archives Marius Chauvet

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La grande vadrouille  

 

 

Le dénouement de l'énigme des C25s supposés radiocommandés de la Grande Vadrouille le jeudi 5 janvier 2012...

Grâce au réseau de relations engendré par le site des GPR, j'ai pu enfin, après de nombreuses années de recherche, trouver la personne responsable des cascades dans le film de La Grande Vadrouille de Gérard Oury ! Merci Philippe et merci à "Papy Solex" tout deux de la même famille - car ils sont frères, pour m'avoir ainsi permis de clore cette énigme. Enfin !

J'ai donc pu - aujourd'hui - 5 janvier 2012 - échanger des propos confirmant bien ce que j'avais pu voir sur le terrain de Mende ce 26 mai 1966. Cela c'est le point de départ pour bien vérifier qu'il n'y a pas de malentendus entre nous et que la confiance puisse parfaitement s'établir.

Ce monsieur c'est encore un Gérard, il s'agit de Gérard Streiff. C'est lui qui était responsable des cascades pour le film, mais pas seulement aériennes. Les motos et les sides-cars, c'est lui aussi.

J'ai donc décrit à Gérard tout ce que j'avais vu dans un C25s placé à proximité du hangar. Les mannequins, la boite en aluminium bouchonné située entre les deux sièges, l'antenne et son gros isolateur, etc. Et Gérard, me confirma que tout ceci est parfaitement exact ! Et concernant cette boite, il me confia au passage qu'elle était destinée à abriter la VHF.

Une VHF ? Mais pourquoi la mettre dans une boite alors que ces appareils sont étudiés pour se loger en face avant d'un tableau de bord ?
J'ai donc eu la bonne idée et la chance de poser cette question à Gérard aujourd'hui, car c'est sur ce détail de la boite (un cube de 25 cm) en aluminium bouchonné que toutes mes interrogations ne trouvaient pas de réponses satisfaisantes. Et bien voici sa réponse : "On avait supprimé la VHF du tableau de bord car une scène filmait le tableau de bord et il n'était pas concevable de la laisser dans le champ de la caméra". Et bien voilà, une réponse qui enfin me satisfait pleinement et d'une logique implacable !

Cela dit ce n'est pas fini, car lorsque je suis retourné rejoindre l'attroupement qui s'était formé autour de notre Storch, sujet de leur préoccupation de toute l'équipe de tournage, un jeune garçon que j'interrogeais à ma gauche (de petite taille), m'avait affirmé que les planeurs étaient radiocommandés ! Et ce garçon c'était un certain monsieur Fusner, mécano de l'équipe de tournage qui, avec un autre personnage de l'équipe, propageaient cette fausse information - on va dire - pour galéjer !

Il faut dire que la vieille Hotchkiss qui tirait les deux planeurs était radiocommandée, qu'ils avaient eu des déboires, c'est vrai et donc cette idée de radiocommander les planeurs pouvait très bien être plausible. Mais Gérard, me confirma que les planeurs n'ont jamais été radiocommandés. Et venant de lui en personne, le doute n'est pas permis !
Merci Gérard, mais si tu as les coordonnées de ce monsieur Fusner, j'aimerais bien lui parler ! Les plaisanteries qui durent 46 ans, c'est quand même un record !   

Fin de l'énigme !

Pour les plus curieux, cinq 25s ont été utilisés. Deux en provenance de Rennes et convoyés par Jacques Gomy (voir vidéo) qui se tua quelques mois plus tard et Bernard Ballay, que je vois toujours aux Alpilles. Deux en provenance de l'aéro-club de la base de Saint-Dizier et le cinquième venu de je ne sais où, qui a fini découpé en morceaux pour les séquences filmées en studio à Boulogne-Billancourt.

Dernier point : rien n'a été filmé sur les Vosges comme j'ai pu le lire, mais certaines scènes aériennes entre Besançon et le Jura.

Et Gérard m'a demandé d'ajouter un de ses amis cascadeurs qui a été oublié sur le générique de la Grande Vadrouille, il s'agit de Rémy Julienne.

Merci Gérard : il était temps ! Les commentaires des scènes du film ont été actualisés en fonction de notre conversation d'aujourd'hui.

GR

 

Heureuse surprise grace au Web !

Bientôt 40 années se seront écoulées pour tenter d'élucider le mystère du  - plus grand planeur radiocommandé rencontré par hasard en allant chercher par les airs avec le Storch des Alpilles, mon planeur, un Nord 2000 basé à Brive-la-Gaillarde. Le manque de pétrole nous fit atterrir sur le terrain de Mende en mai 1966...

Cet article découvert aujourd'hui 4 avril 2005 sur le site du club de Mende  me confirme que les techniciens du film - La Grande Vadrouille - utilisaient bien la radiocommande pour certaines scènes du film. Ici Gérard Oury nous explique la mésaventure savoureuse avec la vieille Hotchkiss de l'époque.

Clic sur l'affiche pour retrouver quelques photos du tournage

Pour moi, il va de soi, que les planeurs - équipés de mannequins, étaient bien voués à voler sur la pente de Mende, certainement coté sud pour la sécurité. La personne - pilote RC, m'ayant confiée que l'atterrissage ne se ferait pas sur le terrain (car situé sur un plateau) mais en bas dans la vallée... Une "vache" avec un bi-place de 16 mètres, j'aurai bien aimé assister à la scène !

J'attends plus d'informations du club car il est temps de faire le point, les témoins se font rares ! Ce qui me rassure c'est que je n'ai pu rêver et inventer une telle histoire ! Donc je persiste et signe : les C25s étaient bien radiocommandés ! Du moins cette technique de tournage fût tentée...

Et bien NON - seule la voiture fut radiocommandée ! Voir la suite ... GR

 

 

Les planeurs ont été volontairement salis pour les besoins du scénario car lorsque je les ai vu ils étaient en parfait état concernant l'aspect extérieur. GR

 

Les spécialistes reconnaîtront - à la fois, les artistes et le planeur

Le fameux Storch Criquet MS 502 que l'équipe de tournage attendait avec impatience depuis plus de 10 jours le 26 mai 1966... mais pas très conforme au Fieseler Fi 156 Storch allemand équipé d'un moteur Argus. Celui de Romanin était celui qu'il fallait avec moteur Argus en V renversé et le voici ! Motorisation d'origine : Argus As 10C de 240 ch et motorisation française : 1 Salmson-Argus As 10R de 240 ch. Le MS 502 était équipé de moteurs Salmson en étoile. Avion que l'on retrouvera dans le film "Un homme de trop" de Costa-Gavras en avril 67 avec Charles Vanel, Michel Piccoli, Bruno Cremer et J-C Brialy. Scènes aériennes tournées à partir du terrain d'Ales (Gard) et une histoire incroyable avec Gérard Streiff que je vous raconterait. GR

 

Un beau jour de printemps le 26 mai 1966, notre chef pilote Lucq Michel, Mélotto Charles et moi-même prenions le MS 500 au petit matin pour aller à Brive la Gaillarde récupérer par les airs le N2000 F-CBYG. Le Mistral soufflait déjà très fort à tel point qu'il fut parfois difficile de doubler les camions qui remontaient vers le Nord... Pour y parvenir nous devions perdre de l'altitude ! A ce régime, la jauge d'essence faisait grise mine et nous dûmes nous détourner de notre route initiale pour faire un nouveau plein. Après avoir consulté sa carte, Michel décida de rejoindre le terrain de Mende. Ce terrain est situé sur un plateau au-dessus de la ville. Tour de piste conventionnel et lors de cette phase je pus apercevoir - à proximité d'un des hangars, trois planeurs identiques et de même couleur, rouge brique. Voyant un attroupement de quelques personnes en bordure de piste, Michel une fois les roues au sol, arrêta le Storch à proximité d'eux. Très vite s'installa un malentendu car il nous fut reproché d'arriver avec dix jours de retard et ce retard inadmissible coûtait très cher..., bref ce fut l'étonnement ! Pensant que tout allait rentrer dans l'ordre en s'expliquant, je me dirigeais alors vers les trois planeurs proches du hangar. Dans l'un des deux, j 'aperçu deux pilotes installés dans la cabine parfaitement immobiles. Et pour cause, il s'agissait de mannequins aux regards fixes. Les trois planeurs étaient des Castel C25s. Décidément ce terrain est curieux me dis-ai-je !

Ma curiosité me poussa à jeter un œil dans la cabine et j’aperçus une boite presque cubique de 25 à 30 cm de coté en aluminium d'aspect bouchonné située entre les deux mannequins. Fixée sur le boîtier, une antenne verticale et rigide d'environ un mètre traversait la verrière avec à la base un isolateur. Interloqué, je retournais vers le petit attroupement pour poser quelques questions. Visiblement les choses s'étaient arrangées avec nos amis et Lucq m'expliqua qu'il s'agissait d'une équipe de tournage attendant un avion identique pour une scène d'un film faisant intervenir un Storch allemand de la dernière guerre. Je voulus connaître le nom du film et l'on me répondit "la grande vadrouille" et ce dernier passerait sur les écrans l'hiver prochain. Demandant quelques explications aux techniciens qui étaient là concernant les trois planeurs, on m'affirma qu'ils étaient radiocommandés.  Modéliste depuis mon enfance, donc vivement intéressé, je poursuivis mon interrogation sur ce sujet :  A la question : "Comment faites-vous pour atterrir ?" On me répondit " Nous crashons le planeur dans les champs en bas du plateau après avoir filmé la scène...". Sur ce Michel me demanda de l'aider à faire le plein et régler la facture car notre temps était compté. Et nous sommes partis de Mende non sans mal, car avec le vent et les rouleaux puissants qui sévissaient sur le plateau, rendirent le décollage laborieux avec les roues pendantes du Storch caressant les blés...

 Ensuite ce convoyage se déroula comme prévu sur le retour le jour même avec  Mélotto aux commandes du N 2000  et fut réalisé en un seul vol. C'est ainsi que pour nous, notre "Grande vadrouille" s'achevait. La fin de l'année arriva et c'est à Avignon que nous sommes allés voir "La Grande Vadrouille" avec Jacques Herzog. Nous fûmes un peu déçu par la brièveté de la scène de vol à voile. Toutefois c'est toujours avec beaucoup de plaisir que je revois ce chef d'oeuvre du cinéma français en pensant à ce N2000 tout blanc et rouge qui vola plusieurs années aux Alpilles. Vingt ans  plus tard, je voulu rédiger un papier pour relater cette curieuse et amusante rencontre dans une revue spécialisée de modèle réduit. Pour moi "La Grande Vadrouille" était  synonyme du plus grand planeur radiocommandé connu à cette époque. Je rappelle que la radiocommande débutait et les servomoteurs à commande proportionnelle n'existaient pas encore. Malgré de nombreux échanges téléphoniques avec les anciens de l'aéro-club de Mende, je fus incapable de remonter la filière pour retrouver les personnes présentes lors du tournage confirmant ce que je viens d'écrire. Et pourtant je n'ai pas rêvé ! Trop de détails précis sont encore présents aujourd'hui, dans ma mémoire.  Alors si parmi vous quelqu'un est capable de confirmer ou infirmer ce que je viens d'écrire, merci d'avance de me le faire savoir.

GR

 

Début du roulage en bout du plateau coté Nord. Et personne ne tient le bout d'aile, l'histoire l'exige ! Planeur de droite Gérard Streiff qui avait 22 ans (mais 2800h de planeur...) et à gauche René Mary (patron de NORESTAIR)

 

Première réponse du 12 avril 2003 aux Alpilles :

C'est Bernard Balay qui présent parmi nous lors de la réunion des "anciens des Alpilles", nous relata avec beaucoup de plaisir sa participation - avec son ami Jacques Gomy (chef pilote de Beynes et as de la voltige), au convoyage des trois C25S du film de "la Grande Vadrouille". J'ai retenu que ces planeurs provenaient de Rennes. Et pour Bernard, ils n'étaient pas radiocommandés. Toutefois, j'ai fait remarqué à Bernard qu'un planeur aurait pu très bien être modifié sur place pour les besoins du film. Mais cette hypothèse me parait tout de même peu vraisemblable car la modification pour rendre le 25s opérationnel supposerait une prise de risque peu compatible avec les exigences d'un tournage. Toutefois, je ne ferme pas ce chapitre... il y a peut-être une explication. Et que faisaient les deux mannequins cote à cote dans les planeurs ?

A suivre donc !

 

 

 

Posté le: 05/01/2007 15:37    Sujet du message:   FORUM Retroplane

Messieurs,

J'ai peut-être quelques éléments sur ce sujet. Lorsque j'ai ramené le JJ2 de Poitiers au Havre, au début des années 90, j'ai discuté avec un pépé qui était pilote cascadeur pour le cinéma, lors du rassemblement de planeurs de Tour Le Louroux. Voici ce qu'il m'a dit à propos de la grande vadrouille:

"Environ une demi-douzaine de C25 furent utilisés pour la scène finale. C'était facile de s'en procurer car en 1966 plus personne ne voulait de ces machines en attendant les Bijaves de remplacement. Certains de ces C25 furent découpés pour ne garder que la partie avant et un bout des ailes pour les prises en studio, entre autre toutes les scène où Bourvil, Louis de Funes et l'officier anglais sont à bord. Deux furent modifiés pour la cascade du décollage, scène pendant laquelle les deux planeurs sont remorqués par la voiture. Il n'y avait personne ni dans la voiture, ni dans les planeurs.

Ensuite, nous avons utilisé plusieurs C25 en vol dans deux phases. D'abord pour filmer la chute de la voiture dans le précipice avec les planeurs qui continuent. Le tournage a été fait avec la voiture, la simulation de l'envol des planeurs au dela du précipice a été simulé par le passage  

simultané de deux C25 au dessus de la voiture au moment où celle-ci bascule dans le vide. Nous volions à la VNE, ce qui rendait d'autant plus difficile la synchronisation.
Ensuite, il fallait filmer une chute simulée des planeurs en restant près des caméras puis éloignement du relief. 12 de celles-ci furent postées le long de la pente pour filmer les planeurs en descente. Il fallait suivre le relief, mais la pente était trop forte. Nous avons eu des primes de risques substantielles pour forcer un peu les machines, et nous avons fait plusieurs séquences avec les planeur évoluant à une vitesse largement supérieure à la VNE officielle. Les planeurs furent d'ailleurs réformés après car il fut constaté des déformations de structure à la voilure et sur l'empennage suite à ces survitesses répétées. A ma connaissance, il ne reste aucun des C25 ayant effectivement participés au tournage, ils ne furent ni conservés, ni vendus mais détruits."
Je suis incapable de vous dire si le témoignage est véridique ou farfelu, mais quand on regarde le film, c'est totalement plausible.

Norbert.

 

 

 

 

Les C25s roulent à une vitesse telle que la queue est relevée et l'arrivée en bout de piste est imminente. Les planeurs décollent ici face au Sud et la ville de Mende est située dans la vallée en haut de l'image. Les hangars sont situés à droite. Ici la voiture est radioguidée, arrivée au bout du terrain, elle va tomber dans la pente (hauteur 200m environ) et les deux planeurs avec Gérard et René à bord vont se larguer pour ensuite plonger dans le trou...et atteindre la VNE du planeur et même la dépasser !

Gérard est dans le planeur de devant et René dans celui qui embarque la caméra. Vous noterez qu'il n'y a personne dans la vieille Hotchkiss, elle est radiocommandée. Arrivé au bout de la piste, le largage sera simultané et non décalé comme lors d'un remorquage double classique car la voiture va plonger dans le vide...

 

Extrait du Forum Rétroplane du 02 juillet 2010

C'est Erwan (Caen) qui  s'exprime...

Salut la compagnie,
J'ai pas pris le temps de tout relire, mais je fais passer une info. Le texte qui suit émane de Philippe de Pechy et tient ça de source sûre.

Philippe de Péchy : C'est donc Hugues Colin qui a trouvé le premier les bonnes réponses. Bravo!

Le fameux pilote venu chercher les deux C25S à Rennes pour les convoyer à Mende pour le tournage de la Grande Vadrouille est... Jacques Gomy, qui a donné son nom au challenge débutant junior bien connu (
http://sportive.ffvv.org/coupe-jacques-gomy/)

Qui dit convoyage dit souvent largage... Il n'a pas atteint Mende et s'est vaché en route (du côté de Limoges).... Afficher davantage

Dans le registre en ligne des immatrculations de la DGAC, on trouve les F-CRBB (n°156) et F-CRCC (n°154) vendus en 1966 par le club de Rennes (ACRIV ou ACIV à l'époque) aux Films Corona (Mende).

Mention spéciale à Marc Rousseau qui a retrouvé les immatriculations originales de ces 25S, F-CAHO et F-CAHN, lorsqu'ils étaient en Bretagne :

C-25S N° 156 / F-CRBB ex F-CAHN : ACCN St Brieuc.
04 58 : ACIV Rennes CDN 04 07 62
06 66 : films Corona, Mende.
Exp 07 67 et radié

C-25S N° 154 / F-CRBC ex F-CAHO : ACIV Rennes
CDN 04 07 62 : ACIV Rennes
06 66 films Corona, Mende
Exp 09 66 et radié

 

Et les deux autres C25S achetés par les Films Corona :

C-25S N° 158 / F-CRDS ex F-CAVG : ACAS Epernay
02 58 : ACE Nancy. 04 60 : ACSD St Dizier
CDN 06 06 63 ACSD St Dizier
06 66 films Corona, Mende
Exp 05 67 et radié

C-25S N° 191 / F-CRJY ex F-CBZD : ex stock.
01 07 55 : CN. Montagne Noire
25 06 59 : ACBA Nogaro CDN : 20 11 63
1966 films Corona, Mende
Exp 04 67 et radié

 

 

 

 

  

Le 04 juillet 2010

De source encore plus sûre et récente...

Jacques Gomy n'était pas seul car il y avait deux C25s à convoyer. Il faisait la paire avec Bernard Balay. Ce monsieur appartient lui aussi à ces "grands" du vol à voile car il s'est permis en K13 en Avril 1973 de relier Beynes à Romanin-les-Alpilles en 7 heures par un temps épouvantable. Bernard je le vois régulièrement - à Romanin pas plus tard que ce mois d'avril 2010. Il vient à St-Rémy car il adore les Alpilles. Et bien entendu je le "branche" sur la "Grande vadrouille". Une occasion en or pour moi d'obtenir des informations non pas de source sûre, mais à la source !

 

Petite correction donc : le convoyage comprenait les étapes suivantes :

Rennes-Issoire, et Issoire-Mende.

Sur le trajet Issoire-Mende n'en pouvant plus pour cause de mauvais temps et nuit proche, Bernard décide de lâcher son remorqueur. Il choisit alors un champ pour se poser, mais au dernier moment le champ s'avère trop court. Il saute la haie et se pose - sans dégât - dans le champ suivant. Inquiet pour son remorqueur (absence de radio)  il déplace son C25s tout seul et attend...

Le remorqueur prend la même décision et les voila - tous les deux - la nuit tombante, dans un champ situé entre Issoire et Mende. Ils trouvent refuge pour passer la nuit et le lendemain matin avec l'aide des agriculteurs et de la gendarmerie ils comblent un fossé pour permettre à l'avion de redécoller.

Le planeur reviendra à son point de départ par la route à Issoire.

A suivre... et bonnes vacances !

GR

 

 

Inutile de signaler que verrière ouverte nos trois compères avaient derrière eux un puissant aérofrein, mais cette scène avec le sol qui défile rapidement caméra fixée probablement sur une potence solidaire de l'aile gauche traduit bien l'inquiétude de nos acteurs. Et là ce n'est pas du cinéma !  Et bien Oui, c'est du cinéma, ils ne sont pas à Mende mais dans les studios de Boulogne-Billancourt !

 

Extrait du Forum Rétroplane du 04 juillet 2010

C'est JAS qui  lui répond ...

Bonjour.
Bon boulot !
C'est bien ce que "F-CEED" avait trouvé de son côté : Quatre planeurs officiellement acquis par la SARL Corona.
Reste les deux épaves qui auraient été rachetées (et tronçonnées) en région parisienne, pour les prises de vues à poste fixe à Billancourt... Et les deux du générique de fin, tourné sur les monts du Jura.
A la fin du tournage, les budgets avaient explosé...
D'autre part, comme on l'a lu dans le témoignage rapporté par Norbert - et aussi comme on peut le constater en visionnant image par image - les planeurs ont été poussés au delà de leurs limites.
Tout porte à croire qu'ils ont été "raisonnablement" laissés sur place, incinérés à Mende, au vu de leur état.
Il est également fort peu probable que Corona ait pu faire les frais d'un nouveau convoyage vers l'Est de la France pour le long plan-séquence de fin.
Il s'agirait alors de "locaux" dont nous n'avons pas trace...

Concernant les n° de série des quatre "officiels" il s'agit probablement de la seconde commande passée aux Ets. Fouga en 1946 et soldée en 48, portant sur 100 appareils.
Le "1" désigne le n° de commande (première série) et les 54, 56, 58 et 91 l'ordre dans la série.
Selon Christian Castello, une précédente commande de 30 aurait été passée au titre de redevances versées à son père Roberto, avant 1946... [humm] Il se dit que ces fabrications ne furent pas réalisées... (Source "Planeurs et Avions Castel-Mauboussin - Fouga" Ed. le Lézard. Toulouse 1993.)
Il n'empêche que je n'ai jamais vu de C 25 S portant un autre n° de série que "100 - et quelque..."
Conclusion : Quatre machines, c'est sur. Deux inconnus... et au moins une épave aux studios de Billancourt.
Reste le sujet de départ : La radiocommande dont GR se souvient parfaitement bien.
Nous avons montré que c'était parfaitement possible, au moins dans le domaine militaire. On a vu que les frères Durin utilisaient la RC pour une foule d'autres trucages.

L'existence des mannequins est avérée par les témoignages recueillis par Vincent Chapeau dans son ouvrage "Sur la Route de la Grande Vadrouille."

Comme on l'a vu, Gérard Oury était un perfectionniste et certaines scènes ont été tournées et retournées six, sept, huit fois... On comprend donc pourquoi il fut hors de question d'exploser douze, quatorze, seize... planeurs pour des vols aléatoires.
Néanmoins, lors des scènes "d'embarquement" des fugitifs, sachant qu'à trois, celui (ou celle) du milieu a le c... sur le levier de frein et les occupants gauche et droite les genoux dans le manche à balai, il est fort possible qu'un guidage à distance ait été utilisé.
Enfin, si un jour un quidam prétend détenir l'un de ces planeurs, riez lui au nez et dites merci à Rétroplane...
Bonnes vacances !

Andrew.

 

 

 

Pour conclure et y voir plus clair...on peut affirmer que la radiocommande avait été utilisée pour piloter la voiture malgré quelques déboires, et qu'aucun planeurs furent radioguidés. Gérard et René se posait en bas de la pente Sud, dans deux champs. Le premier arrivé prenait le champ le plus confortable sans encombre, et le second - un champ avec murets, qui nécessitait à chaque fois de réparer le planeur.

Un grand merci à Gérard Streiff pour toutes ces précisions et je vous garde pour plus tard, quelques savoureuses histoires aériennes des tournages et des cascades de Gérard à une époque où voler était une vraie liberté ... GR